Le docteur psychiatre Hal
Raglan est l'inventeur d'un nouveau type de psychanalyse, la
pychoprotoplasmie. Un procédé qui permet à ses patients d'évacuer
leurs troubles mentaux en les exprimant de manière physique.
Certains voient leur corps se couvrir de pustules et de bubons tandis
que d'autres, moins chanceux, vont même jusqu'à développer des
tumeurs cancéreuses.
Le cas le plus
intéressant auquel il a à faire est celui de Nola Carveth, jeune
femme tombée dans un grande dépression, sujet sur lequel le docteur
Hal Raglan est des plus attentif. La jeune femme est mariée à
Franck et mère d'une petite Candice.
Alors qu'un soir Franck
aide Candice à prendre on bain, il remarque sur le dos de la petite
des marques de coups et de morsures. Soupçonnant sa femme à
laquelle est confiée leur fille chaque week-end dans l'institut où
Raglan la soigne, Franck s'y rend et demande à voir Nola mais le
psychiatre refuse d'accéder à sa demande. Le père de la gamine
menace Raglan de lui faire un procès et part confier le soir même
Candice à sa belle-mère Juliana Kelly. Mais alors que la petite
joue avec sa grand-mère dans le salon, des bruits venant de la
cuisine retentissent. Bouteilles de lait et assiettes volent en
éclat. Juliana se précipite alors dans la pièce afin de constater
ce qu'il se passe et tombe nez à nez avec un étrange personnage pas
plus grand qu'un enfant. La chose se précipite sur la vieille femme
et lui assène des coups de maillet.
Lorsque Candice arrive à
son tour, c'est pour constater que sa grand-mère est morte. Elle
tombe elle aussi nez à nez devant la créature qui prend la fuite
devant la gamine. Franck est sur un chantier lorsqu'il reçoit un
coup de téléphone de la police. Candice est au commissariat et le
sergent Markles aimerait que Franck vienne l'y rejoindre...
Lorsque l'on découvre
aujourd'hui pour la toute première fois Chromosome 3, on ne
peut que constater que l'épreuve du temps à fait son œuvre.
Pourtant, le film demeure encore actuellement comme l'une des œuvres
les plus marquantes de son auteur. Si quelques idées apparaissent
farfelues (la naissance spontanée d'enfants monstrueux, résultats
d'un travail sur la psyché d'un individu et sa représentation
physique), il ne faut pas se leurrer. Nous avons tous conscience que
l'esprit est capable d'engendrer bien des maux, ce que David
Cronenberg parvient à nous faire accepter avec tout le brio qu'on
lui connaît.
Le postulat de départ
est simple. Les difficiles relations d'un couple dont la première
personne à faire les frais est l'enfant. Une instance de divorce
ainsi qu'une "garde alternée" imposée
malgré le père par un psychiatre-gourou qui se donne en spectacle
sur la scène d'un théâtre morbide. David Cronenberg s'inspire d'un
fait réel qui le toucha personnellement il y a de nombreuses années.
En
effet, le cinéaste a vécu une difficile séparation avec une femme
qui fut la victime d'une secte antipsychiatrique. Parents tous deux
d'une petite fille, la mère tenta d'entraîner cette dernière dans
sa folie mais le cinéaste parvint finalement à éviter le drame en
enlevant sa propre fille. Chromosome 3
est bien sûr une extrapolation exagérée de ce qu'à vécu David
Cronenberg. L’œuvre est sans doute l'une des plus représentatives
en matière de contrôle mental et de transformation organique dans
la filmographie du cinéaste. Chromosome 3 offre
son lot de scènes violentes et de duels remarquables principalement
interprétées par l'immense Oliver Reed. Samantha Eggar est
absolument effrayante dans la toute fin du film et quand aux autres
intervenants, ils amènent un complément essentiel permettant à la
sauce de prendre. Chromosome 3 est
donc un excellent film. Pas le meilleur, mais pas non plus le plus
faible.
Nous
ne sommes pas près d'oublier ces enfants-monstres qui affectionnent
les placards de nos cuisines...
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