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mercredi 5 juin 2024

GIALLO - Pathos - Segreta inquietudine de Piccio Raffanini (1987) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Alors là, on tient avec Pathos - Segreta inquietudine de Piccio Raffanini un authentique maître-étalon du nanar à l'italienne. Le genre d'outsider capable de prendre la première place d'un concours olympique du plus mauvais Giallo de toute l'histoire du genre, même face aux plus remarquables challengers du genre. Le réalisateur et scénariste italien ne s'en remettra d'ailleurs jamais vraiment puisqu'il s'agira là de sa seule incartade dans le septième art ! Il faut dire qu'avec ce long-métrage dont l'accumulation d'erreurs de goût frise le génie, Piccio Raffanini est parvenu à établir la liste quasi exhaustive de tout ce que peut compter de poncifs un courant qui ne semble guère plus capable d'innover en cette année 1987. Plus qu'un simple Giallo totalement raté, Pathos - Segreta inquietudine qui chez nous est sorti sous le titre La nuit bleue est une œuvre de soft-porn aussi excitante qu'un débat ponctué par les interventions de la poissonnière Mathilde Panot ! Qu'il s'agisse des décors, des costumes, des coiffures, de l'éclairage ou de la bande musicale, tout transpire ici les années quatre-vingt dans ce qu'elles peuvent parfois évoquer désormais de plus ringard ! C'est bien simple, derrière le nom de Piccio Raffanini semble parfois résonner celui de Luc Besson période Subway. Mais alors que l’œuvre du français demeure encore aujourd'hui comme l'une de ses plus brillantes réussites, Pathos - Segreta inquietudine, à n'en point douter, était déjà en son temps un film que les amateurs de Gialli se complaisaient à moquer, ou mieux : à bannir... Écrite par le compositeur italien Gabriele Ducros, lequel ne s'est vraiment pas décarcassé (petite vanne renvoyant à une ancienne pub que les plus jeunes ne connaissent probablement pas), le bonhomme semble être très inspiré par le travail d'Eric Serra, fidèle multi-instrumentiste de Luc Besson qu'il accompagne sur pratiquement tous ses films. L'intrigue de Pathos - Segreta inquietudine est on ne peut plus classique. Écrit par Piccio Raffanini lui-même ainsi que par Lidia Ravera et Jacques Goyard, son récit se rapproche du classique signé par Mario Bava en 1964, Sei Donne per l’Assassino (Six femmes pour l'assassin). Sauf que la comparaison s'arrête au stricte phénomène de meurtres en séries touchant des mannequins puisque Pathos - Segreta inquietudine est dans tous les domaines qu'il touche, un véritable naufrage... Multipliant les scènes de nudité totalement gratuites, le long-métrage de Piccio Raffanini avance cependant de bonnes idées.


Comme cette pauvre Valérie (l'actrice Gioia Scola), harcelée par la directrice de l'agence de mannequins, Diane (Virginia Hey). Une véritable peste qui s'amuse à humilier son employée chaque fois que l'occasion se présente. Ou bien ces vidéos des meurtres qu'enregistre le tueur. Dans un univers brumeux et axé sur des couleurs primaires véritablement atroces (le responsable en charge des éclairages s'est cru chez Dario Argento !!!), noyé sous une chape musicale parfaitement indigeste, interprétée sans la moindre conviction ni une once de passion par la totalité de ses interprètes, l'infinitésimal intérêt qu'aurait pu générer le caractère détestable de certains protagonistes s'en trouve malheureusement dévasté ! D'une laideur qui ferait redresser les cheveux de n'importe quel personnage pourtant suspendus au dessus de sa tête à l'aide de bonbonnes entières de gel ou de laque, Pathos - Segreta inquietudine se casse la gueule dès l'entame du récit. Nettement plus intéressé par les formes généreuses de ses interprètes féminines que par le déroulement du récit, le réalisateur nous assène une multitude de séquences inutiles. Auxquelles s'ajoute notamment, plusieurs séances de danse dont la durée dépasse l'entendement. Bref, de quoi remplir les espaces vides avec tout ce qui lui tombe sous la main. Notons la présence à l'image du chanteur Kid Creole dans le rôle d'un proxénète (si certains se souviennent encore de lui) mais plus encore celle de notre Gérard Darmon national dans le rôle de Georges. Un type pas vraiment fréquentable, consommateur de cocaïne et de jolies pépées. Pauvre Gérard, doublé en outre (et comme la totalité des interprètes) dans un anglais très... collégien. Boîte gay, bondage, saphisme, égorgements, rien ne nous aura été épargné. Et pourtant, rien ne fonctionne. Les acteurs sont mauvais et la mise en scène pitoyable. Trop de déchets. Des séances-photos qui s'enchaînent et s'éternisent. Une musique envahissante et des erreurs de débutant impardonnables. Le meilleur exemple demeure ces quelques vidéos filmées par le tueur. Lors des meurtres, on le voit agir sur ses victimes. Mais alors, qui tient la caméra ? Car celle-ci bouge effectivement. Mais comment ? Par enchantement, sans aucun doute... ? Bref, une purge...

 

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