Tout commence par le
meurtre d'une jeune femme dont l'un des pneus du véhicule vient de
crever sur une route de campagne. Pas de chance : le seul homme
sur lequel elle tombe la poursuit et la tue à l'aide d'une paire de
ciseaux. Ô miracle des productions de petite ampleur, la gorge
rougeoyante de la victime n'exhibe aucune blessure. Il s'agit là de
l'un des principaux défauts récurrents de La Polizia Brancola
nel Buio
du réalisateur et scénariste italien Helia Colombo qui signait là
son seul fait d'arme dans l'univers du cinéma. À dire vrai, l'homme
a surtout consacré sa carrière dans la musique en écrivant un
certains nombres de chansons pour Santo California, Franco Tortora ou
encore Flavia Fortunato. Sa disparition des radars cinématographiques
n'aura sans doute pas perturbé grand monde vue la piètre qualité
de La Polizia Brancola nel Buio.
Pour que le public hexagonal en partie non italophone comprenne bien
l'incongruité d'un tel titre, rien de mieux que sa traduction dans
notre langue :
La police tâtonne dans le noir !
Les autorités italiennes semblent d'ailleurs si bien s'être perdues
dans l'obscurité que l'on n'en trouvera trace que durant les quatre
dernières minutes du récit. Le long-métrage de Helia Colombo
s'inscrit davantage dans la classification des œuvres estampillées
Giallo
pour son rituel criminel que dans sa construction narrative qui
l'éloigne drastiquement des cannons du genre. Car si La
Polizia Brancola nel Buio
peut être effectivement assimilé au Giallo,
le réalisateur italien l'aborde d'une manière tout à fait inédite,
approchant dangereusement son œuvre des frontières du fantastique.
Et ce, à travers le personnage d'Edmondo Parrisi (l'acteur Francisco
Cortéz) photographe de renommée et inventeur de génie ayant créé
une machine permettant de photographier les pensées ! Lol, j'ai
envie d'écrire. Non pas en raison du concept mais des quelques
séquences le montrant derrière la machine en question, farcie de
boutons... On dirait un concert improvisé par le musicien allemand
Klaus Schultze du temps de sa jeunesse ! Pour en revenir à
Edmondo, le bonhomme est cloué dans un fauteuil roulant et vit
reclus dans sa propriété campagnarde. Contraignant ainsi celle qui
se fait passer pour sa femme mais qui en fait est sa sœur (En bref,
tout l'esprit libertino-incestueux du cinéma transalpin d'alors) à
demeurer elle aussi enfermée... Une situation qui perdure depuis
deux ans. Eleonora est incarnée par l'actrice Halina Zalewska.
La
moins désirable des interprètes féminines du film, c'est dire si
les autres provoqueront à elles seules quelques montées de sève
parasites à défaut de paniquer les spectacles au travers des
quelques rachitiques meurtres qui seront perpétrés. Helia Colombo
tente d'instaurer un certain climat avec force tempête, tonnerre et
pluie dans un contexte qui se veut anxiogène... et faussement
sulfureux puisque comme dans la majorité des Gialli
ou du moins comme dans une grande partie d'entre eux, les actrice se
foutent à poil sans demander leur reste. D'une gratuité souvent
assumée, le meilleur exemple reste encore la séquence lors de
laquelle la mannequin et actrice italienne d'origine allemande
Margaret Rose Keil campe une Enrichetta réfugiée dans une auberge
et se plaignant du froid qu'il fait dans sa chambre. Après que
l'épouse du propriétaire des lieux ait allumé un feu de cheminée,
on voit la jeune femme continuer à frissonner... vêtue en tout et
pour tout d'une culotte ! Pourquoi ne se rhabille-t-elle pas ou
ne se glisse-t-elle pas sous les draps de son lit ? Pour sûr...
pour que les spectateurs puissent se délecter de ses formes. Et plus
sûrement encore pour qu'ils ressortent de la projection en se
disant : ''Le
film était une sacrée grosse merde mais bon sang, que Margaret
Rose Keil pouvait y être band@§%# !!!''.
L'actrice ne sera d'ailleurs pas la seule à se foutre à poil
puisque Elena Veronese (dans le rôle de la nièce, Sara) et
Gabriella Gioergelli (dans celui de la domestique, Lucia) feront de
même pour le plaisir des libidineux spectateurs que nous sommes !
D'ailleurs, ces quelques scènes de nu n'apportant évidemment aucune
eau moulin de l'intrigue, le film n'en demeurera pas moins
inintéressant. Une intrigue tordue, une conclusion pathétique mais
tout de même, un passage qui ferait presque regretter tout le
reste : le passage d'Enrichetta
à l'auberge avant qu'elle ne soit assassinée par notre mystérieux
tueur. La séquence, assez longue, montre une population d'arriérés
assez convaincante et constituée probablement d'habitants du cru
venus toucher quelques billets pour leur participation en tant que
figurants. Pour le reste, bah... La Polizia
Brancola nel Buio
est l'un des plus mauvais élèves de sa catégorie. Bref, un Giallo
tout à fait dispensable...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire