Après avoir abordé deux
œuvres signées du réalisateur italien Sergio Martino lors des
précédents articles consacrés au cycle Giallo,
penchons-nous sur E Tanta Paura
de Paolo Cavara qui cinq ans auparavant en 1971 avait déjà signé
un Giallo
intitulé La Tarantola dal Ventre nero.
Comme dans tout film du genre qui se respecte le héros incarné par
l'acteur Michele Placido doit fait face à toute une série
d'homicides dont il va devoir dénouer le nœud du problème afin de
mettre hors de nuire l'assassin. E Tanta Paura
fait
partie de ces Gialli
relativement complexes qui ne peuvent malheureusement pas prétendre
égaler des œuvres telles que La coda dello
Scorpione
de Sergio Martino. Ici, le tueur laisse des indices sur les cadavres
ayant un lien direct avec l'ouvrage Pierre
l'Ébouriffé de
l'auteur pour enfants et psychiatre allemand Heinrich Hoffmann. Un
authentique livre d'histoires courtes qui fut publié pour la toute
première fois en 1844. E Tanta Paura débute
avec l'assassinat d'un nanti masochiste étranglé par une
prostituée. L'enquête est confiée à l'inspecteur Gaspare Lomenzo
sur ordre de son supérieur incarné à l'écran par l'acteur
américain Tom Skerritt qui trois ans plus tard interprétera
notamment le rôle de Dallas, commandant du Nostromo
dans le classique de la science-fiction et de l'épouvante Alien
de Ridley Scott. Une affaire complexe qui le verra rencontrer et
entretenir une relation intime avec le mannequin Jeanne qu'interprète
quant à elle la délicieuse actrice française Corinne Cléry.
Notons également la présence à l'écran de l'américain Eli
Wallach qui dix ans après avoir incarné le rôle de Tuco dans le
classique du western spaghetti de Sergio Leone Le
bon, la brute et le truand
change de registre et se fond désormais dans la peau de Peter
Struwwel, le directeur d'une agence de détectives privés. Parmi les
victimes de ce tueur insaisissable que traque l'inspecteur Gaspare
Lomenzo, la majorité d'entre elles faisaient partie d'une
association d'amis des animaux se réunissant régulièrement dans la
Villa Hoffmann.
Là
s'y déroulent des réunions entre riches hommes d'affaires et
prostituées. Lors d'un séjour, l'une de ces dernières meure des
suites supposées d'une crise cardiaque. Son proxénète devient
alors très rapidement le principal suspect. Il s'agirait donc d'une
histoire de vengeance mais la chance veut que Jeanne ait participé à
cette réunion ce jour là et la jeune femme témoigne auprès de
l'inspecteur Gaspare Lomenzo auquel elle confie le véritable déroulé
des événements. Faussement dérangeant malgré certaines
thématiques abordées comme ces réunions orgiaques entre nantis, E
Tanta Paura
bénéficie de meurtres particulièrement originaux. Après
l'étranglement d'un certain Mattia Grandi (l'acteur Guidarino Guidi)
par une prostituée l'on assiste à celui d'une femme dans un bus à
l'aide d'une clé à molette, celui d'une autre attachée à un arbre
et brûlée vive ou la découverte d'un homme suspendu à un croc de
boucher dans un abattoir...Des meurtres pourtant nettement moins gore
que ce que pouvait laisser envisager leur description. Comme le
découvriront au fil du récit les spectateurs, le long-métrage de
Paolo Cavara est dans le genre relativement atypique puisque l'on
comprend au bout d'un certain temps que les meurtres ne sont pas
commis par un seul individus mais par plusieurs. Si la présence de
Tom Skerritt est anecdotique, celle d'Eli Wallach va prendre en
revanche des proportions beaucoup plus importantes. Reste que le
véritable personnage central du récit est interprété par Michele
Placido. En flic amoureux et persistant, l'inspecteur Gaspare
Lomenzo navigue dans des eaux troubles qui ne s'arrêteront pas aux
portes de la luxure mais dont les contours seront redéfinis à
travers des explications beaucoup plus terre à terre. E
Tanta Paura
est une amère déception. Surtout si on le compare à cet autre
Giallo
qu'est La Tarantola dal Ventre nero
dont les qualités étaient réelles et qui pouvaient laisser croire
que cette seconde incartade dans le domaine pour Paolo Cavara serait
d'une qualité au moins égale. Malheureusement, le film est
brouillon et son visionnage s'avère finalement très
inconfortable...
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