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dimanche 2 juin 2024

GIALLO - Il tuo Vizio è una Stanza Chiusa e Solo io ne ho la Chiave de Sergio Martino (1972) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Pour ce second long-métrage du cycle consacré au Giallo, nous allons encore évoquer une œuvre signée du réalisateur italien Sergio Martino. Après avoir signé en 1971 La Coda dello Scorpione, c'est par deux fois qu'il s'est intéressé au genre l'année suivante. Tout d'abord avec Tutti i Colori del Buio qui sur son territoire sortit le 28 février 1972 et seulement deux ans plus tard en France et ensuite avec Il tuo Vizio è una Stanza Chiusa e Solo io ne ho la Chiave qui connut un passage en salle en Italie le 18 août de la même année. C'est de ce dernier dont nous parlerons ici. Après l'excellent La Coda dello Scorpione, on pouvait s'attendre à ce que cette énième itération de ce genre de cinéma typiquement italien soit d'un niveau égal, voire même supérieur, pourquoi pas... Traduit chez nous sous l'élégant titre Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé, Il tuo Vizio è una Stanza Chiusa e Solo io ne ho la Chiave est d'une teneur différente de La Coda dello Scorpione et s'inscrit dans une thématique que j'oubliais d'ailleurs d'évoquer dans le précédent article consacré au Giallo. Outre la vengeance, la cupidité ou les traumas de l'enfance, il existe bien une quatrième alternative propre au genre : la machination ! Dans l'esprit d'un Henri-Georges Clouzot période Les diaboliques mais plus sûrement dans celui de la nouvelle The Black Cat du romancier américain Edgar Allan Poe. Plusieurs éléments regroupés dans celle-ci se retrouvent effectivement à l'image. L'on retrouve notamment le chat du titre, un félin particulièrement encombrant que la maîtresse de maison d'une luxueuse demeure exècre totalement. Celle-ci finira d'ailleurs par lui planter une paire de ciseaux dans l’œil gauche à force de le voir tourner autour de la volière dans laquelle sont enfermés des oiseaux qu'elle chérie plus que son propre époux. Un homme terriblement violent, qui aime humilier sa femme en public et la trompe régulièrement avec l'une de ses anciennes élèves devenue depuis bibliothécaire. Lorsque cette dernière est retrouvée morte égorgée, les soupçons se portent immédiatement sur Oliviero, l''époux en question qu'interprète l'acteur italien Luigi Pistilli que l'on a vu à plusieurs reprises chez Sergio Leone.


Lequel a ensuite notamment travaillé aux côtés de Sergio Corbucci, Enzo G. Castellari, Mario Bava, Riccardo Freda, le britannique Terence Young ou encore le français Jean Girault. Irina, l'épouse maltraitée est quant à elle interprétée par la suédoise Anita Strindberg à laquelle Sergio Martino avait déjà offert l'un des rôles principaux de La Coda dello Scorpione. Quant à Ivan Rassimov et la sublime française Edwige Fenech, Il tuo Vizio è una Stanza Chiusa e Solo io ne ho la Chiave est pour eux l'occasion de se retrouver à nouveau sur un même tournage après que le réalisateur les ai déjà convié à participer à ceux de Lo Strano Vizio della Signora Wardh en 1971 et Tutti i Colori del Buio l'année suivante. Dans Il tuo Vizio è una Stanza Chiusa e Solo io ne ho la Chiave, l'un et l'autre incarnent deux individus assez proches. Sergio Martino exploite la grande beauté de l'actrice hexagonale en multipliant les scènes dénudées qu'elle partage non seulement avec ses deux amants (dont l'un est son propre oncle, Oliviero !!!) mais aussi Irina lors d'une scène de saphisme un peu trop longue à mon goût. Car c'est bien là le principal soucis de ce Giallo qui contrairement à ceux qu'avait jusque là l'habitude de signer le réalisateur italien s'avère d'une piètre qualité... Nous sommes ici bien loin de l'excellent La Coda dello Scorpione. La mise en scène est terriblement molle et les interprètes ont l'air à peine convaincus eux-mêmes par le scénario écrit en étroite collaboration entre Luciano Martino et Sauro Scavolini sur la base de la nouvelle écrite par Edgar Allan Poe cent-trente ans auparavant. Beaucoup moins graphique et donc nettement moins sanglant, Sergio Martino semble avoir en outre beaucoup de mal à mettre en place ses personnages ainsi que l'intrigue. La machination à laquelle s'adonnent plusieurs protagonistes ne provoque pas la surprise tant attendue. La faute à un personnage secondaire qui débarque finalement comme un cheveu dans la soupe histoire d'expliquer et de justifier tout ce qui vient de se dérouler à l'image. Au final, que retiendrons-nous de ce Il tuo Vizio è una Stanza Chiusa e Solo io ne ho la Chiave au titre poétique à rallonge ? Une Edwige Fenech toujours aussi belle à croquer, quelques menus détails plutôt dérangeants (l'humiliation d'Irina en ouverture ou la relation incestueuse entre un oncle et sa nièce) et une prise par la main du spectateur en fin de projection relativement agaçante. Bref, rien de bien terrible à se mettre sous la dent...

1 commentaire:

  1. J'avais un ami (on s'est perdu de vue mais on correspond encore très occasionnellement) un temps rédacteur sur le site Horreur.com (qui est dans tes liens ) et très fan des "giallo", en particulier de Dario Argento. Tout ça pour dire que c'est encore un pan du cinéma qu'il me reste encore à découvrir. Il serait temps que je m'y mette (foutue procrastination)...

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