Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 22 janvier 2022

Aṣhâb wala aʿaz de Wissam Smayra (2022) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Perfetti sconosciuti du réalisateur et scénariste italien Paolo Genovese a la particularité d'avoir été jusqu'ici adapté à de nombreuses reprises dans le monde entier, détenant ainsi le record du plus grand nombre de remakes. L'Espagne, la Grèce, la Turquie, l'Inde, la Hongrie, la Corée du sud, le Mexique, la Chine, la Russie, l'Allemagne, la Pologne, l'Arménie, le Japon et même la France ont tous eu droit à leur version d'un même récit à l'origine duquel Paolo Genovese se trouve être l'auteur. Et la liste ne s'arrête pas à cette quinzaine de pays évoqués puisque jusqu'à maintenant, vingt et un longs-métrages ont suivi le même chemin que Perfetti sconosciuti. Le dernier en date nous provenant du Liban, de l’Égypte et de l'Arabie Saoudite et s'intitule ʾAṣhâb wala aʿaz. Traduit chez nous sous le titre de On se connaît… ou pas, ce film disponible sur Netflix depuis le 20 janvier est signé du réalisateur libanais Wissam Smayra. Avant cela, il fut l'auteur d'un court-métrage en 2003 et de deux clips vidéos pour la chanteuse Myriam Fares deux ans plus tard. On peut donc estimer que le libanais débute là véritablement sa carrière de réalisateur avec ce premier long-métrage qui prend le risque de poursuivre la course folle des remakes (l’œuvre de Paolo Genovese ayant fort logiquement intégré le Livre Guinness des Records) d'un long-métrage authentiquement parfait puisque pour ne citer que le seul exemple français intitulé Le jeu réalisé par Fred Cavayé en 2018, celui-ci n'arrive malheureusement pas à rivaliser avec Perfetti sconosciuti malgré son casting réunissant en outre Bérénice Bejo, Stéphane De Groodt, Grégory Gadebois ou encore Roschdy Zem...


Découvrir en 2022 une œuvre dont l'original et ses successeurs semblent avoir déjà fait le tour du sujet a-t-il un quelconque intérêt ? Pour une raison au moins, la réponse est oui. Car il n'est pas courant de pouvoir découvrir tous les jours une œuvre arabo-libano-égyptienne sur petit ou grand écran. À moins d'aimer hanter certains cinémas de quartier spécialisés dans la diffusion d'œuvres d'art et d'essai ou projetant des films qui n'intéressent pas les grosses enseignes, il y a peu de chance de tomber sur un long-métrage signé d'un auteur égyptien, saoudien ou libanais à moins qu'il n'ait d'abord fait ses preuves dans les grands festivals. Heureusement, dans le cas présent, il s'agira moins d'évoquer le mode de vie de ces peuples que de découvrir une alternative on ne peut plus ''exotique'' d'un récit dont on connaît déjà tous les tenants et les aboutissants. L'histoire, donc, tout le monde la connaît. Comme dans Perfetti sconosciuti, Le jeu, et à n'en point douter tous les remakes qui ont précédé ou suivi ce dernier, il s'agit encore là de réunir une poignée d'amis lors d'un dîner organisé par l'un des couples et durant duquel sera proposé à chacun de poser son téléphone sur la table et de livrer aux autres, le moindre message ou appel reçu durant le repas. Si la version italienne avait comme principale qualité d'être drôle mais aussi parfois très émouvante (le coup de téléphone d'une adolescente à son père), ce dernier aspect manquait malheureusement cruellement au long-métrage de Fred Cavayé...


Évidemment, l'un des principaux privilèges qu'apporte Aṣhâb wala aʿaz mis à disposition par la plateforme Netflix est de permettre de le découvrir dans sa langue d'origine. Comme l’œuvre d'Alex de la Iglesia méritait d'être vue en espagnol, celle de Lee Jae-gyu en coréen ou la version de Bora Dagtekin en allemand. Sinon, quel intérêt ? Pour ceux qui ont déjà découvert l'original, il s'agira donc surtout d'assister à un spectacle similaire même si certains changements interviennent en terme de situations ou de dialogues ce qui permet de découvrir Aṣhâb wala aʿaz sans pour autant avoir l'impression d'avoir vu Perfetti sconosciuti la veille. Les acteurs Nadine Labaki, Mona Zaki, Eyad Nassar, Adel Karam, Diamand Bou Abboud et les autres sont aussi bon que dans l'original italien et le montage s'avère suffisamment nerveux et passe de l'un des personnages à l'autre sans aucun temps mort. Bref, Aṣhâb wala aʿaz arrive presque à la hauteur de l’œuvre originale, ce que n'était pas vraiment parvenu à faire Le jeu de Fred Cavayé. Rendez-vous donc sur Netflix, en espérant que débarque un jour chez nous les autres remakes, à commencer par celui du génial Alex de la Iglesia...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...