Ahhhhhhhh, Ambulance
de
Michael Bay. Tout ce qu'en général, je déteste. Le réalisateur et
le thème même de son dernier long-métrage. Mais bon, vu que
l'acteur Jake Gyllenhaal participe au projet et que depuis sa
découverte en 2001 dans le sublime Donnie Darko
de
Richard Kelly, celui-ci m'a rarement déçu, j'ai choisi de donner sa
chance à Ambulance
et de ne pas m'arrêter à ma première impression. D'emblée, je
n'ai pas eu le sentiment que le réalisateur ait choisi de s'assagir
puisque l'on y évoque une course-poursuite sensément se...
poursuivre sur près de deux heures. D'entrée de jeu, on a droit à
quelques courtes séquences mielleuses et moralisatrices, à une
approche visuelle qui fait ressembler l'ensemble à un long clip
vidéo, mais également droit à une sacrée incohérence
scénaristique qui démontre que ni Michael Bay, ni son scénariste
Chris Fedak n'ont eu le soucis du détail. Voyez par vous-mêmes :
William James Sharp (Yahya Abdul-Mateen II) retrouve son frère
Daniel (Jake Gyllenhaal ) après des années d'absence car il compte
sur lui pour lui avancer l'argent qui permettra à son épouse de
subir une opération chirurgicale expérimentale non remboursée.
Lorsque le premier débarque dans ''l'entreprise'' du second, ce
dernier s'apprête dans les minutes à venir à attaquer une banque
afin de prendre possession des trente-deux millions de dollars
qu'elle renferme. C'est ainsi que Daniel propose à son frère de
participer au braquage, le suppliant même d'accepter en tentant de
le convaincre que sans lui il n'y parviendra jamais. Et tout cela
alors même que deux ou trois minutes auparavant, celui-ci ne savait
même pas que son frère allait lui rendre visite ! Bon, vous me
direz que son insistance et les éléments de conviction qu'avance
Daniel sont une manière de persuader William. Ouais, bon, allez,
pourquoi pas... Mais lorsque l'équipe de Daniel est en place dans la
banque, qu'un flic passe par là et se doute que quelque chose
d'anormal est en train de s'y produire, on comprend vite pourquoi.
Alors que les employés de la banque sont en grande majorité des
hommes, allez savoir ce qui est passé par la tête de Daniel qui
pour se faire passer pour l'un d'eux auprès du policier en question,
a choisi de prendre possession de la plaque d'identité d'un
guichetier de sexe... féminin ! De quoi forcément éveiller
les soupçons...
Michael
Bay est un peu comme Roland Emmerich, prouvant que les longs-métrages
bénéficiant de budgets importants ne font pas forcément de grands
films. En ce sens, Ambulance a
coûté quarante millions de dollars (somme qui au fond, n'est pas si
excessive) mais n'en n'est pas moins inférieur à l'excellent Speed
de Jan de Bont qui en avait lui-même coûté dix de moins. On pourra
rétorquer qu'à l'époque de la sortie de ce dernier en 1994, trente
million, c'était déjà une somme importante. Surtout qu'à l'image,
on pouvait éventuellement se demander où était passé cet argent.
Sans doute moins démonstratif en matière de grandiloquence que le
long-métrage de Michael Bay, celui de Jan de Bont lui demeure même
à ce jour, nettement supérieur. Lors de la sortie de la banque des
braqueurs de Ambulance,
Michael Bay semble même vouloir nous refaire le coup du braquage de
Michael Mann dans Heat (1995)
sans pour autant parvenir à y déployer une réelle intensité. Pour
une œuvre qui se veut un pur film d'action, le réalisateur et
producteur américain concentre tant de séquences situées à
l'arrière du véhicule médical que le film se transforme presque en
un huis-clos si peu passionnant que l'ennui s'installe finalement
assez rapidement. Michael Bay s'acharne à filmer ses personnages en
gros plans et à monter son film de manière schizophrénique en
multipliant les coupes ad
Nauseam
pour une lecture des événements parfaitement indigeste. Oublions
rapidement la caractérisation des principaux personnages se
concentrant en à peine quelques lignes de dialogue puisque l'on aura
vite compris qui est le méchant et qui est le gentil parmi les deux
frangins. Ne se départissant pas de sa propension à tourner des
films bourrés d'action et d'effets-spéciaux au détriment de la
lisibilité et de la cohérence, Michael Bay s'adresse avant tout au
public américain ou du moins, à toutes celles et ceux qui viennent
y découvrir du cinéma purement bourrin, sans âme et vite digéré.
Quelques scènes d'action plutôt rondement menées mais gâchées
par une caméra qui tremble et des cadrages souvent approximatifs.
Ambulance
est un bateau qui tangue jusqu'à donner la nausée et tente à
endormir une partie du public lors de guerres intestines écrites à
la truelle...
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