Sept ans avant El
Páramo du colombien Jaime Osorio Marquez sortait en Corée
du sud R-Point,
premier des deux seuls longs-métrages réalisés par Su-chang Kong
et qui déjà confrontait une petite troupe de soldats en prise avec
leurs démons (ou DES démons, ce sera au spectateur de se faire sa
propre opinion). Comme l'indique son nom, le film plonge ses
personnages lors de la guerre du Vietnam dans une zone de ralliement
même si l'on n'aura pas un seul instant l'occasion d'y voir autre
chose qu'une petite dizaine de militaire de l'armée sud-coréenne
prendre possession d'une impressionnante bâtisse où se dérouleront
des événements on ne peut plus curieux. D'emblée, il y a quelque
chose d'anormal qui se produit déjà depuis un certain temps là-bas
puisque y sont émis des messages de soldats reconnus morts par les
autorités militaires. C'est la raison pour laquelle le lieutenant
Choi Tae-in (Woo-seong Kam), le sergent Jin Chang-rok (Byung-ho Son)
et plusieurs autres soldats sont chargés d'aller voir ce qu'il a
bien pu s'y dérouler. Dès leur arrivée, ils découvrent un lieu
sinistre. Plus tard, ils reçoivent la visite d'une section de
soldats américains dont le chef leur conseille de ne pas toucher aux
affaires qu'il vient de monter au deuxième étage. Ce détail ainsi
que quelques autres qui viendront émailler le récit de toute une
série d'éléments nébuleux aurait dû participer au mystère qui
entoure les lieux et à l'origine duquel d'étranges faits se
produisent...
Sauf
que R-Point,
tout aussi ambitieux soit-il, s'avère un peu trop alambiqué pour
être tout à fait satisfaisant. Rythmé de manière chaotique, entre
séquences relevées et passages ponctués de ventres mous, le film
de Su-chang Kong que le réalisateur a également scénarisé aux
côtés de Yeong-woo Pil est davantage une déception qu'une valeur
sûre en matière d'épouvante, d'horreur ou de fantastique. D'autant
qu'il ne cache pas longtemps les origines des faits qui se produisent
et qui commencent sérieusement à mettre la pagaille parmi les
soldats. Cela n'empêchera pourtant pas le sud-coréen de persévérer
dans le mixage entre horreur et film de guerre quatre ans plus tard
avec le curieusement nommé, GP506
que l'on préférera alors évoquer sous le titre de The
Guard Post.
Une œuvre dans laquelle un groupe de soldats sera assassiné et
parmi lesquels l'un d'entre eux survivra. Mais d'ici à ce que le
film prenne forme, R-Point nous
perdait en 2004 avec ses apparitions ambiguës filmées de la plus
triste des manières. Pourtant doté de décors qui auraient dû
apporter leur lot de séquences angoissantes, on reste relativement
détaché d'un récit dont on cherchera davantage la logique que de
nous réfugier derrière un sujet qui sème le trouble en ne jamais
préciser si l'on est face à des éléments fantastiques
(malheureusement trop rapidement concrétisés) ou si tout n'est au
final qu'histoire de troubles psychiatriques s'emparant peu à peu
des membres de la section. On demeure donc circonspect devant cette
œuvre qui nous offre tout d'abord des objectifs passionnants avant
de plonger son récit dans un brouillard si épais que l'on finira
par s'y perdre pour enfin, s'en détacher...
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