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jeudi 1 avril 2021

Délit d'innocence (An Innocent Man) de Peter Yates (1989) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Lorsque Tom Selleck troque les célèbres chemises hawaïennes qu'il a portées durant neuf années dans la série télévisée Magnum pour l'uniforme de prisonnier, le nouveau personnage qu'il interprète perd fort logiquement le cabotinage qui faisait en partie le charme du célèbre détective. Un trait de caractère incompatible avec le sort qui est accordé au personnage principal de Délit d'innocence (An Innocent Man) du réalisateur britannique Peter Yates. Ce dernier n'est ni un inconnu, ni un manchot puisqu'avant cela, il fut notamment l'auteur du film policier Bullit en 1968. treize ans plus tard, il offre à Tom Selleck l'un de ses meilleurs rôles au cinéma. Avant cela, l'acteur n'a en réalité joué que dans très peu de longs-métrages cinéma, sa carrière étant largement consacrée au petit écran, entre séries et téléfilms. Quant au grand écran, il ne bénéficie que rarement du premier rôle. On le verra notamment dans le curieux Daughters of Satan de Hollingsworth Morse en 1972, Les Aventuriers du bout du monde de Brian G. Hutton en 1983, dans Trois hommes et un bébé de Leonard Nimoy (le remake de Trois hommes et un Couffin), et donc en cette année 1989, dans Délit d'innocence. Un film de prison comme les années quatre-vingt en produisirent un certain nombre et face auxquels celui-ci n'a absolument pas à rougir. Il y incarne le rôle de Jimmie Rainwood, marié à Kate (l'actrice Laila Robins) et mécanicien d'une compagnie d'aviation. Une existence comme la connaissent bon nombre de ses concitoyens. Simple et sans encombres. Jusqu'à ce qu'il ait le malheur de croiser la route de deux enc... de service comme le septième se complaît à donner vie.


Deux types, deux flics tellement véreux qu'on croirait deux des pires spécimens de notre gendarmerie nationale (je parle par expérience!). Sans une once de sobriété, David Rasche et Richard Young incarnent le genre d'individus que l'on rêve de se voir élargir la rondelle en prison. Surtout que de geôle, ici, il est bien question. Mais pas pour ces deux lascars qui entre deux coups fumeux se ''repoudrent le nez''. Non, pour Jimmie Rainwood, qui après avoir été victime d'une bavure policière de la part de ces deux ripoux va se retrouver accusé de tentative de meurtre sur un agent de police ainsi que de détention de drogue... Tout ceci, nous le savons dès le départ, n'est qu'une supercherie. C'est donc en sachant que c'est un innocent qui est envoyé en prison que Peter Yates nous propose une expérience relativement crédible sur le milieu carcéral. De Délit d'innocence, c'est même sans doute la partie la plus intéressante puisque la suite figurera une conclusion évidente et sans réelles surprises. Le réalisateur parvient à nous tenir en haleine grâce à quelques séquences qui pour ce genre de récit n'ont pourtant rien d'exceptionnelles.


C'est du déjà vu et pourtant. Il suffit d'évoquer cette séquence durant laquelle le héros est contraint de tuer l'un de ses codétenus s'il veut avoir la paix pour se remémorer l'intensité de la scène et comprendre ainsi que Peter Yates est bien décidé à nous offrir un spectacle tout sauf plat. Tom Selleck s'y révèle brillant dans le rôle d'un Jimmie dont les jambes flageolent et dont le visage est blême et en sueur. Sans doute l'un des deux ou trois passages du film les plus marquants. Concernant la suite se déroulant alors que Jimmie est enfin sorti de prison, celle-ci agit comme une excroissance rallongeant superficiellement le récit. C'est presque un film dans le film, une histoire de flics ripoux et de trafic de drogue. On aurait presque préféré que le film se conclue sur la sortie de prison de Jimmie et sur ses retrouvailles avec Kate. Notons les présences de Badja Djola dans le rôle de John Fitzgerald et plus encore celle de F. Murray Abraham, lequel incarne un Virgil Cane en forme d'ange protecteur très attachant. Notons également au générique, la présence du compositeur Howard Shore, auteur de nombreuses partitions musicales pour le cinéma et notamment compositeur régulier chez David Cronenberg. Délit d'innocence demeure plus de trente ans après sa sortie un excellent mélange de drame et de thriller policier...

 

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