Témoin de ce qui semble
être un accident de voiture, le preneur de son Jack Terry qui était
en train d'enregistrer des bruits dans un environnement naturel se
jette dans le lit d'une rivière alors qu'un véhicule est en train
de s'enfoncer dans ses eaux profondes. Il en extrait Sally Badina,
jeune et jolie call-girl qu'il transporte ensuite à l’hôpital.
Là-bas, c'est l'effervescence. En effet, Sally était la passagère
d'un véhicule conduit par un gouverneur de Pennsylvanie dont le
corps sans vie a été transféré à l’hôpital. L'annonce fait
grand bruit mais les médias ignorent encore qu'il était accompagné
de la jeune prostituée. Cependant, des hommes proches du
gouvernement s'intéressent à Jack et lui demandent de bien vouloir
taire cette information connue de lui seul. Le jeune homme finit par
accepter mais de retour chez lui, et après avoir consciencieusement
écouté les enregistrements qu'il a effectué, il découvre que
l'accident n'en était peut-être pas un. En effet, en tendant
l'oreille, il distingue ce qui semble être un coup de feu précédent
l'éclatement de l'un des pneus de la voiture. Jack décide alors de
mener l'enquête... Certains considèrent Blow Out
comme le meilleur film de Brian De Palma quand d'autres peuvent lui
préférer Pulsions,
Scarface
ou Mission Impossible.
Remake du Blow-Up
de Michelangelo Antonioni dans lequel le personnage principal incarné
par David Hemmings n'était non pas preneur de son mais photographe
et inspiré par Conversation secrète
de Francis Ford Coppola dont le héros, l'acteur Gene Hackman
interprétait le personnage du détective Harry Caul, Blow
Out
est très objectivement, un excellent film.
Le
scénario, écrit par le réalisateur lui-même ainsi que par Bill
Mesce Jr. est un petit bijou qui réserve une multitude de surprises.
Film d'espionnage, thriller, romance, Brian De Palma y relate le
mensonge et la manipulation sous toutes leurs coutures... Des
twists par ''dizaines'' et une œuvre qui n'est tendre ni avec les
uns, ni avec les autres. Le gouvernement et les médias sont en
première ligne, mais pas seulement eux puisque la délicieuse pomme
qu'aimerait croquer le héros interprété par John Travolta semble
quelque peu pourrie. Car on se rendra compte plus tard que tout ce
qui semblait être né du hasard n'est en fait que le fruit de
multiples circonstances volontaires. Nancy Allen interprète la
charmante Sally Badina six ans avant d'être la coéquipière de
Peter Weller dans le classique de la science-fiction Robocop
de Paul Verhoeven. Et l'on découvre alors par exemple qu'elle et le
photographe Manny karp (excellent Dennis Franz) fomentèrent un coup
visant à faire chanter le gouverneur décédé dans l'accident.
Exemple de révélation qui se répète à diverses reprises lors
d'un récit où le personnage de Jack Terry utilise ses compétences
afin de révéler toute la vérité, au péril même de sa propre
existence et de celle de Sally. Naissent de celles-ci, des séquences
passionnantes, tel le montage vidéo fait à partir de photographies
de l'accident publiées et découpées dans un magasine couplées aux
enregistrements effectués par le preneur du son au même moment.
On
retrouve l'emploi de techniques chères à Brian De Palma comme le
split-Screen
ou un superbe plan-séquence filmé en travelling circulaire. Trois
ans après avoir mis un terme à la discrète passion qui animait les
personnages interprétés par Kirk Douglas et Carrie Snodgress dans
Fury,
Brian De Palma s'acharne une fois de plus à contrarier les amours de
ses héros lors d'un final tragique et bouleversant. D'ici là, Blow
Out investit
toutes les strates de la manipulation gouvernementale dans un
thriller d'espionnage politique intense, ultra divertissant, avec un
John Travolta qui avant ça avait surtout marqué les esprits pour
son double-rôle de Tony et Daniel dans La Fièvre
du samedi soir de
John Badham et Grease
de Randal Kleiser, une Nancy Allen craquante à souhait et un John
Lithgow déjà observé dans Obsession
de Brian De Palma cinq ans auparavant et qui dans le cas présent
interprète un tueur engagé pour se débarrasser de la jeune Sally.
Blow Out,
c'est aussi un amour inconditionnel du réalisateur pour le cinéma.
Comme il le fera plus tard avec Body Double,
Brian De Palma ouvre les hostilités en filmant la séquence
pré-générique d'un slasher de catégorie Z pour lequel son
personnage principal est engagé comme preneur de son et bruiteur. Un
classique du septième art...
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