Mouarf ! Me suis
fais avoir comme un bleu-bite, un bitau comme nous surnommaient les
anciens de l'armée de l'air, il y a presque trente ans. Ouais, par
ce site que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam et que je ne risque
pas de revisiter les dix ou quinze prochaines années à venir.
J'étais parti sur un autre objectif mais tenté par la promesse d'un
''film d'horreur avec des exorcistes faisant un carton en
France'', j'm'étais dis, pourquoi pas ? Bon, apparemment il
aurait peut-être fallut parcourir davantage que l'énoncé de
l'article pour constater que son auteur fut sans doute plongé dans
un coma profond et durable l'année de sortie de L'exorciste
de William Friedkin en France. Parce qu'évoquer The
Seventh Day
et son ''petit
côté original''
provenant du fait que le démon du film va devoir affronter des
hommes d'église, c'est faire abstraction des pères Lankester Merrin
et Damien Karras (respectivement interprétés par Max Von Sydow et
Jason Miller) qui bien avant eux s'attaquèrent au démon Pazuzu.
Ensuite, l'affiche. Ouais, bon, je sais que les qualités d'un film
ne s'évaluent pas forcément par rapport à ce grand bout de papier
glacé trônant sur l'entablement des salles de cinéma, mais là, on
a tout de même le droit de faire la tête. Une vraie gueule de
téléfilm cette affiche là et un slogan ultra balisé : ''God
Help Us''.
Pas de quoi réveiller un mort..... plutôt de quoi faire rire le
Diable et ses hordes de suppôts. En tête d'affiche de ce
long-métrage signé par Justin P. Lange, le second après The
Dark
en 2018, les acteurs Guy Pearce (Memento
de Christopher Nolan, La
Route de
John Hillcoat, Brimstone
de par Martin Koolhoven) et Stephen Lang (Avatar
de James Cameron, Don't
Breathe de
Fede Alvarez et la série Terra
Nova),
ainsi que le mexicain Vadhir Derbez, sans doute plus connu dans son
pays qu'aux États-Unis ou chez nous...
Rares
auront été les films à faire autant l'unanimité. The
Seventh Day fait
partie de ceux-là. Mais de quoi s'agit-il ? C'est triste à
dire mais l’œuvre de Justin P. Lange est de ces engeances
tellement imbuvables qu'en extraire la moindre trace d'intérêt
révèle de l'exploit. Le réalisateur signe tout simplement l'un des
pires longs-métrages sur le sujet. Concernant l'originalité
présumée tout d'abord. Le personnage du père Daniel n'est qu'une
resucée sans saveur du père Damien Karras du film de William
Friedkin. Un débutant en matière d'exorcisme que va devoir accepter
de former bien malgré lui un père Peter au charisme d’huître.
Quant à afficher l'acteur Stephen Lang au milieu de l'affiche, entre
les deux autres interprètes, même si légèrement en retrait, cela
ne peut être dû qu'à un désir de promotion tant sa présence
s'avère anecdotique. Ennuyeux et ne renouvelant jamais le concept,
il arrive que l'on ferme les yeux de sommeil façon ''clipping''
(je m'endors, je me réveille, je m'endors, je me réveille, je
m'endors, je me réveille, etc...) avec cette forte impression que
d'autres longs-métrages ont pris le relais entre chaque coupure.
Mais non... Pourtant, à chaque évolution du récit l'on a le
sentiment d'un tout autre récit. Comme lorsque cette vieille dame
qui offre ses services pour une œuvre de charité à l'attention des
sans-abris se retrouve possédée et éructe à la manière d'une
infectée...
Puis
le récit se focalise ensuite sur le cas du jeune Charlie (interprété
par l'acteur Brady Jenness), jeune victime d'un démon que le père
Peter connaît bien pour l'avoir ''rencontré'' vingt-cinq ans plus
tôt lors d'un exorcisme qui s'est terminé dans de tragiques
circonstances. Sauf que, ben, vu que c'est le premier jour de
formation du débutant Daniel, ben va falloir que ce dernier se
démerde tout seul pendant que son ''éducateur'' le regardera agir
comme un professeur écoute l'étudiant qu'il vient de faire venir au
tableau ! Tellement peu crédible qu'il est quasiment impossible
de se retenir de sourire. Tout comme lors de cette séquence durant
laquelle on assiste à un flash-back lors duquel le père Peter reste
prostré alors qu'une jeune victime est en train de cramer sur son
lit. Autant dire qu'en cas de possession, on ira consulter un autre
exorciste que lui. Le scénario de Justin P. Lange est laborieux et
le déroulement léthargique. La faute à trop de dialogues et pas
assez de séquences visuellement saisissantes. Et dire que
L'exorciste
a été réalisé voilà presque cinquante ans et que The
Seventh Day n'arrive
même pas à le faire oublier à aucun moment. Justin P. Lange sème
une petite graine qui pousse malheureusement tellement vite que la
surprise qu'il tente grossièrement d'amener au terme d'une histoire
ultra-convenue se voit à des kilomètres de distance. À fuir...
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