Comme l'indique son titre
Fear Street Part One: 1994,
l'action de ce second long-métrage de la réalisatrice Leigh Janiak
se déroule au beau milieu des années quatre-vingt dix. Adaptation
du premier volet de la longue série d'ouvrages intitulée Fear
Street
à laquelle le septième art à décidé pour l'instant de consacrer
trois longs-métrages, saga dont est à l'origine l'écrivain R. L.
Stine le papa des collections Frissons
et
Chair de poule,
Fear Street Part One: 1994
est typiquement le genre qui risque de plaire aux enfants, aux
adolescents ainsi qu'à leur parents lors d'une soirée canapé en
famille puisque le film est sorti directement et mondialement sur la
plate-forme de streaming Netflix.
Comme le veut l'adage, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant
de l'avoir tué. C'est un peu ce que l'on ressent à la vision de ce
long-métrage dont on aurait tôt fait de juger de ses difficultés à
renouveler des genres qui se télescopent pour un résultat qui
paraît au premier abord ne constituer qu'un gloubiboulga sans
saveur. Mais la bête, heureusement, fini par se réveiller. Un peu
tard pourront dire certains, mais pas pour d'autres qui comme moi
pourront être soulagés de constater qu'il n'est jamais vain de
patienter jusqu'au bout. Fear Street Part One:
1994 évoque
les slashers chers à nos cœurs de vieux briscards des années
vidéoclubs où le téléchargement illégal, internet et les
différents formats numériques n'avaient pas encore remplacé nos
bonnes vieilles cassettes vidéos...
Mais
très vite l'on pense davantage au Scream
de Wes Craven plutôt qu'à ses ancêtres de renom. Et puis,
s'installe cette forme bâtarde mixant ce sous-genre horrifique à la
sorcellerie. Pourquoi pas, mais alors, qu'elle lourdeur durant cette
premier demi-heure où la réalisatrice installe avec infiniment
moins de simplicité que dans son premier long-métrage Honeymoon
qui sept ans auparavant fut une excellente et une envoûtante
surprise, ses personnages principaux se comptant pile sur les doigts
d'une seule main (si l'on excepte le shérif Nick Goode qu'interprète
l'acteur Ashley Zukerman et qui traîne son étoile avec
nonchalance). Pas forcément hermétique au cinéma adolescent qui
imprègne de plus en plus la toile blanche des salles de cinéma
puisque fan, en outre de Stand by Me
de Rob Reiner, The Breakfast Club
de John Hugues ou du plus récent Scouts Guide to
the Zombie Apocalypse
de Christopher Landon, il y a des gimmick agaçants qui ont tendance
à m'épuiser comme lorsque l'on donne aux jeunes adolescents des
capacités de réflexion ou diverses aptitudes que l'on ne rencontre
en général que chez leurs aînés. Mais bon, acceptons pour une
énième fois le principe et profitons du spectacle qui nous est
offert. D'autant plus que les choses finissent par s'améliorer
durant cette nuit de cauchemar où nos cinq adolescents débrouillards
vont devoir affronter leur pire cauchemar.
Un
peu à la manière du clown de It de
Stephen King (et de son adaptation sur grand écran) et plus
lointainement de It Follows
de David Robert Mitchell, Heather, Ryan, Josh et leurs amis vont
découvrir que les malheurs qui persistent dans leur petite ville de
Shadyside depuis de très nombreuses années ont toutes un lien et
remontent même jusqu'au dix-septième siècle. Une malédiction dont
ils vont être les prochaines victimes et notamment l'une d'entre
eux. Campé par un black obèse, un couple de lesbiennes (la
réalisatrice insiste bien sur ce fait en nous infligeant plusieurs
séquences qui ralentissent le rythme du film) et le blondinet de
service un brin exubérant, Fear Street Part
One: 1994 a
ceci d'original que nos jeunes protagonistes ne sont pas poursuivis
par UN mais plusieurs tueurs au ''service'' d'une sorcière qui fait
des ravages depuis des siècles. D'où quelques séquences dignes
d'intérêt qui, malgré les origines adolescentes souvent visées
par l'auteur des romans originaux, s'avèrent gratinées quoique
toutes en retenue. On pense notamment à la scène pendant laquelle
l'une des jeunes héroïnes perd littéralement la tête lors d'un
plan que l'on aurait aimé cependant être beaucoup plus saignant.
Coté horreur, le film s'avère effectivement plutôt timide car à
part quelques ''éraflures'' ça et là et une gamine qui passe son
temps à vomir du sang et à saigner du nez, Fear
Street Part One: 1994
est plutôt sobre. Si certains codes sont respectés, le film peine
par contre à nous faire croire que l'intrigue se situe au milieu des
années quatre-vingt dix. Un problème que l'on aimerait voir
disparaître lors du second volet de la trilogie qui promet de situer
son action en 1978...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire