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mardi 6 juillet 2021

Cyclone de René Cardona Jr. (1978) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Artisan du septième art auteur d'une centaine de longs-métrages en quarante ans de carrière, le réalisateur mexicain René Cardona Jr. fut le fils de René Cardona et le père de René Cardona III. Trois mêmes noms pour trois cinéastes. Une lignée de réalisateurs particulièrement prolifiques comme le souligne leur filmographie respective. Quant à René Cardona Jr., il signa quelques pépites chéries par les amateurs de petites productions de catégorie B parmi lesquelles on trouve notamment ce Cyclone de 1978 qu'il réalisa juste après Triangulo diabólico de las Bermudas la même année. Agrémenté de stock-shots et bricolé à l'aide d'effets-spéciaux faits mains, Cyclone tire davantage son intérêt des rapports humains particulièrement tendus que vont entretenir les passagers d'un minuscule bateau de croisière que de la présence de requins qui sillonnent les fonds marins à la recherche de viande fraîche. L'action se situe comme l'indique le titre à la suite des ravages provoqués par un cyclone qui a tout dévasté dans la région. L'occasion pour le réalisateur d'exposer des images tirées d'archives bien réelles de dégâts causés par cette force incontrôlable de mère nature. Cyclone s'intéresse alors à un groupe de vacanciers tranquillement installés à bord d'un petit bateau de croisière avant qu'une catastrophe naturelle ne vienne ruiner leurs vacances. Femmes et hommes vont bientôt accueillir contre leur gré les naufragés d'un vol commercial dont l'avion s'est abîmé en mer, laissant derrière lui une dizaine de cadavres. En plein soleil, l'eau et les vivres se faisant rare, certains des passagers vont apporter une solution des plus radicale afin de survivre à la faim qui bientôt va toutes et tous les tirailler. L'ombre du long-métrage Alive (Les survivants) que Frank Marshall réalisera quinze ans plus tard mais dont l'un des passagers évoque le cas réel d'hommes contraints de s'adonner au cannibalisme pour survivre plane sur le récit tiré d'un script écrit de la main de René Cardona Jr. et de Carlos Valdemar...


Pourtant, l'on est bien loin des qualités intrinsèques de ce drame subtil qui fit comprendre les enjeux de la survie en milieu hostile. Ce qui n'enlève heureusement pas ses qualités au long-métrage du réalisateur mexicain même si en terme de moyens, il a forcément dû pallier à un budget anémique. Même sans argent, la catastrophe décrite au début du long-métrage vaut bien la plupart des séquences de certains films du genre aux budgets plus confortables. Car en mêlant images d'archives et effets-spéciaux comme purent les bricoler avec les moyens du bord Federico Farfán et Miguel Vázquez, la séquence, toute brouillonne qu'elle puisse être n'en est pas moins efficace. Du moins si l'on est en mesure de fermer les yeux sur ses nombreuses imperfections. Comme le bruit du vent qui par exemple tourne en boucle pour un effet plutôt étonnant, comme si le bruiteur s'était endormi sur sa table de mixage le doigt appuyé sur la touche ''repeat''... Contraint d'utiliser des astuces à moindre coût, le réalisateur fait appel à l'ingéniosité de ses artistes afin de mettre en scène des séquences qui autrement auraient coûté un bras. Comme lorsque l'avion s'abîme en mer et que pour simuler l’amerrissage filmé à bord du cockpit, les responsables des effets-spéciaux utilisèrent une vitre placée juste à la surface des eaux. Quelques attaques de requins sont fort heureusement prévues. Mais là encore, Federico Farfán et Miguel Vázquez durent faire preuve d'imagination pour que le budget déjà riquiqui ne soit pas entièrement englouti dans les effets-spéciaux...


Afin de simuler l'attaque des touristes par des requins affamés, les deux spécialistes en effets-spéciaux ont dû recourir à une technique consistant en un rembourrage de vêtements à l'aide de viande sans doute achetée dans le rayon boucherie d'une grande surface. Si les scènes se veulent très sanglantes, elles sont malheureusement assez mal fichues puisque incapables de dissimuler le subterfuge. Nous disions donc que l'intérêt de Cyclone était ailleurs et donc, dans les rapports entre les différents protagonistes dont certains vont se muer en antagonistes. Les personnalités se révèlent peu à peu et l'on devine assez rapidement quels vont être les enjeux de la survie. Ça commence par l'égorgement et le dépeçage d'un petit chien et se poursuit par l'utilisation d'un cadavre comme appât. La naissance d'un bébé sur le bateau qui passe son temps à brailler laisse même envisager le pire concernant ses espérances de vie. La question demeurant alors : René Cardona Jr. est-il suffisamment pervers pour rendre réel un acte que notre esprit se refuse à concevoir ? L'un des principaux soucis de Cyclone, c'est son interprétation. Alors que l'on aurait dû logiquement ressentir un certain malaise devant les enjeux de survie des passagers du bateau, on reste souvent indifférent à leur sort. Le long-métrage n'en demeure pas moins agréable à regarder malgré des défauts qui s'empilent les uns au dessus des autres. Accentué par de vraies ''gueules'' du cinéma, on peut notamment y remarquer les présences de l'acteur et réalisateur mexicain Hugo Stiglitz qui fut la vedette du nanar culte Incubo sulla città contaminata (L'avion de l'apocalypse) d'Umberto Lenzi, de l'acteur américain Arthur Kennedy qui joua notamment dans de nombreux westerns ou encore de Lionel Stander qui chez nous fut surtout connu pour avoir interprété le rôle de Max dans la célèbre série télévisée Pour l'amour du risque. Cyclone demeure l'un des meilleurs films de René Cardona Jr....

 

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