''Enfin le voile se
lève sur le plus grand mystère de tous les temps...''
Stonehenge ? Les menhirs de Carnac ? Les statues de l'île
de Pâques ? Le monstre du Loch Ness ? NON ! Celui qui
entoure le fameux Triangle des Bermudes. Et qui nous offre enfin
l'opportunité de tout savoir sur ce mystère jusqu'ici insoluble ?
Le réalisateur mexicain René Cardona Jr. (père de et fils de),
l'auteur entre autre de Cyclone
la même année ou de Guyana: Crime of the
Century.
Pendant que d'autres se creusèrent la tête, le réalisateur menait
sa propre enquête pour aboutir à une résolution des plus étonnante
comme le démontre ce Triangulo diabólico de las
Bermudas de
1978. Une intrigue à vrai dire presque similaire dans son
déroulement à Cyclone.
Autres interprètes, autres causes, mais des conséquences qui plus
que pour ce dernier vont faire des ravages au sein d'un équipage et
d'un groupe de vacanciers montés à bord d'un rafiot afin de
découvrir enfouie sous les océans, la fameuse cité Atlantide.
Outre le fait que le film est dans sa première partie ponctué de
séquences qui n'ont absolument aucune incidence sur le récit à
venir (la disparition d'un avion de tourisme ne servant qu'à servir
la thèse d'un phénomène attisant la curiosité des scientifiques
du monde entier selon laquelle tout pourrait ici être d'origine
extraterrestre), la vision de René Cardona Jr. est pour le moins des
plus farfelue. D'aucun dira qu'il s'agit d'une fiction et donc d'une
réappropriation d'un mythe à visée strictement divertissante et
non scientifique...
''Ne
la laisse pas mourir, elle est si fragile, être une femme amputée,
tu sais, c'est pas si facile...''
La visite de la fameuse cité Atlantide (du moins supposons-nous que
les colonnes immergées puissent en être la représentation
rachitique) sonne le début d'une véritable tragédie pour cette
famille constituée de... six membres si les comptes sont bons. À
commencer par la délicieuse Michelle qu'interprète l'italienne
Gloria Guida (Avere vent'anni de
Fernando Di Leo) et qui finira les jambes broyées à la suite d'un
curieux séismes sous-marin. Fallait sans doute pas que la belle
attise le désir d'Alan, cet athlète bodybuildé dont la
ressemblance avec un Bruce Campbell gonflé aux hormones est
saisissante dans les premiers instants du récit. Le début d'un
cauchemar que l'on croit causé par un phénomène naturel
inexplicable mais dont on devine rapidement les causes réelles... et
grotesque à vrai dire. Mais jetez-là à l'eau cette sale chipie !
Cette gamine haute comme trois pommes qui cause dès le début des
ennuis au chef-cuisinier. À moins qu'elle ne soit sous l'emprise de
cette drôle de poupée découverte flottant sur l'eau. Adapté de
l'ouvrage littéraire Le
Triangle des Bermudes
de l'écrivain américain Charles Berlitz (auteur entre autres de
livres sur l'Atlantide, sur le cas Roswell ou sur l'Expérience de
Philadelphie), le scénario de Triangulo
diabólico de las Bermudas prend
d'immenses libertés en invoquant une gamine dont la présence aurait
sans doute eu plus de cohérence chez un Lucio Fulci que dans ce film
fauché pourtant interprété par quelques figures du septième
art...
Car
en effet, outre la présence du mexicain Hugo Stiglitz, un habitué
du réalisateur que l'on verra également chez l'italien Umberto
Lenzi (Incubo sulla città contaminata),
le film est l'occasion de voir réunis sur un même écran le
réalisateur et acteur américain John Huston qui réalisa, au
hasard, Le faucon maltais
en 1941, Moby Dick
en 1956 ou Les désaxés cinq
ans plus tard. À ses côtés, les actrices françaises Marina Vlady
(Le lit conjugal
de Marco Ferreri) et Claudine Augier (qui fut la toute première
James Bond Girl dans Opération Tonnerre de
Terence Young en 1965). Sans oublier l'acteur mexicain Miguel Ángel
Fuentes que les amateurs du cinéaste Werner Herzog identifieront
immédiatement pour avoir interprété le rôle de Cholo dans le
chef-d’œuvre Fitzcarraldo.
On est cependant bien loin ici du réalisateur allemand. Triangulo
diabólico de las Bermudas a
l'air fauché comme les blés. Et pourtant, malgré les
invraisemblances, malgré une direction d'acteurs au diapason avec
des dialogues insipides (les touches d'humour tombent toutes à
l'eau), le film possède un certain charme. Malheureusement,
contrairement à la promesse faite par l'affiche française de
l'époque, inutile d'espérer découvrir enfin le mystère qui
entoure le triangle des Bermudes. Mais l'essentiel est là : à
nous énerver devant une gamine à laquelle, au mieux, l'on donnerait
bien une paire de gifles et au pire que l'on donnerait à manger aux
requins (vus lors d'une séquence que l'on espère issues d'archives,
les pauvres squales étant proprement tués devant la caméra). À
nous laisser séduire par les charmantes interprètes féminines
auxquelles le réalisateur ne laisse malheureusement que trop
rarement l'occasion de s'exprimer. À sourire devant l'allure un
peu... ''Bêbête''
de l'acteur Andrés García dont on soupçonne qu'il fut d'abord
choisi pour son physique. À trembler pour.... non, j'déconne !
Culte !
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