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jeudi 8 juillet 2021

La Noche de los Mil Gatos de René Cardona Jr. (1972) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Une fois le générique de fin de La Noche de los Mil Gatos arrivé à son terme, une certitude s'impose : le mexicain René Cardona Jr. fut atteint de son vivant du fameux syndrome marseillais. Cette tare génétique qui pousse à aller vers la démesure lorsqu'il s'agit de chiffrer, au hasard, le nombre de participants à une manifestation. Genre : ''Putaing, les gars. Hier après-midi en allant au boulodrome, j'ai croisé dix-mille manifestants''.......... alors qu'ils devaient être tout au plus une trentaine, tondus et pelés compris. À ne pas confondre avec le mythomane qui assure avoir touché le gros lot au millionnaire en s'affichant au volant d'une Dacia Sandero dont le prix de départ est évalué à un peu moins de neuf mille euros! (après recherche sur le net des modèles de voitures les moins chers puisque bien entendu, je n'y entends goutte...). Merde, me dis-je. Je suis tombé sur la rediffusion d'un porno-soft du dimanche soir sur M6. C'est ce que semblent me dire les premières images et cette soupe auditive façon The Shadows du pauvre signée de Raul Lavista. Avec La Noche de los Mil Gatos, René Cardona Jr. Érige le nanar au rang de chef-d’œuvre du cinéma d'art et d'essai. Le concept est simple : après un cahier des charges établi et distribué aux divers techniciens du film, le réalisateur semble leur avoir autorisé à prendre les plus grandes libertés. L’œuvre est un monumental délire psychédélique où l'orgue hammond vrille les tympans de la première à la dernière seconde, où le montage est l’œuvre d'un maniaco-dépressif sous l'influence d'un organigramme établi par un schizophrène en manque de neuroleptiques. La redondance y est obsessionnelle, comme si sur le mode de l'image, René Cardona Jr. donnait le change aux maîtres de la musique répétitive Terry Riley, Philip Glass et Steve Reich...


Pour la quatrième fois de sa carrière, l'acteur mexicain Hugo Stiglitz exhibe sa trogne dans un long-métrage réalisé par René Cardona Jr. mais cette fois-ci en ayant l'apparence du millionnaire séducteur qui aux commandes d'un hélicoptère charme de jolies jeunes femmes afin de les inviter jusque dans sa très lugubre maison aux mille chats... qui ne seront en fait qu'une centaine, voire, au mieux, le double, mais certainement pas le millier promis par le titre. D'une durée inhabituelle de soixante-trois minutes, La Noche de los Mil Gatos est une anomalie du septième art. Du genre dont les amateurs de nanars sont friands. À voir sans doute dans sa version originale pour confirmer ou, au contraire, infirmer ce que laissent entendre les doublages approximatifs dont est nantie la version française. Si le bruiteur oublie parfois de travailler sur certains sons (comme celui des piscines qui, au mieux font le bruit d'un saut d'eau remué avec le plat de la main et au pire, n'en produisent aucun), d'autres en revanche retiennent toute son attention. Comme ces portes qui grincent sur un même ton que la voix de Dorgo, ce ''Quasimodo del païs'', pas bossu pour un sou mais claudiquant comme personne d'autre avant et après lui. C'est à l'acteur Gerardo Zepeda que revient de mettre en confiance les invitées de son maître Hugo (Hugo Stiglitz, donc) dont le sinistre logis ferait fuir Dracula et la créature de Frankenstein réunis. Côté incohérences, il y a de quoi discuter tard dans la nuit. De quoi rire également. Comme lorsque la première victime de ce tueur en série hors norme dit à son hôte : ''Tu avais raison. Ton valet est vraiment de première classe''. C'est vrai quoi, on va pas chipoter pour un boitement trèèèès prononcé, une voix de cancéreux en phase terminale et une cicatrice qui barre le visage de ce pauvre Dorgo...


Le concept de La Noche de los Mil Gatos est simple : un tueur, un domestique, des ''centaines'' de chats affamés, une demeure lugubre où sont affichés les trophées de chasse et les animaux empaillés d'un ancêtre de Hugo et puis des victimes. Fort jolies d'ailleurs. La superbe américaine Anjanette Comer et la non moins superbe argentine Zulma Faiad. Car le but de ce tueur dont on ne doute pas du sadisme vu ce que cet enc[CENSURÉ] fait aux pauvres chats qui osent quitter le cage est de nourrir ses petites bêtes. D'ailleurs, là encore, une incohérence plus grosse encore que la réplique de la blonde Christa vient s'intercaler entre le repas des fauves et la séquence lors de laquelle Dorgo se débarrasse des cadavres encombrants. Vue la quantité de viande humaine que balancent aux chats Hugo et son domestique chaque fois qu'une représentante de la gente féminine passe de vie à trépas, on s'étonne de voir ce dernier traîner jusqu'à un four le corps des victimes dont il ne devrait rester que le squelette. Mais bon, on n'est pas à un délire près. Comme cette flemmardise qui aurait tendance à être contagieuse lors de ces interminables tours en hélicoptère. De longues, très longues minutes qui ne servent en fait qu'à remplir le vide immense d'un scénario qui ne tient que sur la tranche d'un faritas ! Pour le commun des mortels, La Noche de los Mil Gatos demeurera sans doute sans aucun intérêt. Mais pour l'amateur de nanars, ce n'est que du bonheur. À vos magnétoscopes...

 

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