Après
les mille
cent chats de La
Noche de los Mil Gatos en
1972 et après
la horde de requins constituée de... deux spécimens de Cyclone
en
1978, le
réalisateur mexicain René Cardona Jr. revenait en 1987 avec un
nouveau film de terreur animale. Cette fois-ci, pas de squales ni de
félins mais des oiseaux. Pas des milliers, pas des millions, mais
des milliards d'oiseaux. El
Ataque de los Pájaros
(plus ''connu'' chez nous sous le titre de Falco
Terror)
se situe entre Les
Oiseaux
de 1962 et la franchise Birdemic
débutée
en 2010 (et dont on attend avec fébrilité la troisième partie).
Reconnaissons tout de même que le film penche plutôt du côté de
l'invraisemblable nanar de James Nguyen que du classique d'Alfred
Hitchcock. René Cardona Jr. était de ces cinéastes capable de
distiller du bonheur sur pellicule non pas au compte-goutte mais à
la louche. Et comme La
Noche de los Mil Gatos ou
Triangulo
diabólico de las Bermudas,
El
Ataque de los Pájaros
fait partie de ces pépites capables de donner de l'urticaire à une
partie des amateurs de cinéma tout en créant un enthousiasme
certain chez les autres. Je ne me battrai pas avec les premiers et
les renverrai devant les blockbusters qu'ils chérissent pour me
concentrer sur l'essentiel. Évoquer pour la dernière fois une œuvre
signée du réalisateur mexicain. Parce qu'il ne faut pas abuser des
bonnes choses mais aussi parce que je préfère éviter l'overdose ou
l'arrêt vasculaire cérébral (ou AVC pour les intimes!)...
Nous
sommes bien dans le milieu des années quatre-vingt. Comme le
souligne la gerbante partition musicale du compositeur italien
Stelvio Cipriani à la pourtant très impressionnante discographie.
Coopération entre le Mexique et l'Espagne, El
Ataque de los Pájaros ne
cache pas ses aspirations latines et notamment celles de la fameuse
botte mais se montre plus international encore puisqu'il met en
vedette l'acteur américain Christopher Atkins qui prend ici la place
habituelle de l'acteur mexicain Hugo Stiglitz qui dans sa précédente
collaboration avec René Cardona Jr. Treasure
of the Amazon
en 1985 n'était déjà plus la tête d'affiche. ''Regarde
ces poulets, là. Si je voyais mes copains se faire rôtir avec une
broche dans le cul, je m'révolterais aussi''.
C'est en ces termes que le cameraman Peter (Christopher Atkins)
envisage les raisons pour lesquelles tout à coup et dans le monde
entier, tous les volatiles se mettent à agresser l'homme. Faucons,
poulets, pigeons, perruches, tout y passe. Pas une thune ou presque
en poche, le réalisateur filme ou se serre d'images existantes de
pigeons envahissant les grandes villes. De Majadahonda en Espagne, en
passant par Rome en Italie ou San Juan au Porto Rico, Peter et la
correspondante internationale Vanessa Cartwright (l'actrice Michelle
Johnson, La
croisière s'amuse entre
1984 et 1985, La
mort vous va si bien
de Robert Zemeckis en 1992) passent les vingt premières minutes à
interroger des témoins d'agression. Des séquences interminables
dont a le secret René Cardona Jr. et qui ralentissent dangereusement
le rythme. Heureusement, quelques flash-back viennent entretenir le
sujet. Un peu de sang pour un résultat au final très bavard...
Monté
à l'arrache, il faudrait voir le film dans sa version originale pour
s'en convaincre mais doublé en français, il manque parfois la fin
de certaines phrases. Des dialogues au diapason d'une intrigue qui
n'avance pas et à laquelle le réalisateur mexicain n'a aucune envie
de donner la moindre explication. À dire vrai, à par deux ou trois
interventions du cameraman dont la délicatesse du propos ne fait
aucun doute (''il
y a pas mal de mecs au bureau qui aimeraient farcir une volaille
telle que toi''),
El
Ataque de los Pájaros est
terriblement ennuyeux. Mais alors, dans quelles mesures le film peut
prétendre au statut de nanar ? Et bien grâce au doublage
français dont seuls les francophones pourront profiter. Un met de
choix pour tout amateur du genre. À tel point qu'on aimerait savoir
qui se cache derrière le doubleur de Peter/Christopher Atkins mais
plus encore derrière celle qui donne de la voix à Vanessa
Cartwright/Michelle Johnson. Les doubleurs ne sont absolument pas
acquis à la cause de leur personnages respectifs. Mais sans doute
plus fauchés encore que le réalisateur lui-même, ceux à l'origine
de la version française ont fait appel à des débutants dont
l'amateurisme s'entend à chaque syllabe. Le pire c'est qu'il semble
que tous les personnages féminins aient été doublés par une seule
et même personne, celle-ci changeant de tonalité selon celle dont
elle a la charge de traduire le texte. Pitoyable.... mais souvent
très drôle, surtout lorsque l'on n'a pas sous la main de bébé ou
de très jeune enfant, que l'on est un adulte accompli et qu'il faut
doubler un chiard en train de hurler. Sans cette particularité que
possède le doublage du film dans notre langue, il y a de fortes
chances pour que El
Ataque de los Pájaros soit
tombé dans l'oubli...
merci beaucoup je ne connaissait pas ce film
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