Out of Death
de Mike Burns est le dernier long-métrage mettant en scène
l'ancienne figure du cinéma d'action Bruce Willis qui enchaîne
désormais les bousins comme l'on enfile les perles. De l'américain
Mike Burns, qu'est-ce que l'on sait ? Et bien qu'à part ce tout
premier long-métrage il a surtout travaillé sur une quarantaine de
productions en tant que compositeur et superviseur de la musique. De
Bruce Willis qu'est-ce que l'on retient ? Une ère de faste que
couvre une période comprise entre le premier volet de la saga Die
Hard
de John McTiernan en 1988 et, disons, Sixième
sens de
M. Night Shyamalan en 1999 (dont on a furieusement envie de découvrir
son dernier film, Old).
Une période riche d'excellents films d'action, de thriller ou de
science-fiction (Pas Le cinquième élément
de Luc Besson, hein, plutôt L'armée des douze
singes
de Terry Gilliam). Out of Death ne
réconciliera pas ceux qui depuis maintenant pas mal d'années n'y
croient plus. Certains se sont donné le mot pour abattre l'ancienne
méga-star du cinéma d'action à chacune de ses apparitions :
expressions monolithique, visage de cire et émotion reléguée aux
oubliettes. Bruce Willis demeure semble-t-il aussi inexpressif que
sa représentation de cire qui trône au musée Grévin depuis
maintenant vingt ans. Tête d'affiche d'une œuvre dont le poster
grandeur nature l'exhibe à la première place à droite de l'actrice
Jaime King, Bruce Willis n'est plus qu'un objet de promotion tant son
temps de présence à l'écran est parfois calculé au rabais. Comme
ici, donc, où le John McLane de
Piège de cristal
et de ses quatre séquelles (saga dont John McTiernan n'aura
finalement réalisé que le premier et le troisième volet Une
journée en enfer
mais à laquelle Bruce Willis sera resté fidèle jusqu'au bout) a
pris un sérieux coup de vieux...
Fatigué,
rangé de ses folles cascades et de ses répliques cultes dont seuls
avaient le secret ses incarnations, Bruce Willis figure à lui seul
cette impression que donne Out of Death de
n'être qu'un thriller pour maisons de retraite. Si le palpitant de
nos vieux enfermés dans les ehpad a encore une chance de s'emballer
devant le peu d'action qui se déroule à l'écran, ceux de la
génération Die Hard
ou des John Wick,
Nobody
et consorts risquent de faire la gueule devant cet objet parfois
aussi vif qu'un épisode des Feux
de l'amour.
Pourtant, Out of Death tend
à créer un climat mortifère et enragé auquel on aurait pu croire
si Mike Burns ne sapait pas si scrupuleusement le scénario de Bill
Lawrence avec une si déplorable constance. Joué avec les pieds par
une grande majorité des membres de la communauté masculine, c'est
presque jour de fête pour les quelques représentantes de la gente
féminine (et pour le féminisme en général) en les personnes de
Jaime King, Lala Kent, Megan Leonard et Kayla Eva qui sauvent EN
PARTIE les meubles pendant que Bruce Willis (qui demeure encore dans
sa léthargie, le plus convaincant) Tyler Jon Olson et Michael Sirow
lisent leur texte sans la moindre conviction...
On
voudrait croire à cette forêt au cœur de laquelle se situe
l'action. Mais d'oppression, que nenni. On est loin de l'étouffante
jungle de Predator et
plus proche d'un chemin de randonnée dont le balisage permet de ne
jamais s'y perdre. Mou du genou et action quasi inexistante, les
interprètes masculins semblent tous atteints de catatonie.
Incapables de jouer mais ayant parfaitement appris leur texte, le
spectateur se retrouve face à des acteurs qui récitent plutôt
qu'ils ne jouent. D'où l'impossibilité permanente de s'identifier
aux personnages et d'intégrer le récit. Dommage lorsque l'on sait
le potentiel de certaines trop rares séquences comme celle lorsque
le flic un brin redneck qu'incarne Tyler Jon Olson et l'héroïne
Shannon Mathers (photojournaliste qui se trouvait au mauvais endroit,
au mauvais moment) se roulent dans la boue pour leur propre survie.
Par contre, on demeurera circonspect devant le caractère éminemment
grotesque de la mise à mort de la fliquette qui demande à son
bourreau avant de rendre son dernier souffle de lui promettre de
prendre soin de son fils !!! Et que dire encore de ce flash-back
intervenant un peu avant la fin et lors duquel le réalisateur semble
dire à son public potentiel ''comme
vous ne m'avez pas l'air très futés, je préfère mettre une images
une séquence explicative dont seuls les plus intelligents auraient
pu se passer''.
En même temps, c'est une manière pour Mike Burns d'approuver le
fait que seuls les abrutis puissent concevoir l'idée de se perdre
durant plus d'une heure trente dans cet affligeant long-métrage...
merci beaucoup pour cette nouveauté
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