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dimanche 19 avril 2020

Tais-toi quand tu Parles de Philippe Clair (1981) - ★★★★☆☆☆☆☆☆




Le plus ardu avec Aldo Maccione est de deviner parmi les nombreux films auxquels il a participé, lesquels valent vraiment le coup que l'on cesse tout autre activité pour les regarder. Car de la soixantaine de films (séries télévisées et téléfilms compris) auxquels il a collaboré, peu sont véritablement restés dans les annales du septième art. Du moins, cela dépend-il encore de l'ouverture d'esprit du spectateur. Pour l'individu moyen, capable d'encaisser la majeure partie des comédies françaises d'hier et d'aujourd'hui sans broncher ni sourciller, on peut considérer que l'acteur italien a versé durant toute sa carrière dans trois types de comédies. Des plus remarquables (L'Aventure, c'est l'Aventure de Claude Lelouch en 1972), en passant par les plus sympathiques (Mais où est donc Passée la Septième Compagnie de Robert Lamoureux en 1973), et jusqu'aux purges les plus infâmes (Plus moche que Frankenstein tu meurs d'Armando Crispino en 1975). Alors qu'en parcourant le net je suis tombé tout à fait par hasard sur le site ''Necropedia.org'' dans lequel un demeuré consacre un article annonçant le décès anticipé d'Aldo Maccione pour demain (!!!), ce nouvel article consacré à la franchouillarde filmographie de Philippe Clair évoque justement la présence d'Aldo Maccione en tant que principal interprète.

Reconnaissons que ça commence plutôt mal. Le titre ! Tais-toi quand tu Parles... Le genre d'astuce comico-antinomique qui révèle généralement le seul élément véritablement amusant du film en question. Ensuite, l'affiche. Ne nous formalisons pas mais il y a tout de même très peu de chance pour que le contenu du long-métrage soit comparable aux films consacrés au célèbre Agent 007, James Bond. Tais-toi quand tu Parles révèle Aldo Maccione en costume trois pièces, entouré d'une ribambelle de très jolies femmes lorsqu'il échoue dans une piscine, se réveillant pour constater que tout ceci n'était qu'un rêve (l'acteur italien arborant alors un pyjama trempé comme s'il était réellement tombé à l'eau). Comme à son habitude, Philippe Clair impose à son acteur un type d'interprétation qui ne dénote absolument pas avec celle d'un Michel Galabru, d'un Claude Melki, d'un Pierre Doris ou de Charlots ayant antérieurement accepté de donner vie à ses délires. D'où un Aldo Maccione qui dans le rôle de Giaccomo, en fait des caisses. Chômeur et fasciné par le personnage créé près de trente ans en arrière par Ian Fleming, Giaccomo s'avère être suivi de près par des agents secrets qui le confondent avec un espion français se dissimulant sous une fausse identité. Celle de Giaccomo, justement.

Des affiches de son héros de fiction préféré plein les murs de son appartement, harcelé par sa mère au téléphone, son père en prison, propriétaire d'une 4l orange cabossée et sans pare-brise, Giaccomo ne se dépare pas de son charisme et de son bagou si particuliers même s'il est transparent aux yeux des autre et surtout des femmes qu'il tente de séduire mais sans y parvenir. Se réfugiant dans l'espoir d'incarner l'alter ego de James Bond, Giaccomo croit rêver lorsqu'il se retrouve propulsé en Tunisie... Je ne pensais pas un jour pouvoir le dire, mais pour un film signé Philippe Clair, Tais-toi quand tu Parles se regarde. C'est évidemment très léger, totalement grotesque, interprété une fois de plus à la truelle, mais Philippe Clair semble maîtriser son œuvre et tient les commandes mieux que jamais. Ce qui ne veut pas dire que l'on tient là un classique de la comédie française. Mais Tais-toi quand tu Parles est l'évolution logique d'une œuvre dédiée tout entière à la comédie franchouillarde. En témoigne la présence de Philippe Clair lui-même dans le rôle d'Ahmed ou de Clement Haraki dans celui du scientifique.

L'occasion de retrouver le toujours épatant Jacques François dans le rôle de Diafoirus (Ahhhhhh, ces noms typiquement ''Philippeclairiens''...). Plus étonnante mais non moins séduisante, la présence de la sublime actrice française naturalisée italienne Edwige Fenech qui dans les années soixante et soixante-dix fut l'une des grandes interprètes du genre''Giallo'' en Italie avant de se retrouver au générique de Tais-toi quand tu Parles. Une fois de plus, le film de Philippe Clair est pour son héros l'occasion de quitter le territoire français pour l'étranger. Après l'Inde avec Le Grand Fanfaron, voici désormais le héros foulant le sol de la Tunisie. Après la piteuse parodie du mythe de Frankenstein par Armando Crispino, Philippe Clair offre donc à Aldo Maccione d'incarner un succédané clownesque de James Bond. Le résultat lui étant très largement supérieur, Tais-toi quand tu Parles n'est pas l'indigence que laissaient craindre le titre et le nom de son réalisateur. À regarder... avec modération...

3 commentaires:

  1. Excellent...Je découvre ce site, est-ce qu'il existe un lien de téléchargement ? Merci...

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  2. Dis donc attention, se faire tous les Philippe Clair à la suite ça peut devenir dangereux. Merci d'en parler, c'est tellement rare.

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