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dimanche 19 avril 2020

Le Grand Fanfaron de Philippe Clair (1976) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆




Après avoir frôlé l'AVC avec Le Führer en Folie, j'ai bien failli remettre en question mon projet de passer une journée entière devant la filmographie de Philippe Clair. C'est donc ainsi que j'ai décidé d'étalonner les projections sur deux jours. Pour ne pas m'approcher sur une trop longue durée successive de ces Graals du nanar à la désastreuse réputation. Deuxième long-métrage à avoir les honneurs de pourrir mon week-end : Le Grand Fanfaron, également connu sous le titre original Les Bidasses en Cavale. Original, mais aussi peu en accord avec le contenu du film. Ici, inutile d'espérer voir ici des miliatires tentant d'échapper à leur devoir auprès de l'armée française comme dans Comment se faire Réformer (1977) et Les Réformés se portent Bien (1978). Non, ici, Philippe Clair nous propose un récit tout à fait original qui aurait pu donner lieu à une comédie fort sympathique si la réalisation et l'interprétation n'étaient pas systématiquement sapées par l'incompétence de Philippe Clair et par le jeu absolument lénifiant de ses divers interprètes. Dans le rôle principal, on retrouve l'acteur Michel Galabru quatre ans après La Grande Maffia et deux après Le Führer en Folie. Il incarne dans Le Grand Fanfaron le rôle du lieutenant Gilles Castelet, ancien militaire qui connaît face aux femmes, désillusion après désillusion. Persuadé d'avoir été ''envoûté'' par son ex-compagne, la colonelle Popoti, de retour à la vie civile il fuit la France en compagnie de l'un de ses anciens subalternes Charlie Caponi qui accepte de lui venir en aide afin de le débarrasser du sortilège qui l'empêche de trouver chaussure à son pied.

Mais c'était sans compter sur l'imagination du maître ''es'' gaudrioles Philippe Clair qui dans un style ''araignée au plafond'' et ''en roue libre'' semble avoir donné quelques indications à ses interprètes tout en leur laissant faire tout et n'importe quoi. Déjà, artistiquement, Le Grand Fanfaron arbore des qualités techniques déplorables : entre un cadreur borgne, un monteur aveugle et un preneur de son atteint de surdité, le spectateur n'est pas sorti de l'auberge. Alors quand Philippe Clair et ses acteurs recouvrent tout ça d'une couche épaisse et grasse d'inaptitudes dans leur domaine respectif, imaginez donc l'effort intense dont il faut faire preuve pour supporter la chose durant quatre-vingt dix minutes ! Après la cécité et la surdité dont semblent victimes certains techniciens, ajoutons à cela le mutisme d'un Claude Melki qui, allez savoir pourquoi, est doublé en post-synchronisation par Philippe Clair, lui offrant un pénible accent qui de nous jours aurait peut-être bien du mal à être accepté par la communauté des pieds noirs. L'un des rares intérêts du long-métrage Philippe Clair s'avère être la présence à l'image de Micheline Dax.

Un nom qui ne parlera évidemment pas du tout aux nouvelles générations de cinéphiles (à moins d'être un inconditionnel de Philippe Clair) mais qui pourtant, entre 1948 et 2011 la verra apparaître dans une centaine de longs-métrages, séries télévisées et pièces de théâtre. Doubleuse au cinéma (Flash Gordon de Mike Hodges, Meurtre au Soleil de Guy Hamilton où elle double l'actrice Sylvia Miles), Micheline Dax fut également connue pour ses talents de siffleuse. Dans Le Grand Fanfaron, elle incarne la Colonelle qui harcèle Michel Galabru jusqu'en Inde où elle le retrouve tout à fait par hasard alors que son personnage vient rejoindre sa fille Carole Isabelle Popoti interprétée par l'actrice Carole Chauvet qui à part une poignée de films (Le Sexe à la Barre de Georges Cachoux en 1975 ou Caresses Bourgeoises d' Eriprando Visconti qui contrairement au titre n'est pas un film pornographique) n'a pas fait de grande carrière au cinéma. Comme la plupart des longs-métrages signés par Philippe Clair, Le Grand Fanfaron est un Objet Filmique Non Identifié.

Du grand n'importe quoi tellement débile qu'il pourra au mieux, arracher quelques sourires et au pire, laisser le spectateur totalement dépité. Michel Galabru et Claude Melki passent leur temps à faire les singes. Le premier hurlant chaque fois qu'il croit voir la Colonelle et le second se la jouant séducteur ringard. Le Grand Fanfaron propose des séquences absolument délirantes. Tel Claude Melki à genou sur un char orné d'un cercueil tiré sur la plage par des nymphettes en maillots de bain et coiffées de voiles de mariées. Nos deux beaufs voyagent en Indes, font bronzette, dînent au restaurant, plongent dans une piscine et dans l'océan, jouent au tennis (grand moment d'hilarité toute contenue!), et partent même pour un long périple afin de trouver un faux sorcier qui désenvoûtera le lieutenant en lui vendant un collier serti d'un coquillage. On aurait pu craindre le pire mais Micheline Dax s'avère relativement posée, nos deux singes mâles faisant très bien le boulot sans elle. On ressort de la projection avec le sentiment d'avoir vécu un grand moment de solitude cinématographique. Le vide absolu en matière de mise en scène et de scénario. Une comédie anarchique et foutraque qui comblera les amateurs de nanars franchouillards mais fera fuir la plupart des spectateurs...

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