Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 18 avril 2020

Le Führer en Folie de Philippe Clair (1974) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆



L'expérience que je m'apprête à vivre aujourd'hui est... suicidaire. En effet, alors que j'avais le choix entre d'innombrables films de qualité, j'ai décidé de passer la journée devant une tripotée de longs-métrages réalisés par Philippe Clair. Et pour celles et ceux qui ne connaissent pas le bonhomme, disons qu'il s'agit de l'un des pires réalisateurs français. Certains diront, spécialiste des comédies populaires, d'autres des comédies franchouillardes et quant à moi, ben.... je ne sais pas vraiment où situer sa filmographie. Disons, entre le moyen, le mauvais, et le nullissime. En tout cas, l'un des plus brillants représentants du genre nanar... Allez, on s'fait la main sur Le Führer en Folie. Cinquième long-métrage de Philippe Clair après, entre autres, La Grande Java avec les Charlots et Francis Blanche et La Brigade en Folie avec Jacques Dufilho, Sim et Patrick Topaloff !!! Vu la gueule des castings de ces deux-là, on pourrait croire que je tente d'échapper au pire. Que nenni car dans Le Führer en Folie aussi, il y a des moments de bravoure. Et puis, si les Charlots, Dufilho et Francis Blanche en sont absents, Patrick Topaloff y est, LUI. Et pas tout seul puisqu'à ses côtés, on retrouve Henri Tisot dans le rôle d'Adolf Hitler, Alice Sapritch dans celui d'Eva Braun et Michel Galabru en Monsieur Achtung. Un casting ''enrichi'' par les présences de Luis Rego, Maurice Risch, Venantino Venantini (oui, oui), Pierre Doris, Georges de Caunes et le réalisateur lui-même...

Bon ne rêvons pas. Ça n'est pas parce qu'il y a du führer dans le titre et dans le casting qu'on va avoir droit à du grand cinéma façon Steven Spielberg ou Roman Polanski. Non, plutôt de la comédie bas, voire même, très bas de gamme plus proche de Jean Girault période La Soupe aux Choux et Le Gendarme et les Gendarmettes, Bernard Launois et son Touch' pas à mon Biniou ou Robert Thomas et Mon Curé chez les Thaïlandaises. Il est complètement fou de constater le nombre de ces pépites signées par des réalisateurs français dont l'un des seuls charmes se situe au niveau des titres. Parce qu'une fois ouverte la boite de pandore, le parfum qui s'en dégage généralement est celui d'un camembert qui a eu tout le temps de fermenter au soleil. Bon, avant toute chose, si vous ne voulez pas passer pour un demeuré, pensez tout d'abord à baisser le son pour que vos voisins n'entendent SURTOUT PAS l'affligeante chanson qui accompagne le générique du début. Un titre signé par Patrick Topaloff en collaboration avec Carlo Rustichelli, ''Ballon, Ballon'', qui laisse immédiatement entrevoir le niveau du film auquel nous allons assister.

Allez, on se retrouve dans une heure et dix-sept minutes, le temps d'ingérer la chose et d'en vomir subséquemment la suite de cet article...

Bon, ça y est, l'épreuve vient de s'achever. Et comme je m'en doutais, Le Führer en Folie est vraiment PI-TO-YA-BLE. Il fait partie de ces indigestions cinématographiques qu'on regarde soit par accident, soit par masochisme, ou sans avoir pris connaissance au préalable de sa médiocre réputation. Avec son charisme de phacochère, le Führer de Philippe Clair a pris quelques kilos en trop. D'après les souvenirs d'un Monsieur Achtung invité sur un plateau télé à parler de la biographie qu'il a consacrée à Adolf Hitler, le Führer propose à l'ennemi de jouer la victoire de la seconde guerre mondiale lors d'un match de football contre l'équipe française. Parmi les soldats français entraînés pour ce match, trois manquent d'assiduité : Harry, Toto et Johnny. Le colonel chargé de les entraîner s'en débarrasse en les envoyant sur le front. Une section allemande à la tête de laquelle se trouve Hitler les découvre dans un champ. Mis aux arrêts, il échappent au peloton d'exécution lorsque le Führer croit voir en eux, trois champions du football français. Convaincu que l'Allemagne peut et doit gagner le match, et donc la guerre, il décide d'intégrer les trois hommes à l'équipe de football de son équipe...Hitler en entraîneur de football. Hitler en peintre... deux exemples du traitement qu'inflige au célèbre dictateur le réalisateur Philippe Clair.

Quant à Alice Sapritch, la pauvre tente tant bien que mal (et surtout mal) de faire illusion en Eva Braun. On l'aura compris, Le Führer en Folie est une parodie de film de guerre ne situant pas son intrigue à une période très précise. Fustigeant toute crédibilité, nos trois valeureux héros incarnés par Patrick Topaloff , Luis Rego et Maurice Risch n'arborent pas la coiffure conventionnelle des soldats de l'armée française mais une coupe atteignant leurs frêles épaules. De même qu'ils débarquent sur le champ de bataille affublés de pyjamas. Le premier, tout en bleu, le second, tout en blanc, quant au troisième... enfin, vous avez compris ! Le Führer en Folie propose un spectacle où la gaudriole et le cabotinage vont bon train. Rarement le cinéma français aura-t-il autant repoussé les limites du ridicule tout en n'étant jamais drôle. Les interprètes sont tous aussi pathétiques les uns que les autres. Entre un trio de têtes louchant pour éviter l'exécution sur le peloton de tir et un Führer hurlant chaque fois que l'occasion se présente, le film de Philippe Clair offre surtout à Henri Tisot, l'occasion de s'exprimer dans un charabia inaudible rendu plus difficile encore par la piètre qualité sonore d'un film ayant survécu tant bien que mal aux outrages du temps. Fort logiquement, l'aventure se termine par le match de foot en question. Une compétition absolument délirante. En témoignent notamment les stock-shots empruntés à des images d'archives d'une congrégation de moines bouddhistes sans rapport aucun avec le contenu du film ! C'est à se demander ce que Philippe Clair et et le scénariste Victor Béniard ont consommé avant d'en écrire l'histoire. Affligeant !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...