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mercredi 19 mai 2021

Jenifer de Dario Argento (2005) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Ah non ! Même pas après une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 30 ans. Jenifer... avec un prénom pareil, tu t'attends forcément à une jolie fille, bien tanquée, silhouette de sirène, petits seins en forme de pommes ou de poires, une paire de fesses plus ou moins charnues, une bouche pulpeuse et une cambrure à damner un prêtre qui les trente dernières années aurait respecté son vœu de chasteté... Comme une Marilyn de magazines ou de podiums. Dégagée sa coiffure fauve du visage, la Jenifer du titre n'est plus qu'un masque grotesque que ne pourrait renier tout peintre surréaliste qui se respecte. Comme si Salvatore Dali avait transposé ses montres molles sur la tronche d'une pauvre jeune femme que s’apprêtait à dessouder une cloche avant qu'un flic héroïque ne vienne à sa rescousse. Le dit homme est flic, marié à une chaude épouse qui en nuisette cherche en fin de soirée à satisfaire son désir et celui de son homme. Oui mais voilà, se traînant un boulet à gueule de gargouille jusque dans ses pénates, Frank Spivey (l'acteur Steven Weber, que l'on a davantage l'habitude de voir sur le petit que sur le grand écran) réussi involontairement à faire fuir son épouse et leur rejeton (soit dit en passant, la rebelle progéniture ayant l'habitude de vider le frigo plus souvent qu'à son tour, son départ s'avère en définitive, une très bonne chose)...


Le maître (ex?) italien Dario Argento, pour ce moyen-métrage à l'attention de l'anthologie Masters of Horror, signait en 2005 un opus relativement plaisant même si l'on n'y retrouve pas la beauté de ses chefs-d’œuvre d'antan. Vu les purges auxquelles il a donné naissance les années précédentes, on considérera Jenifer comme une échappatoire à la morosité avec laquelle il s'acharne désormais à pondre des œuvres indignes de sa légendaire réputation. Adieu les Suspiria ou Les frisson de l'angoisse. Alors que part le passé tout ou partie était question d'esthétisme, avec son look de téléfilm du dimanche après-midi Jenifer pourrait passer pour n'importe quelle merde insignifiante dont nous abreuvent les chaînes nationales si ce n'était la gueule de travers de l'étrange femme qui offre son prénom au titre. Si visuellement, ce moyen-métrage d'une durée de cinquante-huit minutes ne fait pas de vague, Dario Argento s'est offert les services de KNB EFX Group, Inc. afin d'assurer le maquillage de la jeune femme (l'actrice Carrie Anne Fleming) et des effets gore parfois presque dignes de ce qu'était capable de produire LE spécialiste du genre, Tom Savini. D'ailleurs, Jenifer repose presque exclusivement sur l'étalage de viande généreux dont il nous abreuve. Si au départ le scénario s'avère original, le récit stagne. Le détail de la blessure suppurant du héros n'est même pas exploitée à fond. Comme une idée, peut-être pas très originale mais présente quand même mais que le réalisateur aurait choisi d'abandonner en cours de route...


Jenifer sent le petit budget jusque dans la partition musicale du fidèle Claudio Simonetti qui ici nous sert une soupe indigeste dont les seuls soubresauts sonnent parfois comme du Bernard Hermann de supermarché. C'est donc laid et pas toujours très inspiré. Pourtant, Dario Argento fait tout ce qu'il peut pour rendre son idylle la plus dérangeante possible, y arrivant parfois, mais trop rarement. On ne sait d'où sort la donzelle et quel peut-être son projet, au fond, à part celui de se nourrir de viande humaine et de baiser avec son protecteur du moment. Mais cela revêt-il une importance fondamentale ? Non, l'essentiel demeure dans ces quelques saillies gore parfois très efficaces et qui détonnent par rapport au visuel général ainsi que dans l'humour sans doute involontaire de certaines séquences...

 

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