Alors qu'est récemment
sorti sur les écrans de cinéma Longlegs
d'Oz Perkins et que son auteur s'apprête à adapter la nouvelle du
romancier d'épouvante américain Stephen King, The
Monkey,
retour sur Gretel et Hansel,
troisième long-métrage signé du fils de l'acteur Anthony Perkins.
Régulièrement adapté à l'écran depuis le début du siècle
dernier, l'ouvrage des frères Jacob et Wilhelm Grimm Hansel
et Gretel,
le fut notamment de manière très originale en 2003 par le
réalisateur Néerlandais Alex van Warmerdam sous le titre Grimm.
La version d'Oz Perkins, assez fidèle au conte des frères
originaires de Berlin, en Allemagne, évoque tout d'abord le sort
d'une enfant malade qui bénéficia par décision de son père de
l'aide d'une sorcière qui lui permit de recouvrer la santé.
L'enfant guérit, grandit, mais en possession d'un certain nombre de
pouvoirs maléfiques qu'elle met alors à profit, les habitants du
hameau avec en tête de cortège son père décident finalement de
chasser la jeune fille... Bien des années plus tard, Gretel (Sophia
Lillis) et son petit frère Hansel (Samuel Leakey) sont expulsés par
leur mère qui les menace de les couper en petits morceaux si jamais
ils refusent de partir. Isolés dans les bois et affamés, les deux
enfants se réfugient tout d'abord dans une vieille maison
abandonnées avant de faire la connaissance d'un homme avenant qui
leur conseille de rejoindre un village non loin de là et où ils
seront très bien accueillis. En chemin, Gretel et Hansel découvrent
une autre demeure (dont la forme fait très probablement référence
à celle qui abritait la sorcière en tout début de récit) où vit
une vieille femme qui leur offre le gîte et le couvert. La
nourriture y est en abondance et c'est repus que l'adolescente et son
petit frère acceptent de passer la nuit chez elle... Proche du récit
originel, Gretel et Hansel inverse
cependant dès son titre le degré d'importance des deux personnages.
Oz Perkins fait de Gretel l'héroïne principale tandis que Hansel ne
fait que la suivre et obéir à celle qui devient par conséquent, un
substitut à cette mère qui les chassa de manière impropre du cocon
familial. Rien d'étonnant chez le cinéaste qui depuis ses débuts
et jusqu'à très récemment a toujours fait de la femme, l’icône
principale de la totalité de ses œuvres.
L'actrice
new-yorkaise Sophia Lillis qui jusque là avait notamment participé
au tournage des deux volets de Ça
d'Andrés Muschietti (adaptation de l'un des plus gros succès
littéraires de Stephen King) donne donc la réplique au tout jeune
Samuel Leakey mais aussi et surtout à la sud-africaine Alie Krige
dont la carrière d'actrice débuta à la fin des années
soixante-dix et que l'on pu notamment découvrir en reine Borg dans
le long-métrage Star Trek – Premier Contact
de Jonathan Frakes ou dans le rôle de la cheffe d'une secte dans
l'excellent Slient Hill
de Christophe Gans... Ceux qui n'apprécient pas particulièrement le
style d'Oz Perkins risquent ici de camper sur leurs positions tandis
que ceux qui suivent avec délectation la lente et remarquable
évolution de son cinéma seront sans doute une nouvelle fois séduits
par le caractère éminemment crépusculaire de ce troisième
long-métrage que l'on rapprochera d'une certaine manière de The
Witch
de Robert Eggers ou encore, et cela peut paraître plus étonnant, de
Nosferatu, eine Symphonie des Grauens de
Friedrich Wilhelm Murnau... Les raisons étant, me semble-t-il,
évidentes. Surtout d'un point de vue narratif et esthétique.
Visuellement, et cela n'étonnera ni les pro, ni les anti Oz Perkins,
celui-ci persiste et signe dans sa volonté de donner à son Œuvre
avec un grand O, une patte très personnelle. Laquelle caractérise
en profondeur son travail même si par rapport aux trois autres
longs-métrages qu'il a mis en scène jusqu'à maintenant nous
pouvons noter quelques changements d'ordre technique. La directrice
artistique Julie Kirkwood est ici remplacée par Galo Olivares tandis
que la bande originale n'est plus assurée par son frère Elvis
(lequel assurera malgré tout celle de Longlegs
en 2024) mais par le musicien et compositeur de musiques de films
français, Robin Coudert. Rien de bien gênant puisque l'on retrouve
ces ambiances chères au réalisateur qui, en outre, et
exceptionnellement (du moins jusqu'au futur The
Monkey),
abandonne l'écriture au profit du scénariste Rob Hayes, lequel
adapte donc le conte des frères Grimm. Gretel
et Hansel est
une excellente surprise pour quiconque est en mesure de supporter la
lenteur avec laquelle Oz Perkins développé son sujet. Ménageant
une ambiance délétère et angoissante ne faisant que s'amplifier au
court du récit, ce troisième long-métrage est le digne héritier
des deux précédents. Avis aux fans du cinéastes et aux
contemplatifs qui admireront sur un rythme plutôt lympathique il est
vrai, une œuvre d'une très grande beauté visuelle. Un régal pour
les yeux et les oreilles...
Le ciné (le showbiz en général) est décidément affaire de famille... Cela dit, y'a aussi des jeunes qui reprennent la boulangerie ou le commerce de papa-maman... :-)
RépondreSupprimerTiens, je ne sais pas si tu le savais, je l'ai découvert tout récemment, mais sa mère Berry Berenson (veuve d'Anthony, donc) fait partie des victimes de l'effroyable 9/11... Elle était l'une des passagères d'un des avions alors qu'elle se rendait à New-York pour assister à un concert de son autre fils, Elvis. Putain de destin... :-(