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mardi 24 septembre 2024

I Am the Pretty Thing That Lives in the House d'Oz Perkins (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Après avoir découvert Longlegs, The Blackcoat's Daughter et maintenant I Am the Pretty Thing That Lives in the House, il est désormais possible d'affirmer que la filmographie du réalisateur Oz Perkins maintient une certaine cohérence. Une continuité de style qui en fait un artisan du septième art fidèle à son approche esthétique du cinéma. Une prise de risque qui peut par contre être considérée de relativement osée puisqu'elle pourra en séduire certains tout en divisant une partie des spectateurs qui n'y verront là qu'une succession d'effets de style cachant certaines lacunes. Une impression qui peut sembler s'intensifier devant le visionnage de I Am the Pretty Thing That Lives in the House, justement. Œuvre qui parmi les autres (me reste plus encore qu'à découvrir Gretel et Hansel qu'Oz Perkins réalisa en 2020 pour parfaire mon opinion à son sujet) reste la plus rachitique en terme d'écriture et de mise en scène même si là encore, le visuel et le sound-design participent à l’imprégnation du spectateur par une histoire somme toute très souvent évoquée sur grand écran. Oz Perkins a, comme le public va finir par le découvrir au fil de sa filmographie, l'habitude de reprendre des thèmes du cinéma fantastique et d'horreur afin de les aborder à sa manière si personnelle. Entre thriller et satanisme pour Longlegs et possession démoniaque pour The Blackcoat's Daughter, s'agissant de son second long-métrage réalisé en 2016, le réalisateur et scénariste y aborde cette fois-ci le thème du fantôme. Toujours avec cette même sensibilité et ce même lien qui raccroche les événements présents au passé de l'héroïne. Car comme à son habitude, Oz Perkins met d'abord la femme à l'honneur. Après Emma Roiberts, Lauren Holly et Kiernan Shipka et avant Maika Monroe, il offre à Ruth Wilson et Paula Prentiss les deux principaux rôles de son second long-métrage. Deux générations d'interprètes qui se télescopent dans cette œuvre à fleur de peau où l'un des choix les plus fondamentalement ingénieux est d'avoir choisi un personnage particulièrement sensible à tout événement se produisant dans le décor unique d'une demeure isolée où vit une vieille femme prénommée Iris et apparemment catatonique. Une ancienne gloire de la littérature fantastique qui fut notamment auteur d'un roman à laquelle elle dénia volontairement de donner une fin...


Lily est maintenant installée chez la romancière depuis un an lorsque des événements commencent à se produire dans la maison. À commencer par une étrange tâche noire qui semble devoir irrémédiablement s'étendre sur un mur et don Lily s'inquiète des répercussions qu'elle pourrait avoir sur sa santé. Un moindre mal en comparaison de ce que la jeune femme va devoir subir les semaines et les mois à venir... Qui aurait vraiment envie de s'occuper d'une vieille dame étrange ou en tout cas rarement visible installée à l'étage de sa propriété ? Thème que les fans d'épouvante avaient déjà pu explorer dans le chef-d’œuvre de Dan Curtis en 1976, Burnt Offerings, dans lequel une famille sautait sur l'occasion de louer à moindre frais une très belle demeure à un frère et une sœur à la seule condition qu'elle accepte de s'occuper de leur tante durant leur séjour... L'approche d'Oz Perkins n'est pourtant pas similaire. I Am the Pretty Thing That Lives in the House aurait même tendance à dangereusement préfigurer ce qu'allait nous asséner le très prétentieux A Ghost Story un an plus tard. À la différence de quoi, le film d'Oz Perkins propose quelques éléments fantastiques authentiquement marquants, entre vieilles ficelles (ectoplasmes, apparitions évanescentes) et approches visuelles et sonores absolument remarquables et innovantes. À l'heure où les visages parcheminés peuvent avoir un impact émotionnel sur la réaction du public, encore et toujours, Oz Perkins propose un travail remarquable sur le cadrage. Toujours accompagné de son frère Elvis en charge de composer la partition musicale, il confie pour la seconde fois à la directrice de la photographie Julie Kirkwood (The Monster de Bryan Bertino en 2016) la lourde responsabilité d'enrober le récit comme elle le fit brillamment avec The Blackcoat's Daughter. Le ton est donné. Dans un univers ouaté et anxiogène, Oz Perkins plonge sa fragile héroïne comme au centre d'une œuvre picturale en mouvement. Jouant avec certains cadrages dont il s'est fait une spécialité, le réalisateur propose une œuvre au scénario simple mais dont la mise en forme tient de l’œuvre d'art. Assez lent mais remarquablement interprété par une Ruth Wilson parfaitement crédible dans le rôle de Lily, I Am the Pretty Thing That Lives in the House est envoûtant...

 

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