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lundi 23 septembre 2024

The Blackcoat's Daughter d'Oz Perkins (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Après avoir découvert le dernier long-métrage d'Oz Perkins, Longlegs, je fus curieux de jeter un œil à ses œuvres précédentes. Et notamment à The Blackcoat's Daughter qui dans l'ordre chronologique vient se placer en toute première position. Reste à savoir si I Am the Pretty Thing that Lives in the House et Gretel & Hansel s'intègrent parfaitement au style narratif du fils de l'iconique Anthony Perkins, mais une interconnexion existe bel et bien entre le premier et le dernier long-métrage de ce cinéaste aussi à l'aise dans la mise en scène que dans l'écriture. Il est d'ailleurs relativement étrange que ceux qui découvrirent Longlegs à sa sortie n'aient pas pensé à faire le rapprochement entre les deux œuvres, sans doute trop préoccupés à faire l'éloge d'un film que beaucoup considèrent déjà comme l'une des nouvelles références en matière de cinéma d'horreur et d'épouvante. Honneur devant être tout d'abord fait à l'acteur Nicolas Cage, véritable caméléon capable de jouer dans d'authentiques chefs-d’œuvre comme dans autant de nanars et qui dans le cas de Longlegs est absolument saisissant. Si j'avais la mauvaise langue facile, j'oserais même affirmer que le film repose presque exclusivement sur ces scènes lors desquelles il intervient. Oz Perkins se distingue tout d'abord par son approche de la mise en scène et de l'écriture. Dans le cas de The Blackcoat's Daughter, le cinéaste fait déjà montre d'une sensibilité morbide en exploitant le religieux, l'adolescence, la mort et le surnaturel dans une approche assez particulière à laquelle le spectateur n'est fort heureusement pas contraint d'adhérer. À lui de choisir de suivre ou non l'aventure de ces trois jeunes héroïnes sans se poser la moindre question puisque tout comme pour Longlegs, Oz Perkins nous épargnera tout effort de réflexion en étant vers le dernier tiers relativement concis dans sa théorie des événements qui se seront produits durant le récit... Un sujet finalement tout bête que l'on rencontra en leur temps chez Stuart Rosenberg, William Friedkin, Richard Donner, ou plus récemment chez James Wan ou Na HONG-Jin.


La question demeurant ici, comment faire pour amener les personnages à évoluer dans un contexte proprement étouffant, énigmatique, voire cryptique, sans perdre le public en chemin. Question qu'élude très rapidement le réalisateur américain qui préfère mener la barque selon ses propres envies et selon sa fibre artistique. Remonter le temps jusqu'à ce The Blackcoat's Daughter davantage connu sous le titre February, c'est aussi remarquer combien il passa sous les radars malgré sa sélection officielle en 2016 au festival du film fantastique de Gérardmer. Joan, Kat et Rose sont les héroïnes de ce cauchemar de quatre-vingt dix minutes environ. Respectivement interprétées par Emma Roberts, Kiernan Shipka et Lucy Boyton, la première et la seconde se positionnaient en l'espace d'une seule année comme les nouvelles égéries du cinéma d'épouvante même si, encore une fois, l'existence de ce film est demeurée très majoritairement ignorée du grand public. Confiée à Elvis Perkins, autre fils de l'illustre Anthony Perkins qui confia ses traits à l'inquiétant Norman Bates du Psychose d'Alfred Hitchcock, la bande musicale colle parfaitement à cet univers délétère qu'a su si bien retranscrire son frère Oz. Musique ambiant et sound-design se révèlent très impressionnant et donnent une dimension à The Blackcoat's Daughter qui sans eux auraient probablement été perçus de manière beaucoup moins anxiogène. Là où le long-métrage se démarque également de la concurrence est son approche du récit. Passant d'une héroïne à l'autre et en l'absence de caractérisation très précise, laquelle s'organise autour de très courts flash-back qui viennent s'intercaler entre des séquences nettement plus longues, Oz Perkins place les pièces de son puzzle de manière à ne jamais vouloir reconnaître que le scénario est en fait relativement simple. Il s'agit donc alors d'employer tout un décorum visant à détourner l'attention du spectateur et ainsi le plonger dans un univers ouateux redoutablement efficace. Ne me reste désormais plus qu'à découvrir les deux autres longs-métrages d'Oz Perkins afin de confirmer ou d'infirmer la cohérence totale ou non de son univers...

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