En général, j'arrive
assez rapidement à me faire un jugement sur les qualités d'une
œuvre sans avoir pour autant besoin d'aller jusqu'au bout. Sauf que
dans la plupart des cas et de façon réglementaire, il est
obligatoire de visionner jusqu'à son terme le film incriminé pour
avoir objectivement le droit d'en faire la critique. Ici, pas la
peine d'espérer voir évoluer positivement le dernier long-métrage
du cinéaste américain F. Gary Gray (auteur en 2017 de Fast &
Furious 8
et bientôt de deux adaptations des jeux vidéo
Kane & Lynch
et de Saint Rows...
enfin bref, vous avez compris de quoi il retourne) au delà de la
première heure. Men In Black: International
ne semble avoir d'autre légitimité que de rajeunir une franchise
incarnée auparavant par le vieillissant mais néanmoins
incontournable Tommy Lee Jones. Si les pitreries de son acolyte Will
Smith pouvaient s'avérer agaçantes à la longue, l'émulsion entre
les agents K et L demeurait en partie ce qui faisait le sel des trois
premiers volets d'une saga qui donc, retourne sur la ligne de départ
pour nous proposer un reboot qui, espérons-le, tuera cette nouvelle
vision des hommes en noir dans l’œuf.
Parce
qu'à vrai dire, ce Men in Black
version 2019 est aux antipodes des trois premiers volets précédemment
réalisés par le cinéaste Barry Sonnenfeld qui depuis, n'a pas fait
grand chose (un long-métrage en 2016 et puis, POUF !!!
Disparition des grands écrans et passage par la petite lucarne). En
réalité, la seule qualité que l'on pourrait prêter au
long-métrage de F. Gary Gray est peut-être (du moins, espérons-le)
d'avoir à lui seul réconcilié les spectateurs auprès desquels Men
in Black 1,
2 et
3 ne furent pas en odeur
de sainteté à l'époque de leur sortie. Car à côté de ces trois
là, le dernier-né est une engeance qui dans tous ses compartiments
rate le coche. En fait, le film qui lui ressemble le plus et qu'il
évoque à toutes les entournures, c'est le reboot (humpf!) de SOS
Fantômes sorti
en 2016, autre franchise qui, n'en déplaise à celles et ceux qui
n'apprécièrent pas vraiment le style pittoresque des personnages
issus des volets réalisés en 1984 et 1989 par Ivan Reitman, demeure
cultissime. Un reboot qui cette fois-ci, tablait non pas sur le
rajeunissement de ses protagonistes mais plutôt sur la féminité de
ses principales interprètes. Jeunisme et féminisme ne font donc pas
forcément l'unanimité, surtout sur grand écran.
Tommy
Lee Jones et Will Smith ne faisant donc plus partie du voyage, ils
sont remplacés dans ce quatrième épisodes, oups, reboot, par Chris
Hemsworth et Tessa Thompson, le personnage incarné par Liam Neeson
semblant vouloir évacuer en douceur l'image impérissable de celui
qui incarnait l'agent K jusque sept ans en arrière. Une vague
référence pour cet acteur capable, du meilleur (l'immense Batman
Begins
de Christopher Nolan) comme du pire (l'affreusement laid et
épileptique Taken 3 d'Olivier
Megaton). Anecdotique. Les véritables héros de ce reboot sont donc
bien Chris Hemsworth et Tessa Thompson qui dans la peau respective
des agents H et M vont tenter de faire oublier leurs... ancêtres
(?)... sans pourtant JAMAIS y parvenir. Que l'on apprécie Jone et
Smith ou qu'on les déteste, il faut reconnaître que leurs
succédanés ne sont carrément pas à leur place. Le duo est
inefficient au possible. Le problème provient d'abord des dialogues
constitué de répliques et de punchlines poussifs. Si Chris
Hemsworth n'est pas le plus mauvais dans ce domaine, Tessa Thompson
frise le ridicule à force de vouloir faire oublier Will Smith dans
une catégorie qui ne lui sied jamais. Les deux héros sont perclus
d'attitudes clipesques insupportables. Leurs aventures communes
débutant traditionnellement par leur rencontre dans le quartier
général des MIB, les scénaristes Art Marcum et Matt Holloway
tentent une approche similaire à celle du premier volet dans lequel
l'agent J avait eu le malheur de toucher une sorte de balle
provoquant un véritable cataclysme entre les murs de l'édifice.
Cette fois-ci, l'agent M entre en contact avec une créature
extraterrestre se démultipliant au moindre contact physique. Cette
séquence est emblématique de ce reboot : elle n'offre aucun
intérêt !
Comme
la plupart des scènes qui ont tendance à ressembler à un immense
marché dans lequel les concepteurs d'effets-spéciaux numériques
(en tout point remarquables) s'en sont donné à cœur joie en
matière de bestiaire extraterrestre. Des dizaines de créatures de
toutes tailles, plus ou moins impressionnantes, frôlant même
parfois le ridicule comme cet échiquier en trois dimensions
recouvert de minuscules extraterrestres personnifiant chacun une pièce, tel l'un
pion, ou tel autre, la reine ou le roi... Avec Men
In Black: International,
le spectateur aura davantage l'impression de se retrouver devant une
production Walt
Disney Animation Studios,
Pixar,
ou encore DreamWorks
Animation.
Le film de F. Gary Gray semble avoir été d'abord pensé pour les
tout petits, et ensuite pour les amateurs de blockbusters écervelés
(les blockbusters, hein, pas les amateurs............................). Ce petit détail dont la
précision aurait permis de ne pas tromper les vrais fans de la
première heure leur aurait sans doute permis d'éviter d'aller s'enfermer
durant presque deux heures dans les salles obscures pour s'y ennuyer
ferme ! Vous êtes prévenus...
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