Chauncey Gardener est le
jardinier d'un très vieil homme malade sur le point de mourir. Il
n'a pour seule distraction que la télévision qu'il regarde avec
constance. Il vit dans la demeure du mourant depuis qu'il est tout
jeune et n'a jamais mis le pied dehors. Il n'est même jamais monté
dans une voiture. Lorsque le vieil homme meurt, « Chance »
est chassé de la maison qu'il a toujours connu. Il est pour la toute
première fois de son existence confronté à l'hostilité du monde
extérieur. Il erre dans les rues jusqu'au soir, et, alors qu'il
marche le long d'un trottoir, il se retrouve la jambe coincée entre
deux véhicule. La propriétaire de l'une d'entre elles se confond en
excuses et propose à Chance de venir jusque chez elle pour être
ausculté par le médecin personnel de son époux gravement malade.
Chance est convié à
rester quelques jours chez Eve et Benjamin Rand afin que le médecin
suive l'évolution de ses contusions. Le propriétaire des lieux et
chance se lient d'amitié. L'hôte va même jusqu'à présenter son
invité à un ami de marque, le président des États-Unis d'Amérique
lui-même. Demandant conseil auprès de Chance, le président entend
avec circonspection et étonnement les conseils prodigués par
Chance. Mais ce qui, dans les parole prodiguées par l'homme,
ressemble à de la sagesse n'est en fait que l'expression de sa
passion pour le jardinage.
Interloqué, le président
va alors demander à ses administrés d'enquêter sur cet étrange
personnage. Tout comme le directeur d'un célèbre journal qui s'est
vu refoulé par Chance. Benjamin n'en n'a plus pour longtemps. Eve
quand à elle, commence à s'attacher à Chance. Se sachant perdu,
son époux lui offre alors l'occasion de se rapprocher de leur nouvel
ami...
Réalisé par Hal Ashby,
Bienvenue Mister Chance nous fait découvrir un Peter
Sellers bien différent de celui auquel nous étions habitués.
Tendre, émouvant et naïf, tel est le personnage qu'il campe dans ce
conte remarquablement mis en image, en musique et interprété. Un
homme simple, qui n'a jamais connu les travers du monde extérieur et
qui se nourrie au quotidien de télé-achat et de dessins animés.
Peter Sellers est extraordinaire de simplicité. Ce sourire discret,
cette politesse presque gênante. Ce maintien digne des plus grands
majordomes britanniques. Pourtant, nous sommes bien aux États-Unis.
Ses quartiers pauvres dont nous ne découvrirons qu'un bref aperçu.
Et cette bourgeoisie qui ne pense qu'au profit et qui n'est même pas
en mesure de distinguer la vraie personnalité de Chance.
C'est ainsi que le film
se dévoile en tant que farce. Car malgré toute la douceur du
propos, la gentillesse apparente des hôtes de Chance, l'épouse est
un brin nymphomane et l'époux, du moins à travers le témoignage
durant la cérémonie d'enterrement, un homme pas si tendre que cela
envers les hommes et les femmes de petite condition. Et que dire de
cet engouement qui se crée autour du personnage de Chance. Lui qui
parle de sa passion pour le jardinage, voilà que tout le monde est
ébahi devant tant de « sagesse ».
Bienvenue Mister
Chance prouve qu'il n'est nul besoin d'effets-spéciaux ou de
cascades à répétition pour apporter sa pierre dans l'immensité du
septième art. L’œuvre de Hal Ashby est un pur joyau, pétrit
d'une émotion sincère. Peter Sellers y est fantastique et Shirley
MacLaine adorable comme tout...
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