Une femme se promène
dans un parc lorsqu'elle croise la route d'un pervers qui l'attire
dans une forêt et lui lèche les pieds. La victime aime les caresses
que lui prodigue l'homme et se met à gémir. Elle ferme les yeux et
s'imagine en Cendrillon. Une fois la séance terminée, le pervers
s'enva comme il étai apparu, laissant seule la jeune femme qui
quitte la forêt bouleversée, traverse une route sans regarder, et
se retrouve dans un fossé, renversée par une voiture conduite par
Divine, une grosse femme.
Celle-ci ne sachant que
faire prend l'accidentée inconsciente à bord de sa voiture puis
reprend la route. Arrivée en ville, elle téléphone à un hôpital
pour prendre rendez-vous, mais sur le chemin, elle et la jeune femme
inconscientes sont enlevées par des hommes en blouse blanche qui le
transportent jusque dans un hôpital psychiatrique...
Premier long-métrage de
John Waters après une série de courts, Mondo Trasho
sent l'amateurisme à plein nez. Le titre donne tout son sens au
genre qui va le rendre célèbre même si ici, on est lon d'atteindre
les débordements de ses futurs productions. John Water produit,
réalise, écrit, filme et monte son film lui-même. Débutant de
manière plutôt sinistre (un bourreau décapite réellement des
poulets), Mondo Trasho montre très vite ses limites.
La mise en scène est plate, l'histoire est franchement
inintéressante, les dialogues rarissimes et quelconques, l'image est
crasseuse et la musique, trop présente, fini par être étouffante.
Le cinéaste aborde des
sujets tels que l'aliénation et la religion. Son œuvre est un grand
foutoir, désorganisé, libre et improvisé. Pour la bande-son,
hormis les rares dialogues ajoutés au montage, John Waters a pioché
dans sa discographie et a créé une sorte de mix pop, roch 'n roll
et classique. Sans demander les droits aux différents auteurs, il a
condamné son film à l'anonymat. Ce n'est que grâce aux autres
médias et à son succès grandissant au fil de ses œuvres que le
film de John Waters a pu ainsi se faire connaître.
D'après certaines
sources, l'équipe présente le jour où fut tournée la scène de
l'auto-stoppeur nu, tout le monde termina en cellule pour avoir
tourné en toute illégalité. Mais sûrement avant tout pour
exhibition. Des bruits affirment également que l'un des acteurs
aurait fait un séjour dans un hôpital psychiatrique après son
expérience sur ce film.
Le titre, Mondo
Trasho, fait référence au film du pape du trash Russ Meyer,
Mondo Topless. Un hommage un peu raté puisque le film
de John Waters, qui possède malgré tout un statut culte, est
vraiment de piètre qualité et sert surtout la légende de son
géniteur plutôt qu'autre chose. Ceux qui ne connaissent pas encore
le cinéma de cet auteur atypique ont donc plutôt intérêt à se
jeter sur ses œuvres suivantes plutôt que sur celle-ci, au risque
d'en être dégoûtés à tout jamais...
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