Peggy
Gravier, jeune bourgeoise dépressive et handicapée, vit dans une
grande demeure avec son mari et leurs deux enfants. Persuadée que
ses deux enfants jouent à des jeux érotiques et ne supportant plus
les conditions dans lesquelles elle vit, Peggy prend la fuite en
compagnie de son infirmière Grizelda. Cette imposante femme noire
qui a tué son époux en l'étouffant en s'asseyant sur son visage et
sa maîtresse décident donc de fuir ensemble à bord de la voiture
familiale. Perdues en pleine forêt, les deux femmes ne sont pas
d'accord sur la route à prendre et, alors qu'elles vont en venir aux
mains, un policier surgit dont ne sait où pour mettre un peu d'ordre
dans toute cette histoire. La nouvelle du meurtre du mari de Grizelda
a fait le tour de la ville et le policier recherche la coupable afin
d'arrêter la meurtrière ainsi que sa complice, à moins que les
deux femmes n'acceptent de participer à un jeu que leur propose le
flic. Un amusement particulièrement dégoûtant. Un flic en
portes-jarretelles, ça ne se rencontre pas tous les jours. Encore
plus surprenant, il demande aux deux femmes d'ôter leurs
sous-vêtements afin de pouvoir les porter lui-même. Après une
crise qui s'apparente à un orgasme, le policier indique au duo un
chemin qui va les mener vers un village étrange, habité par de
pauvres ères, mélange de clochards et de fous en liberté. Perdues,
les deux femmes vont très vite se retrouver face à une lesbienne
crasseuse, persuadée d'être un homme enfermé dans un corps de
femme, et qui les invitera à venir se poser un instant dans son
taudis. Moyennant finances, la "gouine craspec" leur
proposera un logement fait de carton-pâte qu'un simple coup de vent
pourrait faire s'envoler.
Les
deux fuyardes apprennent vite que les habitants de Mortville (le
village en question) ont tous quelque chose à se reprocher et après
que deux flics, véritables caricatures homosexuelles tout de cuir
vêtues les aient arrêtées alors qu'elle allaient participer à un
festin peu ragoûtant chez leur nouvelle "amie" lesbienne,
elles se retrouvent dans le "royaume" de la reine Carlotta.
Véritable tyran au corps adipeux et aux dents aussi noires que les
touches d'un piano, elle règne sans partage sur un harem de jeunes
éphèbes. Sa fille, la princesse Coo-coo, folle amoureuse d'un
certain Herbert, rêve de l'épouser mais sa mère la garde
prisonnière dans sa chambre, prétextant qu'elle ne devra se donner
à un homme qu'à ses quarante printemps passés...
Cinq
années après son cultissime "Pink
Flamingos",
John Waters ("Female
Trouble",
"Polyester",
"Cecil
B. Demented",
etc...) livre au public son film le plus trash, bien plus que "Pink
Flamingos" qui déjà avait remué bien des estomacs. Fils
spirituel du pape trash Russ Meyer, qui se spécialisa dans les film
d'exploitation avec "Vixens",
"Supervixens",
"Faster
Pussycat Kill Kill".
Des joyeusetés dans lesquelles il mettait en avant les généreuses
poitrines de ses héroïnes, ce qui deviendra son fond de commerce.
Waters ira bien plus loin que son idole dans la dépravation et
l'indigeste n'hésitant pas un instant à pousser son égérie
"Divine" dans ses derniers retranchements notamment dans la
fameuse scène de l'étron dans "Pink
Flamingos".
Bizarrement, nulle trace de la "star" "shemale"
dans "Desperate
Living".
Peut-être a-t-elle (il) ressentit le besoin de faire une pause après
toute une série de films franchement underground. On la (le) reverra
par la suite dans "Polyester"
et "Hairspray",
deux très bons films de Waters, beaucoup moins hard mais aussi
beaucoup plus matures.
"Desperate
Living",
c'est un peu le conte de fée rêvé pour tous les barges de la
planète avec ses paumés vêtus de haillons, sa ville en
décomposition qu'une vieille reine mène à la "braguette"
et sa morale de pacotille qui n'est là que pour assurer un spectacle
haut en couleurs mais surtout en bruits et en odeurs. Un film où la
police viole les femmes en perdition, où l'on accueille à bras
ouverts ces dernières sans oublier de cracher ça et là morvelle et
insanités... Il faut parfois avoir le cœur bien accroché et
surtout accepter l'aspect amateur de ce film Z, n'ayons pas peur des
mots, qui saura trouver sa place parmi ces dizaines de films qui sans
doute mettront des années avant de franchir le seuil du petit écran,
mais qui feront le bonheur des curieux en tout genre.... Et parce que
John Waters est véritablement un cinéaste culte, chacun de ses
films, du plus hard aux plus soft
("Serial
Mother",
"Hairspray")
mérite sans nul doute une attention toute particulière.
Bienvenue dans un monde ou règnent l'anarchie et l'anticonformisme, le mauvais goût ainsi qu'un incommensurable bordel !!!
(John Water entouré par toute son équipe)
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