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mardi 19 août 2014

Desperate Living de John Waters (1977)


Peggy Gravier, jeune bourgeoise dépressive et handicapée, vit dans une grande demeure avec son mari et leurs deux enfants. Persuadée que ses deux enfants jouent à des jeux érotiques et ne supportant plus les conditions dans lesquelles elle vit, Peggy prend la fuite en compagnie de son infirmière Grizelda. Cette imposante femme noire qui a tué son époux en l'étouffant en s'asseyant sur son visage et sa maîtresse décident donc de fuir ensemble à bord de la voiture familiale. Perdues en pleine forêt, les deux femmes ne sont pas d'accord sur la route à prendre et, alors qu'elles vont en venir aux mains, un policier surgit dont ne sait où pour mettre un peu d'ordre dans toute cette histoire. La nouvelle du meurtre du mari de Grizelda a fait le tour de la ville et le policier recherche la coupable afin d'arrêter la meurtrière ainsi que sa complice, à moins que les deux femmes n'acceptent de participer à un jeu que leur propose le flic. Un amusement particulièrement dégoûtant. Un flic en portes-jarretelles, ça ne se rencontre pas tous les jours. Encore plus surprenant, il demande aux deux femmes d'ôter leurs sous-vêtements afin de pouvoir les porter lui-même. Après une crise qui s'apparente à un orgasme, le policier indique au duo un chemin qui va les mener vers un village étrange, habité par de pauvres ères, mélange de clochards et de fous en liberté. Perdues, les deux femmes vont très vite se retrouver face à une lesbienne crasseuse, persuadée d'être un homme enfermé dans un corps de femme, et qui les invitera à venir se poser un instant dans son taudis. Moyennant finances, la "gouine craspec" leur proposera un logement fait de carton-pâte qu'un simple coup de vent pourrait faire s'envoler. 

Les deux fuyardes apprennent vite que les habitants de Mortville (le village en question) ont tous quelque chose à se reprocher et après que deux flics, véritables caricatures homosexuelles tout de cuir vêtues les aient arrêtées alors qu'elle allaient participer à un festin peu ragoûtant chez leur nouvelle "amie" lesbienne, elles se retrouvent dans le "royaume" de la reine Carlotta. Véritable tyran au corps adipeux et aux dents aussi noires que les touches d'un piano, elle règne sans partage sur un harem de jeunes éphèbes. Sa fille, la princesse Coo-coo, folle amoureuse d'un certain Herbert, rêve de l'épouser mais sa mère la garde prisonnière dans sa chambre, prétextant qu'elle ne devra se donner à un homme qu'à ses quarante printemps passés... 

Cinq années après son cultissime "Pink Flamingos", John Waters ("Female Trouble", "Polyester", "Cecil B. Demented", etc...) livre au public son film le plus trash, bien plus que "Pink Flamingos" qui déjà avait remué bien des estomacs. Fils spirituel du pape trash Russ Meyer, qui se spécialisa dans les film d'exploitation avec "Vixens", "Supervixens", "Faster Pussycat Kill Kill". Des joyeusetés dans lesquelles il mettait en avant les généreuses poitrines de ses héroïnes, ce qui deviendra son fond de commerce. Waters ira bien plus loin que son idole dans la dépravation et l'indigeste n'hésitant pas un instant à pousser son égérie "Divine" dans ses derniers retranchements notamment dans la fameuse scène de l'étron dans "Pink Flamingos". Bizarrement, nulle trace de la "star" "shemale" dans "Desperate Living". Peut-être a-t-elle (il) ressentit le besoin de faire une pause après toute une série de films franchement underground. On la (le) reverra par la suite dans "Polyester" et "Hairspray", deux très bons films de Waters, beaucoup moins hard mais aussi beaucoup plus matures.

"Desperate Living", c'est un peu le conte de fée rêvé pour tous les barges de la planète avec ses paumés vêtus de haillons, sa ville en décomposition qu'une vieille reine mène à la "braguette" et sa morale de pacotille qui n'est là que pour assurer un spectacle haut en couleurs mais surtout en bruits et en odeurs. Un film où la police viole les femmes en perdition, où l'on accueille à bras ouverts ces dernières sans oublier de cracher ça et là morvelle et insanités... Il faut parfois avoir le cœur bien accroché et surtout accepter l'aspect amateur de ce film Z, n'ayons pas peur des mots, qui saura trouver sa place parmi ces dizaines de films qui sans doute mettront des années avant de franchir le seuil du petit écran, mais qui feront le bonheur des curieux en tout genre.... Et parce que John Waters est véritablement un cinéaste culte, chacun de ses films, du plus hard aux plus soft ("Serial Mother", "Hairspray") mérite sans nul doute une attention toute particulière.

Bienvenue dans un monde ou règnent l'anarchie et l'anticonformisme, le mauvais goût ainsi qu'un incommensurable bordel !!!

 (John Water entouré par toute son équipe)

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