Allez, on aborde cette
fois-ci un thriller français qui me semble-t-il demeure relativement
méconnu. Au delà de l’ambiguïté du titre qui voudrait que des
personnes dépositaires de l'autorité chargées d'intervenir au
cours de situations d'urgence ou de prévention seraient corrompues,
Un dimanche de flic
n'en est pas moins une curiosité en ce sens où trois ans avant que
ne sorte sur les écrans français la comédie culte de Claude Zidi
Les ripoux
(avec Philippe Noiret,Thierry Lhermitte, Régine et Grace de
Capitani), le film de Michel Vianey co-réalisé aux côtés de
Patrick Meunier traite en partie de ce même sujet tout en l'abordant
sous un angle beaucoup moins amusant. Sans être pessimiste au point
d'atteindre le degré de noirceur d'un Bad
Lieutenant
signé beaucoup plus tard par l'américain Abel Ferrara, Un
dimanche de flic
présente deux commissaires qui un dimanche, et sur proposition de
l'un d'eux, prennent la décision de braquer des malfrats qui
s'apprêtent à faire un échange entre deux mallettes. L'une
contenant de la drogue et la seconde une très grosse somme d'argent.
Le long-métrage présente à l'image Victor Lanoux dans le rôle de
Franck Lazare tandis que Jean Rochefort incarne de son coté celui de
Ruppert. Le premier est demeuré jusqu'à maintenant célibataire
tandis que le second vit officiellement avec Patricia (l'actrice
allemande Barbara Sukowa) et son fils David (Emmanuel Curtil) tout en
fréquentant Dominique (Corinne Brodbeck) avec laquelle il semble
avoir désormais décidé de faire sa vie. Une jeune femme décrite
comme consommatrice de marijuana et plutôt délurée puisque
couchant avec divers hommes dans le dos de Rupert. Bref, une
véritable nymphomane, quoi ! Fred, un flic retraité incarné
par Maurice Biraud est à l'origine du coup que s'apprêtent à faire
les deux amis et collègues policiers. C'est donc tous ensemble
qu'ils vont se saisir de l'occasion de se faire de l'argent bien que
Lazare ne soit pas trop à l'aise à l'idée de participer. Une fois
l'argent et la drogue récupérés, les trois hommes se rendent
rapidement compte de l'erreur qu'ils viennent de commettre.
Surtout
Lazare et Rupert puisque Fred n'aura pas eu le temps de voir venir la
mort. En effet, son cadavre est déposé, défiguré, dans la
poubelle du premier. Un avertissement servant de moyen de pression
sur ses deux complices. En effet, Viktor Madona dit ''l'avocat''
(l'acteur allemand Armin Mueller-Stahl) a l'intention de récupérer
son argent. Quoi qu'il en coûte. Et même si pour cela il doit faire
appel à Dansevitch, jeune voyou très violent, lequel va s'approcher
de l'entourage des deux flics afin de les convaincre de rendre la
mallette qu'ils ont dérobé au truand. Un Dansevitch interprété
par l'excellent Jean-Roger Milo, généralement très à l'aise dans
ce type de rôles puisque un an auparavant il avait notamment incarné
le rôle de Samson Balestra dans l'excellent Vigilante
signé de Jean-Claude Missiaen, Tir Groupé.
Œuvre dans laquelle il interprétait tout comme Dominique Pinon dans
le rôle de Daniel Verlot, une petite frappe devenue responsable
d'une agression sexuelle suivie d'un meurtre sur la personne de
Carine Ferrand (Véronique Jannot). Confrontés à Antoine Béranger
(Gérard Lanvin), Samson y trouvait la mort par vengeance du
compagnon de la jeune femme. Désormais sous les traits de
Dansevitch, l'acteur suit donc de très près Victor Lanoux dont il
traite le personnage avec un calme étonnant malgré la violence qui
sourde en lui. Un tueur à gages aux méthodes parfois étonnantes
(il défigura Fred à l'aide d'un trousseau de clés), subtil lorsque
cela semble nécessaire mais aussi et surtout assez flippant (la
séquence lors de laquelle il menace Lazare d'un fusil de chasse). Le
duo Victor Lanoux/Jean Rochefort fonctionne plutôt bien même si
leurs personnages respectifs sont généralement antinomiques. Si Un
dimanche de flic
démarre assez mal le film repose par la suite sur l'épée de
Damoclès qui trône au dessus de la tête de nos deux ''ripoux du
dimanche''... Moins drôle qu'il pouvait en avoir l'air dans ses
prémices, le spectateur devine assez rapidement la manière dont
sera conclue l'intrigue. Entre un Lazare préoccupé par sa survie et
la sécurité de son entourage et un Jean Rochefort détaché vis à
vis des menaces qu'il reçoit, il est fort à parier que l'un d'eux
au moins finira une balle entre les deux yeux...
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