Adapté d'une série de
mangas créés en 1975 par Shin'ichi Koga, Eko Eko Azarak
a vu le jour pour la première fois sur grand écran en 1995. Soit
vingt ans tout rond après sa première parution sous forme de bande
dessinée. Reprenant le titre d'origine mais se retrouvant désormais
affublé de l'excroissance Wizard of Darkness,
le premier volet de ce qui à ce jour a pris la forme d'une
quintologie fut réalisé par le réalisateur japonais Shimako Satō.
Lequel tournera dans la foulée le second volet intitulé Birth
of the Wizard
avant de laisser la place à d'autres cinéastes. Concernant Eko
Eko Azarak : Wizard of Darkness,
l'action se situe dans une école japonaise où vient étudier Misa
Kuroi. Une adolescente qui vient de s'installer en ville et découvre
donc pour la première fois ses nouveaux camarades de classe. Un
groupe de jeunes élèves parmi lesquels certains s'adonnent à la
magie noire. Rejoignant ces derniers, prédisposés à faire le bien
en usant de sortilèges maléfiques (un professeur ayant notamment
pour habitude de fouiller un peu trop scrupuleusement certaines
élèves en fera d'ailleurs les frais), Misa Kuroi n'est pas là par
hasard mais est venue s'assurer que rien de mal ne pourra arriver à
celles et ceux qui pratiquent la magie. Elle propose d'ailleurs de
s'occuper du cas qui préoccupe actuellement ses camarades.
Malheureusement, rien ne se passe comme prévu et le Mal se déchaîne
sur l'établissement et sur les élèves qui ne peuvent dès lors
plus s'en échapper. Ce jour là, l'un des professeurs ordonne à
treize élèves de rester après les cours afin d'effectuer un
devoir. Alors qu'elle disparaît en promettant de revenir, l'une des
élèves la suit pour ne plus réapparaître à son tour. Sur le
tableau noir de la classe, Misa Kuroi (Kimila Yoshino), sa nouvelle
amie Mizuki Kurahashi (Miho Kanno) et leur camarades découvrent le
nombre treize dessiné à la craie. Alors que dans les toilettes, la
camarade qui était sortie à la suite de leur professeure meurt dans
d’étranges circonstances, le treize se transforme en douze. Misa
Kuroi et Mizuki Kurahashi comprennent qu'elles et les autres seront
les prochaines victimes d'un démon qui hante leur école. Accusée à
tort d'entre être responsable, Misa Kuroi fera tout pour aider ses
camarades... Du moins ceux qui survivront... et s'il en demeure en
vie car Shimako Satō et le scénariste Junki Takegami n'ont
semble-t-il pas l'intention de ménager leurs jeunes protagonistes au
vu du Bodycount
qui se profile.
D'une
durée n'excédant pas les quatre-vingt minutes, Eko
Eko Azarak : Wizard of Darkness n'est
certes pas du grand art en matière de J-Horror
mais tout amateur du genre se fera le devoir de le découvrir et
surtout de tenir jusqu'à la dernière seconde. Non pas que celle-ci
réserve une belle surprise mais lorsque l'on apprécie le cinéma
d'horreur japonais, même le plus indigent des programmes mérite un
minimum de respect. Artistiquement parlant, le long-métrage de
Shimako Satō n'arbore aucune prouesse technique. Même pour
l'époque, plongée au cœur des années quatre-vingt dix où les
effets-spéciaux avaient tendance à relativement mal vieillir. C'est
un fait que le budget du film apparaît comme étant rachitique. Les
quelques effets gore ne font qu'accentuer le profil de série Z
qu'affiche très souvent le long-métrage. Pourtant, le réalisateur
et son scénariste s'essaient à quelques idées étonnantes. Comme
d'intégrer au récit quelques séquences pseudo-érotiques du genre
Pinku Eiga
lors desquelles une professeure et l'une de ses élèves font
l'amour. Ces quelques passages versant ainsi dans le saphisme et la
pédérastie ! En isolant un groupe d'élèves à l'issue d'une
journée de cours, cela permet au cinéaste de concentrer son
intrigue autour de ses protagonistes et ainsi de ne pas avoir en
outre à payer des figurants supplémentaires. Bien que Eko
Eko Azarak : Wizard of Darkness
soit souvent visuellement dégueulasse, le récit génère quelques
sympathiques idées. Comme le fait que dans leur fuite, les élèves
se retrouvent systématiquement au point de départ. L'interprétation
demeure quant à elle au niveau des moyens financiers injectés dans
les effets-spéciaux. Hurlant, gesticulant, les jeunes interprètes
sont plus ou moins convaincants. L'on a en fait généralement
l'impression d'un groupe de cinéastes et d'acteurs amateurs
profitant du week-end pour aller s'amuser avec une caméra dans leur
établissement scolaire vidé de ses enseignants et de ses élèves.
Pourtant, malgré les nombreux défauts du film, on ne peut
étrangement décrocher son regard du récit... A réserver malgré
tout en priorité aux fans purs et durs de J-Horror...