Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 24 avril 2025

Eko Eko Azarak : Wizard of Darkness de Shimako Satō (1995) -★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Adapté d'une série de mangas créés en 1975 par Shin'ichi Koga, Eko Eko Azarak a vu le jour pour la première fois sur grand écran en 1995. Soit vingt ans tout rond après sa première parution sous forme de bande dessinée. Reprenant le titre d'origine mais se retrouvant désormais affublé de l'excroissance Wizard of Darkness, le premier volet de ce qui à ce jour a pris la forme d'une quintologie fut réalisé par le réalisateur japonais Shimako Satō. Lequel tournera dans la foulée le second volet intitulé Birth of the Wizard avant de laisser la place à d'autres cinéastes. Concernant Eko Eko Azarak : Wizard of Darkness, l'action se situe dans une école japonaise où vient étudier Misa Kuroi. Une adolescente qui vient de s'installer en ville et découvre donc pour la première fois ses nouveaux camarades de classe. Un groupe de jeunes élèves parmi lesquels certains s'adonnent à la magie noire. Rejoignant ces derniers, prédisposés à faire le bien en usant de sortilèges maléfiques (un professeur ayant notamment pour habitude de fouiller un peu trop scrupuleusement certaines élèves en fera d'ailleurs les frais), Misa Kuroi n'est pas là par hasard mais est venue s'assurer que rien de mal ne pourra arriver à celles et ceux qui pratiquent la magie. Elle propose d'ailleurs de s'occuper du cas qui préoccupe actuellement ses camarades. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu et le Mal se déchaîne sur l'établissement et sur les élèves qui ne peuvent dès lors plus s'en échapper. Ce jour là, l'un des professeurs ordonne à treize élèves de rester après les cours afin d'effectuer un devoir. Alors qu'elle disparaît en promettant de revenir, l'une des élèves la suit pour ne plus réapparaître à son tour. Sur le tableau noir de la classe, Misa Kuroi (Kimila Yoshino), sa nouvelle amie Mizuki Kurahashi (Miho Kanno) et leur camarades découvrent le nombre treize dessiné à la craie. Alors que dans les toilettes, la camarade qui était sortie à la suite de leur professeure meurt dans d’étranges circonstances, le treize se transforme en douze. Misa Kuroi et Mizuki Kurahashi comprennent qu'elles et les autres seront les prochaines victimes d'un démon qui hante leur école. Accusée à tort d'entre être responsable, Misa Kuroi fera tout pour aider ses camarades... Du moins ceux qui survivront... et s'il en demeure en vie car Shimako Satō et le scénariste Junki Takegami n'ont semble-t-il pas l'intention de ménager leurs jeunes protagonistes au vu du Bodycount qui se profile.


D'une durée n'excédant pas les quatre-vingt minutes, Eko Eko Azarak : Wizard of Darkness n'est certes pas du grand art en matière de J-Horror mais tout amateur du genre se fera le devoir de le découvrir et surtout de tenir jusqu'à la dernière seconde. Non pas que celle-ci réserve une belle surprise mais lorsque l'on apprécie le cinéma d'horreur japonais, même le plus indigent des programmes mérite un minimum de respect. Artistiquement parlant, le long-métrage de Shimako Satō n'arbore aucune prouesse technique. Même pour l'époque, plongée au cœur des années quatre-vingt dix où les effets-spéciaux avaient tendance à relativement mal vieillir. C'est un fait que le budget du film apparaît comme étant rachitique. Les quelques effets gore ne font qu'accentuer le profil de série Z qu'affiche très souvent le long-métrage. Pourtant, le réalisateur et son scénariste s'essaient à quelques idées étonnantes. Comme d'intégrer au récit quelques séquences pseudo-érotiques du genre Pinku Eiga lors desquelles une professeure et l'une de ses élèves font l'amour. Ces quelques passages versant ainsi dans le saphisme et la pédérastie ! En isolant un groupe d'élèves à l'issue d'une journée de cours, cela permet au cinéaste de concentrer son intrigue autour de ses protagonistes et ainsi de ne pas avoir en outre à payer des figurants supplémentaires. Bien que Eko Eko Azarak : Wizard of Darkness soit souvent visuellement dégueulasse, le récit génère quelques sympathiques idées. Comme le fait que dans leur fuite, les élèves se retrouvent systématiquement au point de départ. L'interprétation demeure quant à elle au niveau des moyens financiers injectés dans les effets-spéciaux. Hurlant, gesticulant, les jeunes interprètes sont plus ou moins convaincants. L'on a en fait généralement l'impression d'un groupe de cinéastes et d'acteurs amateurs profitant du week-end pour aller s'amuser avec une caméra dans leur établissement scolaire vidé de ses enseignants et de ses élèves. Pourtant, malgré les nombreux défauts du film, on ne peut étrangement décrocher son regard du récit... A réserver malgré tout en priorité aux fans purs et durs de J-Horror...

 

mercredi 23 avril 2025

Mickey 17 de Bong Joon-ho (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Le réalisateur sud-coréen Bong Joon Ho fait partie de ces cinéastes sur lesquels on peut généralement compter si l'on désire passer un très agréable moment devant un long-métrage pétri de qualités. Prouvant ainsi durant une bonne partie de sa carrière qu'il fut capable d'aligner des œuvres parfaitement maîtrisées (Memories of Murder, Mother, Snowpiercer), allant même jusqu'à conquérir les États-Unis et le monde entier en remportant une foule de prix comme l'Oscar du meilleur film, du meilleur scénario ou du meilleur réalisateur aux Oscars 2020 ou bien la Palme d'Or au festival de Cannes un an auparavant pour Parasite. Entre 2019 et 2025, c'est le silence radio dans les salles de cinéma. Six années au cours desquelles le cinéaste participe malgré tout à l'élaboration de quarante et un épisodes de la série Snowpiercer adaptée de son propre long-métrage réalisé quant à lui en 2013. C'est donc avec une joie non mesurée qu'était attendu son Mickey 13 qui, sans vouloir faire la nique en comparant sa sortie avec celle de la nouvelle version de Blanche-Neige était un moyen parfaitement tronqué d'aller voir une œuvre portant le nom de l'un des plus illustres personnages créés par Walt Disney ! Sauf qu'ici, celui incarné par Robert Pattinson n'a rien d'une grande et joviale souris au pantalon rouge et court et aux grandes oreilles noires mais affiche plutôt un air bêta, naïf et donc forcément attachant ! C'est vrai, quoi. Celui que l'on ne cesse généralement de comparer au rôle qu'il tint durant la quintologie Twilight est ici présent derrière le masque d'un jeune homme qui ne semble pas vraiment avoir sa place dans un monde futuriste situant son action en 2054. Fuyant les emmerdes qu'il a contracté sur Terre après avoir suivi les conseils plus ou moins avisés de son seul et donc meilleur ami Timo (l'acteur Steven Yeun, devenu mondialement célèbre grâce au rôle de Glenn Rhee dans la série The Walking Dead entre 2010 et 2016), Mickey a pour projet de faire partie du prochain équipage à destination de la planète glacée Niflheim. Mais nombreux sont les candidats et pour être bien certain d'en faire partie, le jeune homme accepte de signer un contrat de travail dans lequel il sera employé en tant que ''Remplaçable''. Sachant par là même qu'il servira désormais de cobaye lors de missions dangereuses (comme celle de tester l'atmosphère de la planète Niflheim à l’atterrissage du vaisseau, par exemple). Mais alors qu'il mettra son existence en danger, une technologie future permettra de le réimprimer. Sorte de clonage en mode 2.0 qui semble avoir été très fortement inspiré par la technologie consistant à employer les imprimantes 3D.


Sauf qu'ici il s'agit bien d'un individu dont on a conservé la mémoire, laquelle est directement réinjecté dans le cerveau du nouveau Mickey qui vient alors prendre la place du précédent. L'on comprend alors le sens du titre Mickey 17. Énième itération d'un individu qui croisera pour l'occasion, son clone nommé Mickey 18 alors que tout le monde est persuadé qu'il est mort lors d'une chute dans une crevasse à la surface de Niflheim. Message plus ou moins grossier visant directement le président américain Donald Trump (Mark Ruffalo incarne un Kenneth Marshall très caricatural allant sans doute dans ce sens), Mickey 17 se veut non seulement être une comédie de science-fiction mais aussi une critique acerbe de la politique américaine. Dans sa grande générosité, Bong Joon-ho adapte le roman éponyme d'Edward Ashton sorti trois ans plus tôt et fourre dans son œuvre tout ce qui lui passe par la tête. De quoi, sans doute, justifier la durée du long-métrage qui approche les cent-quarante minutes. Ce qui en soit n'est pas un exploit vu que de nos jours, certains films côtoient sans complexe les trois heures ! Un film long, donc, mais aussi et surtout, malheureusement, assez pénible à suivre jusqu'à son terme. Car si l'entrée en matière est plutôt sympathique et laisse transparaître une œuvre ambitieuse, divertissante et bourrées de bonnes intentions, le résultats n'est pas du tout à la hauteur. Le problème étant justement que le réalisateur sud-corén en fait beaucoup trop ! Chargeant la mule jusqu'au ras de la gueule, l'indigestion est assurée. Dans un univers grisâtre qui peut parfois rappeler celui du chef-d’œuvre de Terry Gilliam, Brazil, les décors de Fiona Crombie n'en sont pas pour autant tout aussi remarquables. C'est terne, triste, répétitif et donc peu engageant. Les effets-spéciaux sont tout juste corrects et rappellent parfois ceux de Okja que réalisa justement Bong Joon-ho en 2017. Ses rampants semblant provenir d'un film d'animation pour enfants, Mickey 17 ne risque pas d'effrayer grand monde. Comme il ne prend pas davantage le risque de faire rire lors d'un récit où notre héros rencontre l'amour tant l’œuvre se disperse à travers des situations et des lignes de dialogue inintéressantes au possible. Bref, le film est une grosse déception qui coche toutes les cases de l’œuvre stérile dénuée de toute charge émotionnelle. Reste pourtant la formidable partition du compositeur sud-coréen Jung Jae-il qui après sa participation à Parasite signe ici une œuvre souvent magnifique...

 

mardi 22 avril 2025

Tower Block de David Beton et James Nunn (2012) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Alors que le dernier long-métrage de Brad Anderson The Silent Hour est directement sorti sur Canal+ en France, certains des aspects du récit font étrangement écho à ceux d'un petit thriller britannique sorti douze ans plus tôt sous le titre Tower Block. Première et dernière collaboration entre David Beton et James Nunn, le film situe exclusivement ou presque son intrigue à l'intérieur d'une tour d'habitation vouée à la démolition. Nous sommes à Londres, en pleine nuit, lorsqu'un adolescent monte jusqu'au dernier étage du block 31. Poursuivi par deux individus cagoulés, il est sauvagement agressé. L'immeuble ayant été vidé de ses habitants en dehors de cet étage en vue de sa destruction prochaine, personne n'intervient malgré les suppliques de la victime qui demande de l'aide. Retrouvé mort, une enquête est menée mais ne donne aucun résultat. Trois mois plus tard l'on retrouve les derniers locataires de l'immeuble aux prises avec un sniper qui d'un immeuble situé à plusieurs centaines de mètres de distance abat tout ceux qui du dernier étage du block 31 osent se montrer aux fenêtres. Becky et son compagnon Ryan prennent leur petit déjeuner lorsque ce dernier prend une balle dans la tête. Il sera la première victime d'une longue série de meurtres perpétrés par un homme dont l'identité restera longtemps inconnue... L'on suppose d'emblée qu'il s'agit d'une histoire de vengeance et de ce point de vue là, il n'y a donc rien d'extraordinaire à attendreau niveau scénaristique. L'objectif principal du récit reposant sur le script du scénariste James Moran étant de de décrire une situation de tension entre des locataires divers et variés cherchant par tous les moyens à se protéger face à l'agresseur et surtout de trouver par quel moyen ils vont pouvoir s'en sortir. L'un des points positifs de Tower Block s'inscrit au niveau du Bodycount puisque les réalisateurs assènent de manière quasi métronomique des meurtres au fusil de sniper. Et tout le monde y passe. De la vieille femme que l'on imagine préparer des pots de confiture pour ses petits-enfants, en passant par des gamins qui n'auront même pas eu le temps d'atteindre leur adolescence, jusqu'aux deux voyous qui furent responsables du meurtre trois mois auparavant. Téléphone coupé à tous les étages mais électricité fonctionnant à plein régime, on a le sentiment d'un quartier complètement abandonné dans son ensemble comme semblent l'indiquer les rares plans d'extérieur. Pas de chance pour nos locataires puisque il ne semble pas y avoir davantage de réseau. Donc, aucune possibilité d'appeler la police.


Mais heureusement, Becky est là pour redonner foi à des locataires qui pourtant tombent comme des mouches. Incarnée par Sheridan Smith, elle demeure l'esprit fort du groupe de survivants. Elle est d'ailleurs la seule qui trois mois plus tôt avait tout de même tenté d'aider l'adolescent de quinze ans. Autour d'elle l'on retrouve entre autre un couple de personnes du troisième âge (Ralph Brown dans le rôle de Neville et Jill Baker dans celui de Violet), les trois trafiquants de drogues Kurtis, Gary et Mark (Jack O'Connell, Nabil Elouahabi et Kane Robinson), une mère et son fils amateur de jeux vidéos en ligne (interprétés par Julie Graham et Harry McEntire) ou encore un voisin de Becky alcoolique prénommé Paul et incarné par Russell Tovey... Qu'il s'agisse de la mise en scène, de l'interprétation ou du scénario, où que se porte le regard du spectateur, c'est la désolation. Concernant le script, en dehors de l'idée plutôt excitante de voir toute une tribu de poltrons se faire dézinguer par un tireur fou armé d'un fusil à lunette, le scénario de James Moran est basique. Entre les diverses personnalités des protagonistes, on s'en doute, les esprits vont s'échauffer. Pour le reste, ça n'est rien d'autre que du très convenu ! Côté mise en scène, on est tout juste entre un épisode de Derrick et le téléfilm dramatique familial du dimanche après-midi. C'est plan-plan, sans inspiration et presque exclusivement tourné dans le couloir du dernier étage en dehors d'une sortie sur le toit de l'immeuble ou un passage situé dans les escaliers menant au rez-de-chaussée. Incapables d'exploiter les environnements, David Beton et James Nunn signent un thriller fade et redondant. Côté acting, rien d'exceptionnel non plus. Le voyou Kurtis en fait des tonnes tandis que l'héroïne interprétée par Sheridan Smith se prend pour la version féminine de John McClane de la franchise Die Hard. Reste quelques amusantes invraisemblances. Comme l'incroyable agilité du tueur qui parvient à deviner où se trouve chaque nouvelle victime au vu de la vitesse avec laquelle celle-ci se prend une balle dans le coffre. Ou pire, lorsque la mère et son geek de fils parviennent jusqu'au rez-de-chaussée avant d'être tués à leur tour. Allez donc expliquer aux spectateurs comment, des dizaines d'étages plus haut, Becky et les autres peuvent être en mesure de deviner qu'ils viennent d'être abattus ! Invraisemblable, ouais, mais amusant ! Bref, Tower Block est tout à fait dispensable. Perso, je préfère redécouvrir l'excellent Self Defense (Siège) que réalisèrent Paul Donovan et Maura O'Connell près de trente ans auparavant...

 

lundi 21 avril 2025

Toutes pour une de Houda Benyamina (2025) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Le voici arrivé, ce fameux jour où, toutes affaires cessantes, j'ai décidé de me vautrer dans mon canapé pour découvrir enfin l'objet du délit qui fit tant parler de lui lors de sa sortie sur les écrans français. Sans prendre de précautions et donc sans avoir fait usage du moindre anxiolytique, du moindre verre d'alcool ou de la plus petite substance illicite, j'ai donc découvert en ce début d'après-midi Toutes pour une de Houda Benyamina. Un long-métrage cent pour cent féminin, en dehors de quelques navrantes apparitions masculines qui font dire que l'homme n'est qu'une bête créature qui fait là où on lui demande. À poil et humilié après s'être rendu coupable d'une tentative de viol fort heureusement avortée, il n'aura eu droit comme remerciement pour s'être excusé de son méfait qu'une balle dans la tête. Pas grave vu qu'il n'est que l'outil d'un grossier message woke fournissant en partie la matière nécessaire à l'exploitation des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas. On le sait, les femmes sont victimes d'oppressions perpétuelles. Et si l'on tient compte des propos tenus en boucle par ces myriades de pleurnicheuses en mode Féministes 2.0. qui revisitent le présent en arguant que rien n'a changé pour elle malgré l'évolution des mœurs, on comprend pourquoi est arrivé dans les salles comme un poil de cul dans la soupe, Toutes pour une le 22 janvier 2025. Par chance, n'ayant jamais lu l’œuvre de l'écrivain français, je ne suis pas de ceux qui vomirent il y a quelques mois, des rivières d'injures à l'encontre du film et de ses interprètes. Tout juste aurais-je pris le temps de lire une main dans le calbute et l'autre arrimée au rouleau de Sopalin les critiques les plus acerbes. Parce que même sans connaître l'histoire en profondeur, je sentais bien que le film de Houda Benyamina ne débarquait pas par simple envie de féminiser le contexte mais aussi et peut-être surtout parce que la méthode serait probablement la seule capable d'attirer du monde au cinéma ! Sauf que, les gens étant parfois moins cons qu'ils n'en ont l'air, ceux-ci ne se sont pas rués comme des dingues dans les salles obscures mais on préféré cracher leur fiel sur les réseaux sans pour autant avoir vu autre chose que la bande-annonce !


Excité comme une puce dépendante aux opiacés, j'avoue avoir espéré le détester suffisamment pour pondre l'un de ces petits articles qui me permettent généralement de me défouler sur tout ce qui me dérange dans notre société. Pourtant, c'est moins le contenu du long-métrage qu'une partie des propos lu ça et là qui me poussa à attendre patiemment qu'un pigeon de mon entourage m'invite chez lui à regarder les aventures de ces mousquetaires flanqués de fausses moustaches et de costumes que l'on croirait avoir été achetés sur un site de vente chinois ! Parce que le film fait un flop d'anthologie, parce qu'il n'attire qu'un peu plus de onze milles spectateurs lors de ses deux premières semaines d'exploitation et parce qu'il est victime d'une véritable curée de la part de nos concitoyens, voilà que ces derniers se voient accusés de racisme tout en étant méprisés par ses principales interprètes parmi lesquelles Sabrina Ouazani qui lors d'une interview disait emmerder le public ! Drôle de promotion me direz-vous, et la question reste en suspend : l'actrice a-t-elle, depuis, remboursé sa part du gâteau après avoir ruiné l'espoir des producteurs de voir affluer les spectateurs dans les salles de cinéma ? Pas sûr... Pour en revenir au film, tout ou presque de ce qui fut évoqué par ceux qui voyaient d'emblée arriver comme une catastrophe industrielle à travers la seule diffusion de la bande annonce, un film ni fait ni à faire, est vrai. Dix millions furent donc injectés dans cette adaptation d'Alexandre Dumas et il est vrai que l'on peut se demander où cette pharaonique somme d'argent est passée. Car si Toutes pour une pouvait théoriquement s'envisager comme un film de cape et d'épée à la sauce féministe, artistiquement parlant, celui-ci ferait presque passer Les Quatre Charlots mousquetaires et À nous quatre, Cardinal ! d'André Hunebelle avec les Charlots pour deux authentiques classiques du genre. L'on apprend ici que les mousquetaires Athos, Porthos et Aramis auraient en réalité été des femmes et que d'Artagnan fut une musulmane contrainte de se convertir au catholicisme lors de l'Espagne inquisitrice ! Pourquoi pas ?


Original, le script ? Oui, effectivement. Mais il faut voir par quel traitement est passé le scénario d'Houda Benyamina, Fabien Suarez et Juliette Sales. Car contrairement à beaucoup de films d'aventures de type Cape et Épée, Toutes pour une n'est jamais dépaysant, jamais épique et donc, ne fait jamais rêver. L'on a l'impression que le film a entièrement été tourné dans un Bois de Boulogne qui aurait été déserté par ses filles, ses garçons et ses transgenres de joie le temps du tournage. Bien que les quatre principaux personnages incarnés par Oulaya Amamra, Sabrina Ouazani, Déborah Lukumuena et Daphné Patakia traversent à cheval de grandes étendues herbeuses, l'on a souvent l'impression qu'ils reviennent sans cesse au même point de départ. Ne parlons même pas de cette bande originale épouvantable qui vient ponctuer l'action. Entre des chorégraphies gauchement orchestrées et accompagnée de chansons anachroniques ou par des compositions qui semblent avoir été générées par une intelligence artificielle, le montage est de son côté, un désastre. À croire que le technicien en charge de joindre chaque bout de séquence fut victime de terribles crises d'épilepsie. Se prenant apparemment pour Stanley Kubrick, Houda Benyamina semble avoir imposé au directeur de la photographie Christos Voudouris, au décorateur Philippe Chiffre et au personnel en charge des éclairages, une approche naturaliste de la lumière comme le fit en son temps l'immense réalisateur américain avec Barry Lindon. Un éclairage à la bougie qui, comme si dix millions d'euros n'avaient pas suffit, alterne ces dernières avec des cierges artificiels ! Après, tout est dans le détail. Qui a véritablement envie d'entendre Athos jacasser avec cet accent de racaille que l'on rencontre à chaque coin de rue ? Qui peut croire en ces quatre personnages que rien dans leur aspect ne peut convaincre qu'autour d'eux, quiconque peut se laisser piéger par leurs postiches et leurs accoutrements masculins ? Qui peut, enfin, accepter de voir disparaître un tel budget dans un film qui n'a ni la saveur du cinéma d'antan et qui n'arrive pas à arracher le moindre sourire ou la plus petite émotion ? Si Toutes pour une ne méritait sans doute pas d'être aussi scrupuleusement détruit par la populace hexagonale, le film de Houda Benyamina n'en est pas moins un très, très, très mauvais film...

 

dimanche 20 avril 2025

Sting de Kiah Roache-Turner (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Récemment, j'avais évoqué Holland de Mimi Cave qui n'avait absolument rien à voir avec l'un de nos anciens dirigeants. Aujourd'hui, on parle de Sting de Kiah Roache-Turner qui de son côté n'a aucun rapport avec le compositeur, chanteur et musicien du groupe Police. Non, ici, il s'agit d'évoquer une alternative australienne au films d'horreur réalisé en 2023 par le français Sébastien Vaniček intitulé Vermines. Une œuvre pas vraiment réjouissante et même parfois démagogue se déroulant dans une tour de la banlieue parisienne. Du bruit, de la fureur, pour un résultat mi-figue, mi-raisin. Pour son nouveau long-métrage, l'auteur de Wyrmwood et de Nekrotronic met en scène un énième film opposant ses protagonistes à une araignée... UNE araignée, me direz-vous ? Oui, une seule. Mais pas n'importe laquelle puisqu'elle débarque du fin fond de l'univers, enfermée à l'intérieur d'un cocon qui au delà de toute vraisemblance survivra à la friction au moment d'entrer dans l'atmosphère terrestre. Bref, vous pouvez d'emblée dire adieu à toute forme de crédibilité. En même temps, quelle importance ? Nous ce qu'on veut, c'est que les poils se hérissent à la vue d'une affreuse créature dotée de huit pattes et de mandibules luisantes et crochues. En la matière, le film n'innove pas réellement. La sortie de Vermines en étant partiellement la cause, il n'y a guère que le contact direct avec ces adorables créatures grouillant dans nos jardins qui peut encore aujourd'hui produire son petit effet ! Le plus crispant dans Sting étant finalement moins l'apparition de cette toute petite chose qui grandira dans des proportions abracadabrantesques après avoir dévoré quelques cafards que cette vieille bique qui servira de grand-mère à la jeune héroïne. Dans la version française, tata Gunter (l'actrice Robyn Nevin) se voit dotée d'un timbre de voix propre aux gros consommateurs de Gitanes sans filtre ! Une voix roque et surtout, un caractère abominable vis à vis de ses proches. Au point que l'on se demande si elle n'est pas aussi dérangée psychologiquement que sa sœur Helga qui de son côté est atteinte par la maladie d'Alzheimer ! Plus qu'un simple film d'horreur, Sting tente de nous immerger dans une cellule familiale constituée des deux sœurs mais aussi et surtout de la fille d'Helga, Sandy (Kate Walsh), de son époux Ethan (Ryan Corr) et de Charlotte (Alyla Browne). Laquelle est la fille de Sandy mais pas d'Ethan puisque son vrai père est officiellement parti s'installer en Asie.


Le scénario de Kiah Roache-Turner est à certaines entournures tant et si mal construit que l'on se perd parfois à comprendre quels sont les rapports entre la gamine et les adultes. Il faut dire que derrière ce joli prénom qu'est Charlotte se cache une adolescente agaçante... mais douée pour le dessin... qui est aussi le métier de beau-papa. Mais en attendant de pouvoir vivre du fruit de son art, Ethan est contraint d'effectuer diverses tâches dans un immeuble dont la propriétaire n'est autre que l'acariâtre Gunter. Avec un prénom pareil, on se doutait bien que son interprète n'allait pas préparer de délicieuses compotes pour les membres de sa famille mais plutôt faire vivre un véritable enfer à Ethan ! Et comme si cela ne suffisait pas, lorsque vient s'écraser le cocon renfermant l'araignée dans une maison de poupée secrètement gardée dans une pièce fermée à double tour, Charlotte en profite pour l'élever... Jusqu'à ce que la situation dégénère... Sting mélange drame familial et film d'horreur. La courte durée du long-métrage (même pas quatre-vingt dix minutes) et la multiplication des personnage n'aide en rien leur caractérisation. Entre la vieille femme bourrue, sa sœur atteinte d'une maladie dégénérative, le père de famille qui souffrira de ne pouvoir atteindre ses objectifs dans la bande dessinée, une épouse qui selon certains propos laisse entendre que son ex mari était violent et une gamine qui mériterait parfois d'être saucissonnée avant d'être jetée dans la Vologne, on a droit à un dératiseur (Jermaine Fowler dans le rôle de Frank) qui se croit sans doute être dans une énième itération de la franchise parodique Scary Movie. Un melting pot qui aurait pu s'avérer parfaitement indigeste si justement la comparaison avec Vermines n'était pas venue sonner à la porte afin de sauver le film de Kiah Roache-Turner de l'indigence la plus totale............ En réalité, j'exagère. En effet, la dernière partie, même si elle met un temps fou à parvenir jusqu'à nous, est assez plaisante. Alors que tout le monde ou presque finit enfermé dans des cocons tissés par l'énorme araignée façon Aliens, le retour de James Cameron, voilà que la jeune Charlotte parvient à réparer l'erreur d'avoir pris sous son aile l'hideuse bestiole ! Notons que le film bénéficie malgré tout de quelques plans sympathiques. Allant de l'araignée rampant au plafond jusqu'à cette ombre portée se confondant avec la silhouette de la créature en question en passant par la longue séquence se déroulant dans le système d'aération de l'immeuble. A part ça, rien de neuf sous le soleil du cinéma d'épouvante...

 

samedi 19 avril 2025

Commando de Mark Lester (1985) - ★★★★★★★☆☆☆



Ancien colonel d'un commando d'élite de l'armée américaine, John Matrix vit désormais avec sa fille Jenny dans les montagnes, loin de la ville. Malheureusement pour lui et pour Jenny, son passé ressurgit en la personne du général Arius, lequel John a fait déchoir de son poste de dictateur du Valverde au profit d'un nouveau président demeuré ami de l'ancien colonel. C'est parce que le président actuel et john sont ami que le général Arius fait kidnapper Jenny et ordonne à John de tuer le président du Valverde. Seul face à une armée à la solde de l'ancien dictateur, John va refuser d'obéir à Arius. Il a onze heures devant lui pour libérer sa fille.Il peut compter sur Cindy, rencontrée par hasard dans un centre commercial et qui va l'aider dans sa mission. Face à eux, Bennett, ancien compagnon que John a eu le malheur de renvoyer de son équipe de soldats. Plus encore qu'Arius, c'est lui dont doit se méfier John.

Les heures défilent et l'ancien colonel sème la mort autour de lui. Il le sait pertinemment : ses ennemis ne lui rendront jamais sa fille vivante, quoi qu'il arrive. Lourdement armé, John va, suivi de près par Cindy, traquer ses ennemis jusqu'à remonter jusqu'au Q.G d'Arius et libérer sa fille Jenny...

Commando, c'est un peu Rambo à la sauce Schwarzenneger. Plus de muscles et surtout, plus d'humour. Ici, pas de critique sociale, que de l'action, de la bonne, et même parmi la meilleure des années quatre-vingt. A l'époque, l'acteur d'origine autrichienne, est une grande star du cinéma américain. Reconnu dans le monde entier comme l'acteur phare du cinéma d'action, on l'a avant vu dans l'excellent Terminator de James Cameron, et plus tard dans le Predator de John McTiernan.

Commando, c'est également une galerie de portraits, de seconds rôles, de GUEULES du cinéma de catégorie B que l'on a l'habitude à ce moment là de voir régulièrement sur les écrans de cinéma. James Olson (Le Mystère Andromède, Amityville 2), David Patrick Kelly (Les Guerriers de la Nuit, 48 Heures), l'excellent Bill Duke qui retrouvera Arnold Schwarzenegger deux ans plus tard dans Predator), Dan Hedaya (excellent dans le premier film des frères Coen, Blood Simple), et surtout Vernon Wells, ennemi juré de Schwarzy dans Commando et que l'on a pu découvrir dans Mad Max 2 de George Miller ou Fortress de Stuart Gordon.
Commando, c'est aussi et surtout un enchaînement de scènes d'action redoutables qui n'ont aujourd'hui pas à rougir devant les dernières productions du genre. Déjà à l'époque, la mode du « je balance une réplique bien sentie et ensuite je cogne dans le tas » est en effervescence. Il ne faudra pas attendre le héros de la série Die Hard (Bruce Willis dans le rôle de John McClane) pour entendre nos héros lancer entre deux coups de poings une phrase à l'attention directe du public. Pas très réaliste tout ça, mais quelle importance.

Le film de Mark Lester demeure une référence dans le genre. Les décors explosent dans tous les sens. Il y a de très jolies cascades (la scène de l'ascenseur et du vol « presque » plané dans le centre commercial) et quelques tout petits effets gores fort réjouissants ( la lame de tondeuse décapitant un homme à la solde du dictateur ou le tuyau enfoncé dans le bide de Benett). A savoir qu'un remake a été envisagé en 2010, qu'un scénario a déjà été écrit par le cinéaste David Ayer. Que lui même a abandonné le projet mais qu'en 2016, l'idée d'un remake de Commando n'a pas été définitivement mise au placard...


vendredi 18 avril 2025

Les enquête du Département V : Den Grænseløse d'Ole Christian Madsen (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Après un changement de casting lors du précédent opus intitulé Marco Effekten réalisé par Martin Zandvliet, on pouvait craindre que la franchise Les Enquêtes du Département V n'ait plus grand chose à nous offrir. L'absence de Nikolaj Lie Kaas et de Fares Fares se faisant cruellement ressentir, voir surgir pour la seconde fois Ulrich Thomsen et Zaki Youssef après les précédentes et très pénibles aventures de Carl Mørck et Assad ne laissait présager rien de bon. En sus, une critique généralement mitigée finit presque par me confirmer qu'il me faudrait passer à autre chose. Sauf que la saga adaptée de la série d'ouvrages écrits par le romancier danois Jussi Adler-Olsen sut tant et si bien me happer jusque là que passer à côté du sixième opus Den Grænseløse devenait alors inconcevable. Bien m'en a pris puisque contrairement à ce que certains prétendent, la nouvelle aventure du duo d'enquêteurs cette fois-ci réalisée par Ole Christian Madsen est une excellente surprise. Peut-être pas le meilleur des six longs-métrages sortis jusque là (la saga romanesque compte à ce jours dix volumes) mais une sacrée bonne nouvelle pour toutes celles et ceux qui commençaient à voir le vent tourner dans la mauvaise direction depuis 2021. Réalisé en partie sur l'île de Bornholm située dans la mer Baltique, le script repose sur un scénario de Jakob Weis, lui-même adapté du sixième roman de la saga littéraire sorti chez nous sous le titre Promesse. Autant Marco Effekten était inutilement alambiqué et surtout, très mal adapté sur grand écran, autant Ole Christian Madsen fait preuve d'une belle maîtrise dans la mise en scène à partir d'un scénario pas vraiment évident à mettre en images. En effet, Den Grænseløse ayant le soucis de ne pas enfermer le récit dans un contexte par trop linéaire, ce sont plusieurs intrigues qui se mêlent les unes aux autres pour former un tout parfaitement fluide. Il faut d'abord savoir reconnaître que le changement d'acteurs se fait ici beaucoup moins ressentir. Sans doute parce que l'on a finit par s'habituer aux nouveaux interprètes malgré la déception de voir disparaître de l'image ceux qui nous avaient tant conquis lors de fascinantes enquêtes. Mais l'un des points les plus remarquables de ce sixième long-métrage provient sans doute de l'implication beaucoup plus importante du personnage de l'assistante des deux inspecteurs Carl Mørck et Assad. Incarnée dans les épisodes Fasandræberne, Flaskepost fra P et Journal 64 par l'actrice Johanne Louise Schmidt, Rose est depuis Marco Effekten interprétée par Sofie Torp.


Sa présence demeurant jusque là relativement timide, la secrétaire des deux inspecteurs est désormais beaucoup plus impliquée dans cette enquête effectuée dans l'ombre puisque en dehors de leur juridiction. Tout commence par le suicide d'un policier qui au moment du pot de départ qui précède son départ à la retraite se tire une balle dans la tête devant ses collègues, le nom de Carl Mørck inscrit dans la paume de sa main droite. Dépêché sur place, Carl comprend que son ancien ami n'a jamais pu se remettre d'une affaire de meurtre sur une jeune femme qui ne fut jamais résolue. C'est donc aidé de son collègue syrien Assad et de Rose que le policier va tout mettre en œuvre pour retrouver le meurtrier. Dans ce sixième opus dont le script semble apparemment des plus anodin, sur la base du roman de Jussi Adler-Olsen, le scénariste Jakob Weis développe une sous-intrigue touchant spécifiquement le personnage de Carl. Viennent alors se greffer au fait-divers entourant le meurtre d'une jeune étudiante en art particulièrement douée, une ''communauté'' dirigée par Pirjo (Hedda Stiernstedt) et son frère Atu (Joachim Fjelstrup), un professeur d'arts plastiques au comportement relativement trouble (Rasmus Bjerg dans le rôle de SVK) ainsi que l'ex-femme de Carl (June Habersaat interprétée par Helle Fagralid). Il ne faudra que quelques instants pour que s'interconnectent entre eux ces différents aspects du récit, preuve que Ole Christian Madsen a su parfaitement digérer le matériau de base. Rose se voyant ainsi confier la tâche d'infiltrer ce que l'on devine rapidement être une secte et non pas simplement une communauté fraternelle tandis que Carl et Assad se chargeront d'enquêter sur la mort de l'étudiante avant de rapidement se rendre compte que tout, absolument tout est lié. Bref, Den Grænseløse est une très bonne surprise qui laisse augurer le meilleur pour la suite. La prochaine adaptation de la saga littéraire devrait fort logiquement reposer sur le septième volet intitulé Selfies. Pour autant, aucune information ne semble avoir filtré à ce sujet. Qui en sera l'auteur ? Les acteurs seront-ils les mêmes ? Y-aura-t-il d'ailleurs réellement une suite cinématographique aux aventures de Carl, Assad et Rose. Seul l'avenir nous le dira...

 

jeudi 17 avril 2025

Holland de Mimi Cave (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Et non, les z'amis. Il ne s'agit pas ici d'évoquer un éventuel biopic consacré au blobfish qui ''dirigea'' notre pays entre le 15 mai 2012 et le 14 mai 2017 mais de parler du dernier long-métrage réalisé par Mimi cave (le sympathique Fresh en 2022), écrit par Andrew Sodroski et mis à disposition des utilisateurs de la plate-forme Amazon Prime Video dès le 27 mars dernier. Holland n'a donc rien à voir avec cet adipeux mollusque aussi vif qu'une méduse échouée sur une plage en plein cagnard que nous avons subit durant cinq longues, très longues, trop longues années. Derrière ce titre aussi sinistre (chez nous) qu'étonnant (s'agissant de sa signification) se cache rien de plus que le nom d'une ville du Michigan aux allures de petites localité où il fait bon vivre. Véritable carte postale (éculée) du Midwest où la violence semble être totalement bannie et où les ancestrales coutumes ressemblent à s'y méprendre à celles de nos Bigoudènes nationales, Holland abrite notamment Nancy Vandergroot, une enseignante, épouse de Fred, mère de Harry et collègue de Dave Delgado qui soupçonne son mari de lui être infidèle. En effet, celui-ci quitte régulièrement le domicile conjugal pour raisons professionnelles jusqu'au jour où Nancy décide de l'appeler à son hôtel. Mais alors que le téléphone sonne dans le vide, la mère de famille pressent que son époux est avec une autre femme. Quelques éléments semblent d'ailleurs, selon Nancy, étayer ses soupçons. Pourquoi, par exemple, Fred (Matthew Macfadyen) utilise-t-il un appareil-photos polaroid plutôt que son téléphone ? Pour ne pas y laisser de preuves de son adultère ? C'est du moins ce que suppose son épouse qui se confie alors à Dave (Gael Garcia Bernal), un immigré d'origine mexicaine victime de racisme de la part de certains habitants de la ville. Bon ! Nous constatons que tout aussi agréable que puisse sembler être l'existence à Holland, les règles imposées par la communauté n'empêchent pas certaines digressions. Holland mêle avec allégresse humour et thriller. Mais un thriller assez particulier puisque ne s'inscrivant apparemment pas dans la recherche d'un magot ou dans l'éventualité d'un acte criminel ou de vengeance. Non, ici il s'agit plus simplement pour une femme de découvrir la vérité sur les agissements extra-conjugaux de son époux. Presque toujours aussi délicieuse à regarder que par le passé (même si, on s'en doute, et malgré ses dénégations, elle nie avoir eu recours à la chirurgie plastique), Nicole Kidman est l'héroïne du récit.


Une épouse et mère de famille touchante, fidèle, amoureuse et douce qui par nécessité va braver toutes ses conventions personnelles afin de mettre à jour ce qu'elle considère déjà comme une tromperie de la part de son époux. Un mari plutôt avenant, d'ailleurs, très proche de leur fils Harry (Jude Hill) mais aussi et surtout très sexuellement auto-centré ! Bref, personne n'est parfait. Pas même Nancy dont le complice Dave Delgado va par la force des choses, devenir son amant. D'emblée, si l'on peut penser à un ersatz du génial Serial Mother de John Waters ou à un sous Blood Simple des frères Ethan et Joel Coen, Holland n'a en réalité absolument rien à voir avec l'un ou l'autre de ces petits bijoux du septième art. Lustré au polish, le scénario est d'une limpidité et d'une absence de prise de risques qui l'adresse tout d'abord aux familles voulant se réunir autour d'un même film avec à la clé, une éducation des néophytes en matière de thriller par la voie la plus douce qui soit ! [Spoil!] Comme il aurait bien entendu été trop simple qu'il ne s'agisse que d'une histoire d'adultère au demeurant plutôt bien menée si l'on sent tient strictement à l'enquête de l'héroïne et de son amant, le récit fait plus tard l'objet d'une révélation beaucoup plus sombre puisque le supposé infidèle sera décrit comme un tueur en série fétichiste (la conservation des cartes d'identité de ses victimes ou cette immense maquette qui reproduit leurs demeures). Malheureusement, et alors que le film prend une toute nouvelle tournure, le sujet du monstre introduit dans la cellule familiale n'est qu'un pétard mouillé. En cause, une dernière partie qui piétine lamentablement lorsque l'impensable surgit dans le foyer de Nancy ! Tant et si bien que le changement approximatif de ton qu'imprime le script ne parvient même pas à se hisser à la hauteur des seules investigations portant sur le prétendu libertinage déviant de l'époux incriminé. Doté de décors rétros qui laissaient présager le meilleur, dans l'esprit de ces œuvres dérangeantes constituées à partir de sources morales plus que fréquentables, le loup de cette bergerie qui regarde ses habitants dans le rétroviseur est des plus fade. Inutile donc d'espérer éprouver d'autres frissons (ceux de la peur) que ceux que l'on peut éventuellement ressentir chaque fois (ou presque) que Nicole Kidman apparaît à l'écran...

 

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