Soixante-seize minutes
dont douze de générique de fin. Si je ne m'abuse, et si l'on tient
compte du fait que le film du chilien Felipe Eluti est exsangue de
générique de début hormis un titre rageur qui rappelle étonnamment
le dérangeant Irréversible de Gaspard Noé, cela fait donc
soixante-quatre minutes de film. Pas une seconde de plus, pas une
seconde de moins. Comme un cahier des charges serré que le monteur
aurait respecté à la lettre. Parler de Visceral va se
révéler particulièrement difficile si l'on tient compte du fait,
une fois de plus, que son origine et chilienne, donc peu commune. Au
vu d'un tel titre, on se doute bien que le cinéaste ne va pas nous
conter fleurette, d'autant plus que l'affiche du film, plutôt sobre
interpelle quelque peu.
Et puisque Visceral
est court, mieux vaut faire couler le sang tant attendu par certains
depuis son annonce en 2009 le plus tôt possible. On évite donc
toute tentative d'explication et l'on n'essaie même pas de rendre
son principal personnage attachant. Tout ce qui compte, c'est d'en
mettre plein la vue à un public qui en à pourtant sûrement déjà
vu d'autres. À commencer par le cinéma de Jörg Buttgereit qui,
dans une certaine mesure ressemble beaucoup à l’œuvre du chilien.
Même grain de pellicule, même désir de choquer, même
amateurisme... sauf qu'ici, désolé, la mayonnaise ne prend pas. On
veut bien excuser la pauvreté des effets-spéciaux (on n'a pas vu
depuis très longtemps une hémoglobine aussi mal fichue) et la
médiocre interprétation des « acteurs » et
« actrices » mais
Visceral est d'un
ennui sans fond. A peine plus d'une heure de film et les premiers
bâillements surviennent une demi-heure seulement après le début.
Le
film vogue entre retours en arrière, présent, mutisme des
personnages, meurtres ratés (le clochard), répétitivité des actes
perpétrés, cadrages foireux qui évitent de trop représenter la
médiocrité des effets-spéciaux et scénario (?) se limitant à une
explication furtive (où ça ? À quel moment ?) encore
difficile à définir. Pourtant, tout n'est pas totalement raté. En
effet, s'il demeure un point positif à accorder au film de Felipe
Eluti, c'est sa bande-son qui fait regretter que son film ne soit pas
plus abouti, surtout si l'on conçoit que le cinéaste a mis
plusieurs années à le réaliser. Visceral est donc un gros, un
très gros navet auquel les nombreuses images trouvées sur le net
tentent de donner l'image d'une œuvre forte et traumatique. Pour
cela, il faudra malheureusement aller voir ailleurs...



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