Aux États-Unis, ils ont
Denzel Washington, Forest Whitaker, Morgan Freeman, Samuel L.
Jackson, Eddie Murphy ou encore Laurence Fishburne. Et en France, on
a qui ? Jean-Pascal Zadi et... ET.... EEEEET ? Omar Sy !!!
Alors que je m'apprêtait à lancer la dernière purge de ce dernier
mise à disposition des abonnés d'Amazon Prime,
il m'a fallut un très court instant de conscience pour choisir un
autre programme et remiser la chose lorsque les températures me
permettront de conserver toute mon objectivité. Car l'opération
consistant à regarder un film de Sy tandis que le thermomètre
affiche les trente-cinq degrés est pour l'instant, inenvisageable.
C'est pourquoi, en attendant que le climat se rafraîchisse, j'ai
choisi de me lancer dans la projection d'une franchouillardise bien
de chez nous. C'est ainsi que je découvre pour la première fois le
nom de Raoul André, réalisateur et scénariste français prolifique
puisque entre 1947 et 1974, il fut l'auteur de plus de trente
longs-métrages. Et parmi ceux-ci, Ces messieurs de la
famille,
œuvre hautement philosophique, incarnée par une foule d'interprètes
qui auraient, pour les amateurs de nanars, sans doute mérité leur
place à la Comédie
Française
et que les plus jeunes ne connaissent certainement pas. Et pour
cause : une grande majorité d'entre eux ne sont plus de ce
monde. Raoul André... Mais où donc le réalisateur a-t-il été
chercher un nom pareil. Chez ses parents, me direz-vous. Même pas
foutu de se trouver un pseudonyme, le bonhomme sembla avoir eu comme
égérie, l'actrice, chanteuse et meneuse de revue belge, Annie
Cordy. Cinq films en commun dont celui-ci et dans lequel, alors âgée
de quarante printemps, la future interprète de La
bonne du curé,
de Cho Ka Ka o,
de Tata Yoyo et
de Frida Oum Papa
endosse le rôle de Maryse, la bonne d'une famille huppée mais
excentrique dirigée par Gabriel Pelletier. Directeur commercial
d'une entreprise de jouets dont le PDG vient de confier l'accueil au
sein de son foyer d'un américain avec lequel l'entreprise française
doit établir un accord commercial, le père de famille est incarné
par Michel Serrault. Gabriel Pelletier vit aux côtés de son épouse
Simone (Anne Carrère) et de leurs deux enfants, leur fille Nicole
(la charmante Anna Gaël) et leur fils dont j'ai déjà oublié le
prénom et le nom de celui qui l'incarne !
Ajoutons
à cela, le frère de Gabriel, Albert, joué par Darry Cowl, un
réalisateur de films de charmes ainsi que Bernard Le Gall, le frère
de Simone qu'interprète Jean Poiret. Quant à l'américain qui doit
venir quelques jours s'installer chez les Pelletier afin de négocier
l'accord commercial, il est incarné par Francis Blanche dans le rôle
d'Erich Karl Strumbergerl. Nanti d'un fort accent germanique (son
personnage vit aux États-Unis mais est originaire de Düsseldorf),
Erich Karl Strumberger est prude et puritain. Autant dire que sur les
conseils du directeur de l'usine de jouets, Gabriel et sa famille
vont devoir se tenir à carreau. Chose qui sera rendue difficile lors
de plusieurs quiproquos qui vont mettre à mal les négociations...
Ces messieurs de la famille,
c'est toute une époque. Une comédie franchouillarde typique, avec
sa bande musicale ''Pouet
Pouet'',
les gesticulations de ses interprètes ou ses dialogues bas du
front, on retrouve là le charme propre aux œuvres signées de
Bernard Launois, Guy Lux, Michel Caputo et bien évidemment, Philippe
Clair. Le personnage incarné par Michel Serrault va ainsi être
confronté à une rafle de prostituées dont Simone va faire les
frais, puis va être accusé de détournement de mineure après qu'il
ait été vue dans sa voiture en compagnie de sa fille bourrée
tandis que son beau-frère Bernard Le Gall sera confronté à un
truand du nom de Marci Broca (Jean Yanne). Notons également la
présence de Michel Galabru dans le rôle d'un brigadier de la
gendarmerie. On s'en doute, l'ensemble de cette comédie est d'une
légèreté absolue. Les gags, très lourds, fusent et ça n'est pas
tant leur efficacité (au demeurant inexistante) que la participation
au long-métrage de tout un panel d'interprètes ''majeurs'' de
l'époque qui retient l'attention. Notons enfin que deux ans plus
tard, Raoul André (décidément, je n'arrive pas à m'y faire)
reprendra une partie de ses interprètes et de ses personnages pour
les mettre en scène dans une suite intitulée Ces
messieurs de la gâchette...
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