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mardi 24 décembre 2019

Thalasso de Guillaume Nicloux (2019) - ★★★★★★★★☆☆




Cinq ans après l'hilarant L'Enlèvement de Michel Houellebecq, le cinéaste français Guillaume Nicloux s'offre une nouvelle fois la présence du célèbre écrivain français avec cette suite inattendue sobrement, mais logiquement, intitulée Thalasso. Cinq ans après avoir été enlevé par un triplé de bras cassés savoureusement interprétés par Maxime Lefrancois, Mathieu Nicourt et surtout, Luc Schwarz, Michel Houellebcq passe la porte d'une établissement de thalassothérapie où durant une semaine, il doit subir divers traitements curatifs à base d'eau, de boue, d'azote ou de légumes. Contraint de se passer d'alcool et de cigarettes, son intégration au sein des patients et des employés ne se fait pas dans les meilleures conditions. Concilient, mais perturbé par l'interdiction de donner cours à ses addictions, l'écrivain rencontre au détour d'une cigarette fumée en cachette l'immense Gérard Depardieu, lui-même en cure. S'enfermant régulièrement dans la suite de l'acteur, Michel et lui boivent du rouge, mangent des rillettes et échafaudent notamment des théories sur la vie et la mort. En parallèle, Mathieu, l'un des trois kidnappeurs d'antan, resurgit avec la ferme intention de contraindre Michel de lui dire où est sa mère, qui après avoir quitté son compagnon a disparue. Alors que Michel nie savoir quoi que ce soit au sujet de cette dernière, Daria, fiancée de Mathieu et voyante, affirme que l'écrivain ne dit pas toute la vérité et lui cache quelque chose. C'est aidé de ses deux anciens compagnons Maxime et Luc que Mathieu décide alors de retourner voir Michel afin de le faire parler...

''Stallone à Cabourg, sur la plage, à poil... à poil en plus. Mais c'est des conneries. Qu'est-ce tu veux qui vienne foutre, il a aut' chose à foutre que d'aller à Cabourg...''

citation de Gérard Depardieu qui dans son propre rôle évoque ici une situation ubuesque tout à fait représentative de l'ensemble du long-métrage. C'était déjà le cas cinq ans en arrière et ça l'est probablement encore davantage aujourd'hui. Sans doute avec ce qui demeure actuellement un diptyque mais que l'on rêve déjà de voir prendre le plus vite possible la forme d'une trilogie, Guillaume Nicloux est aussi prompt qu'un Quentin Dupieux (Rubber), un Thierry Jousse (Je suis un No Man's Land), un Serge Bozon (Madame Hyde), un Benoît Forgeard (Yves) ou des Gustave Kervern et Benoît Delépine (I Feel Good) à se fourvoyer dans la comédie la plus débridée, branque, allumée, et surtout abstractive qui soit. Et ici, sous une forme peu commune puisque mélangeant docu et fiction. Une frontière que l'on aura tout d'abord du mal à définir, Michel Houellebecq bouleversant son public en versant de véritables larmes à l'évocation de sa grand-mère. Du cinéma-vérité ''parasité'' par une accumulation de séquences aussi absurdes que réjouissantes. Derrière le sérieux apparent des événements, Guillaume Nicloux déroule le fil d'un récit fuyant peu à peu le réalisme des débuts pour ne plus accorder à ses personnages que des échanges métaphysiques loin d'être puérils, mais abordés sur un ton infantile...

Tout ceci a parfois l'air très bête... Certains pourraient y voir un délirant débat entre poivrots et individus incultes. Mais réduire Thalasso à cette impression un peut trop confortable que l'on est devant un film aussi rapidement écrit qu'interprété serait faire fausse route. Car tout y est au contraire prodigieusement calculé. Et même si l'on sent bien que certains improvisent parfois avec difficulté (Gérard Depardieu n'a jamais été célébré pour avoir jamais appris son texte), l’œuvre de Guillaume Nicloux est cohérente et avance dans la bonne direction. Sans doute naïf, se cherchant parfois, visionnaire crédule ou humaniste étourdi, le réalisateur et scénariste signe une séquelle au moins aussi importante que sa première réelle tentative de comédie tournée cinq ans en arrière. Les fans de L'Enlèvement de Michel Houellebecq retrouveront avec un bonheur sans réserve les interprètes de ce dernier dans une suite qui leur fait autant honneur qu'aux vedettes Michel Houellebecq et Gérard Depardieu. Il faut absolument que Guillaume Nicloux pense à un troisième long-métrage mettant en scène ce groupe d'acteurs fort sympathiques. Car avec autant d'inspiration concentrée en un tout petit peu plus d'une heure trente, ce réalisateur décidément pas comme les autres mérite d'étendre davantage encore son univers fait de grands moments de fous-rires et de petites émotions...

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