Après un premier volet
plutôt efficace réalisé en 2022 par Gerard Johnstone et
s'inscrivant dans les genres science-fiction et horreur, le
réalisateur et scénariste américain revient trois ans plus tard
avec la suite des aventures de la roboticienne Gemma Forrester
(Allison Williams), de sa nièce Cady James (Violet McGraw) et de la
fameuse poupée autonome dotée d'une intelligence artificielle. À
l'époque, cette dernière était un prototype sur lequel la tante de
la jeune fille travaillait et qui décidait de la tester sur sa
nièce. Très ''proche'' de Cady, M3GAN (pour Modèle 3 Génératif
Androïde) fit le vide
autour de la gamine en la surprotégeant et en tuant tous ceux qui
lui paraissaient mettre en péril son existence. Alors qu'à l'issue
du long-métrage Cady plantait un tournevis dans la puce centrale de
la poupée et mettait semble-t-il un terme définitif à ses
agissements, voilà qu'en 2025 M3GAN refait surface alors qu'un
nouveau modèle prénommé AMELIA (pour Autonomous Military
Engagement Logistics and Infiltration Android) a été créé à
des fins militaires. Tandis que Gemma a connut la célébrité après
avoir écrit un ouvrage consacré à la régulation de l'intelligence
artificielle, l'ordinateur renfermant toutes les données
technologiques de M3GAN
enregistrées sur son ordinateurs ont été piratées afin de créer
un tout nouveau modèle. Malheureusement, AMELIA parvient à devenir
autonome et à réfléchir par elle-même. Dès lors, le nouveau
modèle décide d'éliminer les responsables de sa fabrication et de
mettre la main sur une carte-mère renfermant une intelligence
artificielle primitive, malveillante et évolutive enfermée dans les
locaux d'une ancienne entreprise de fabrication de photocopieuses
transformée en véritable bunker depuis les années quatre-vingt.
Gemma, Cady, mais aussi Tessa (Jen Van Epps) et Cole (Brian Jordan
Alvarez) vont tout mettre en œuvre pour qu'AMELIA n'accède pas à
la carte-mère. Car à défaut de réussir à l'empêcher d'assouvir
ses sombres desseins, c'est l'existence de l'humanité toute entière
qui pourrait être mise en jeu... Pour cette suite, Gerard Johnstone
débarrasse donc la franchise de l'aspect horrifique qui enrobait en
partie M3GAN
voilà trois ans en arrière. Désormais, si M3GAN
2.0
conserve tout le côté science-fiction de l’œuvre initiale à
travers des technologies de pointe dont on frissonne d'avance
qu'elles puissent exister un jour, le réalisateur propose une
séquelle survitaminée mais dévitalisée en terme d'épouvante.
Remplaçant ainsi l'effroi par l'humour, ajoutant à cela une très
forte dose d'action, de combats et de moments de bravoure que l'on
croirait parfois extraits d'un quelconque film de supers-héros.
Que
celles et ceux qui apprécièrent l'incarnation d'Amie Donald dans le
rôle de M3GAN se rassurent. L'actrice est toujours présente et même
si l'enfant est devenue une adolescente, on reconnaît derrière les
traits de la poupée la talentueuse danseuse néo-zélandaise. Face à
elle et ceux qui vont tout comme elle tenter de stopper AMELIA, cette
dernière va se montrer particulièrement redoutable. Modèle plus
récent et donc plus évolué, son incarnation a été confiée à
l'actrice ukrainienne Ivanna Sakhno. Le regard aussi troublant que
celui de M3GAN, ce robot en mode 2.0 semble parfois faire référence
à l'une des plus célèbres franchises de science-fiction. En effet,
comment ne pas penser à l'affrontement entre le T-800
interprété par Arnold Schwarzenegger et le T-1000
incarné
par Robert Patrick dans Terminator 2
de James Cameron en 1991 ? À la différence de quoi, AMELIA
semble devoir mettre à mal la réputation de l'androïde constitué
de polymimétique tant ses facultés semblent dépasser de très loin
tout ce que l'on a pu voir jusqu'à maintenant. La franchise n'en
avait sans doute pas forcément besoin mais Gerard Johnstone lui
donne un sacré coup de fouet. L'humour, dans cette suite, est
omniprésent et brise consciemment l'aspect horrifique de son aîné
pour proposer aux spectateurs un spectacle bourré d'énergie, de
courses-poursuites, de combats entre robots, laissant malgré tout
une large place aux effets-spéciaux. De ce côté là, rien à dire.
L'on a droit à un florilège parfaitement intégré au récit.
Certains critiqueront certainement le changement de cap du récit
quand d'autres préféreront sans doute cette vision presque
irrévérencieuse vis à vis de l'original. Parfois très drôle et
surtout, très ludique, les références à certaines œuvre qui
n'entrent pas forcément dans le même cadre sont savoureuses. On
pense notamment à la course-poursuite en voiture sur fond de musique
empruntée à la mythique série télévisée K
2000,
au poster de The Thing
qui trône sur un mur ou encore cette main coupée qui se déplace au
sol et que certains compareront à La
Chose de
la Famille Adams
tandis que d'autres envisageront cette séquence comme un hommage à
la main coupée de Ash dans Evil Dead 2
de Sam Raimi. Toujours est-il que M3GAN 2.0
ne nous laisse aucun répit. Le film va à cent à l'heure et les
ventres mous sont aux abonnés absents. Vue la tournure que prend la
saga, il n'est pas impossible que surgisse un jour la nouvelle selon
laquelle un troisième volet serait dans les planning des
producteurs...
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