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lundi 7 juillet 2025

Shadow Force de Joe Carnahan (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆


C'est non sans un certain dégoût mêlé d'enthousiasme, s'il est bien entendu possible de concilier les deux, que j'ai choisi en cet après-midi de canicule de prendre le temps de m'infliger le dernier long-métrage du réalisateur, scénariste et producteur californien Joe Carnahan. Avec sa bonne bouille de bouffeur de hamburgers, on pourrait presque d'avance tout lui pardonner. Même (et surtout) d'avoir retenu dans son sillage, l'acteur français Omar Sy. À ce sujet, si d'autres que Joe Carnahan pouvaient d'ailleurs le retenir sur le territoire américain avant qu'il ne vienne faire des ravages dans notre pays, ils sont les bienvenus. Après avoir participé à The Killer de John Woo version 2.0 qui selon de très nombreux échos serait une purge (affirmation qu'il va me falloir vérifier très prochainement) et après être (heureusement) apparu timidement dans le thriller d'Anne Le Ny l'année dernière avec Dis-moi juste que tu m'aimes, voici qu'Omar Sy revient dans ce qui semble être un film de ''pure'' Blaxploitation. Genre prolifique et essentiel dans les années soixante-dix et portant sur la revalorisation de l'image des Afro-Américains dans la culture, aujourd'hui, le genre s'est paré d'un discours Woke que l'on peut raisonnablement considérer de faisandé ! Alors que l'acteur français vit désormais retranché aux États-Unis afin d'y tenir le rôle principal d’œuvres dont on considérera qu'elles peuvent être charitables envers lui au vu du pedigree du bonhomme, en France, celui-ci jouit d'une bien mauvaise réputation, crachant sur son pays d'origine et, par delà l'Atlantique, considérant qu'en terme de racisme, ''il reste du travail à faire''... Et l'on comprend tout à fait de quel sujet précis Omar Sy veut parler ! Alors que Shadow Force s'est pris un four aux États-Unis, sachant que le pays concentre environ trois-cent quarante millions d'habitants et que le long-métrage n'a engrangé qu'un dixième de son budget, dans l'hexagone l'on n'a pas pris les mêmes risques puisqu'il est directement sorti sur la plateforme Amazon Prime jeudi dernier. Pas de sortie en salle, et c'est tant mieux.


Après, qu'il mérite ou non toutes les critiques qu'il s'est prise dans la tête, le film n'est pas absolument impossible à supporter jusqu'à son terme. Tout au plus doit-on l'envisager comme un film d'action du pauvre. Si Omar Sy trône parmi les principaux interprètes, il faut savoir que c'est par défaut. Alors que sa compagne à l'écran Kerry Washington avait dès le départ été envisagée, avant que le français ne débarque sur le tournage, les producteurs avaient imaginé l'acteur américain Sterling K. Brown dans le rôle d'Isaac Sarr. Principalement incarné par des interprètes d'origine afro-américaines en dehors d'Omar Sy, le grand méchant du récit est interprété par l'acteur blanc Mark Strong. Celui-ci incarne le rôle de Jack Cinder, ancien directeur de la Shadow Force, une organisation multinationale formée autour d'hommes et de femmes surarmés chargés d'attaquer terroristes, dictateurs et autres joyeusetés. Mais depuis cinq ans, l'organisation a été défaite depuis le départ d'Isaac et de Kyrah Owens (qui est donc interprétée par Kderry Washington). Tombés amoureux l'un de l'autre, ils sont désormais les parents du petit Ky (Jahleel Kamara) qui vit aujourd'hui avec son père tandis que sa mère semble avoir totalement disparu de la circulation... Mais alors qu'un jour Isaac se rend à la banque, des braqueurs débarquent et mettent en jeu les clients et le personnel. Par un subterfuge dont le spectateur ne parviendra pas à s'expliquer la méthode employée par l'ancien mercenaire, Isaac parvient à mettre les braqueurs hors service. Malheureusement, la scène à été filmée par les caméras de surveillance et par des smartphones et dès lors, Jack Cinder va reformer le groupe de la Shadow Force afin de retrouver et se venger de Kyrah et d'Isaac qu'il considère comme des traîtres... Avec un tel script, on s'attend à de l'action pure et dure. Ce qu'offrent effectivement quelques séquences pas désagréables à regarder.


Mais sorti de ces quelques poursuites, bagarres et fusillades, le film s'enfonce dans des lignes de dialogues interminables. Le réalisateur et ses interprètes tentant ainsi d'apporter un peu de profondeur à un long-métrage qui en manque pourtant cruellement. Impossible ensuite d'identifier Omar Sy comme le héros idéal alors qu'un Denzel Washington, un Laurence Fishburne ou un Samuel L. Jackson auraient parfaitement fait le taf. Peut-être et même sans doute trop âgés pour assumer désormais ce type de rôle, c'est donc bien au français que le rôle a été confié. Bourré d'invraisemblances telles que l'on se demande dans quelles mesures le film ne se parodierait pas lui-même, la séquence située à l'intérieur de la banque est emblématique du soucis rencontré avec l’écriture. Imaginez : des hommes surarmés, au nombre de quatre ou cinq, face à un homme seul, sans possession du moindre objet qui lui permettrait de prendre le dessus sur ces criminels. Et pourtant, Isaac y parvient. La séquence est filmée à l'arrache et de telle manière qu'elle permet de conclure la scène sans avoir eu à justifier telle ou telle méthode employée par notre héros ! Du gros foutage de gueule mais en fin de compte, un grand moment de poilade ! S'ensuivent donc les retrouvailles entre Isaac et Kyrah. Des séquences on ne peut plus chiantes, entrecoupées de rares scènes d'action dont une course-poursuite sur une route embrumée. Pas mal, pas mal, mais lorsque l'on vous fait croire que le bolide que vous avez entre les mains est capable de résister à n'importe quel impact ou contact et que dès les premiers tirs une vitre latérale explose, là encore, on croit comprendre que les auteurs se fichent de nous ! Avec son final long et amusant, le film essaie de rectifier le tir mais il est déjà trop tard...


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