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lundi 29 juin 2020

Sea Fever de Neasa Hardiman (2020) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Tous les grands classiques de la science-fiction ont eu droit un jour ou l'autre à leur(s) ersatz. Au singulier ou au pluriel. Et rare (pour ne pas dire, aucun) furent à la hauteur de l’œuvre qui leur servit de source d'inspiration. L'un des derniers en date s'intitule Sea Fever et malgré son titre, non vous n'y trouverez pas l'alter ego aquatique de John Travolta dansant sur du disco vêtu d'une chemise cintrée au col façon ''pelle à tarte''. Rien à voir avec cette mouvance musicale des années soixante-dix. En réalité, nous sommes plus près ici, de la décennie suivante. Celle qui vit fleurir quelques pépites cinématographiques qui laissèrent le rouge aux joues de ceux qui eurent la primeur de les découvrir dans les salles obscures. Car il y a dans ce Sea Fever réalisé et scénarisé par Neasa Hardiman et d'origine irlando-belgo-britannico-américano-suédois (rien que ça), un peu du Abyss de James Cameron, pas mal de Cabin Fever d'Eli Roth (ouais, bon, je sais, celui là est sorti bien longtemps après les années quatre-vingt) mais aussi et surtout, beaucoup de The Thing de John Carpenter. Au point que cette chose directement sortie le 24 juin dernier en VOD ressemble davantage à un plagiat qu'à une œuvre simplement inspirée de cet immense chef-d’œuvre que sa fausse préquelle (mais vrai remake) n'a même pas réussi elle-même à détrôner.

Apportons maintenant une petite précision, mais sans arrière-pensée aucune. Sea Fever est l’œuvre d'une femme. Et par là, je veux bien entendu dire qu'elle l'a réalisé, mais qu'elle est également auteur du script. Et tant qu'à aller jusqu'au bout, le personnage principal est lui aussi, une femme. Si j'apporte cette petite précision, ça n'est pas dans l'intention de développer de délirantes théories misogynes qui n'iront de toute manière que de plus belle droit dans le mur. Non, juste parce que les quelques réalisatrices auxquelles je me suis frottées jusqu'à maintenant ont toutes fait preuve d'une sensibilité qui allaient de paire avec le sujet abordé. Ce qui n'est absolument pas le cas de ce long-métrage se déroulant quelque par dans l'Atlantique. C'est donc au beau milieu de nulle par ou du moins, de pas grand chose d'autre qu'une immense étendue d'eau, que sont venus se perdre les propriétaires d'un vieux chalutier en piteux état à bord duquel s'est invitée Siobhán, une jeune étudiante en biologie sous-marine. L’héroïne, c'est elle. Et du haut de son arrogance de toute jeune femme ou de vieille adolescente, vlà t'y pas qu'elle passera le plus clair de son temps à faire la gueule. On a parfois l'impression qu'elle prend les autres de haut, pauvres pêcheurs qui n'ont sans doute pas fait d'aussi longues études qu'elles. Pour l'empathie, on repassera. À dire vrai, il n'y a pas grande monde de sympathique parmi les propriétaires du rafiot, Gerard (Dougray Scott) et sa femme Freya (Connie Nielsen) ou membres d'équipages, machiniste compris...

Sea Fever commence pourtant d'abord par sentir très bon. Comme un doux parfum de nostalgie. L'espoir de revivre la formidable expérience The Thing sans les contraintes de l'Antarctique (c'est qu'on se les gèle tout là-bas !). Et puis, il y a ce petit quelque chose qui fait également penser à de très bons épisodes de X-Files avant d'être encore plus proche de Cabin Fever. La comparaison avec Abyss s'arrêtera quant à elle à la frontière de l'immense créature qui dans les profondeurs de l'océan étend ses immenses tentacules pour retenir la vieille bicoque. S'ensuit alors une série d'événements qui mis bout à bout auraient pu donner un excellent melting-pot de ces références mais dont le résultat ne tient absolument pas sur la durée. Tout le sel du climat paranoïaque du film de John Carpenter est dilué dans une intrigue mollassonne. Tout le merveilleux du voyage dans les profondeurs offert par James Cameron semble scrupuleusement écarté. Ne reste en fin de compte que ce mal étrange qui s'en prend aux membres de l'équipage et qui rappelle l'épidermique film d'horreur d'Eli Roth. L'une des sous-intrigues que la réalisatrice sème pourtant en court de route. Et c'est bien là l'essentiel du problème chez Neasa Hardiman. Des idées, la réalisatrice en a. Mais chaque fois qu'elle se lance dans un thème plus ou moins fantastique, elle ne semble pas y croire suffisamment pour le développer jusqu'à son terme. Les interprètes, eux, et à commencer par l'actrice britannique Hermione Corfield, font comme des automates, ce qu'on leur dicte de faire. D'un potentiel de départ plutôt intéressant, voire fascinant, Neasa Hardiman accouche d'une œuvre hybride inaboutie...

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