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jeudi 6 mars 2025

Trepanator de N.G.Moutier (1992) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Huit ans après Mad Mutilator et seulement une année avant Alien Platoon, le réalisateur, scénariste et libraire français Norbert Moutier revenait avec un nouveau zé-d'œuvre du zédième-art. Trepanator que ça z'appelle. Le plus zédifiant cinéaste hexagonal revenait en 1991 avec une œuvre ambitieuse se référant à l'écrivain américain H.P.Lovecraft à travers cette citation : ''La vie est une chose hideuse et de la face cachée de notre savoir, suintent de démoniaques fragments de vérité qui la rendent mille fois plus hideuse''... C'est par cette phrase poético-morbide extraite du recueil de nouvelles Facts Concerning the Late Arthur Jermyn and His Family que le romancier publia pour la première fois en 1920 que sous son habituel pseudonyme de N.G.Mount, Norbert Moutier attise notre curiosité en inscrivant donc son œuvre dans la traditionnelle ambition de l'homme se prenant pour Dieu. Plus proche du chirurgien fou de la nouvelle Herbert West – Reanimator que H.P.Lovecraft fera publier sous forme de feuilleton dès juillet 1922 que du roman de la romancière britannique Frankenstein; or, The Modern Prometheus qui vit quant à lui le jour en 1818 avant d'être traduit en français trois ans plus tard, Norbert Moutier semble d'ailleurs insister à ce sujet puisque le neurochirurgien qu'interprète à l'écran Michel Finas (que l'on reverra très rapidement au générique d'Alien Platoon) se nomme Herbert East (signifiant ''Est'', par opposition à West qui lui, signifie ''Ouest''). Descendant d'un médecin aussi fou que lui qui fut assassiné par la police alors qu'il opérait dans d'abominables conditions des patients qui perdaient littéralement la tête. Herbert a donc depuis repris les travaux de son ancêtre et cherche à faire fructifier ses travaux en revendant aux plus offrants le fruit de son labeur. Et ça tombe bien car actuellement se préparent les futures élections présidentielles américaines.... Ah oui ! J'oubliais de le préciser mais après une séquence d'introduction se déroulant en France, voici les protagonistes désormais projetés aux États-Unis. Une illusion qui aurait été presque parfaite si tout ce qu'avait entrepris le chef-décorateur pour nous faire croire qu'effectivement le film se déroulait outre-atlantique n'avait pas été sabordé par des moyens financiers au raz des pâquerettes !


Car tout comme projet initié par Norbert Moutier, Trepanator sent le film fauché. Sans doute quelques dizaines de milliers de francs (et je suis large) ont apparemment servi à tourner ce film à la vas comme j'te pousse, sans répétitions et sans prises multiples. Un film 100% bio, sans addictifs autres que des tonnes de latex servant à fabriquer des crânes, des mains, des jambes, des têtes, des bras tous plus factices les uns que les autres et auxquels ont été ajoutés des abats d'animaux pour un résultat, ma foi, plutôt réussi. Compte tenu du budget et du manque de talent de l'auteur et de ses interprètes, on ne va pas gâcher le seul aspect de Trepanator qui peut encore retenir le spectateur devant son écran. Côté gore, on en a donc pour notre argent. Ça saigne beaucoup. Les trépanations en question n'étant qu'une mise en bouche gracieusement offerte en apéritif avant que notre neurochirurgien ne passe la frontière du raisonnable et ne se transforme en un véritable équarrisseur. La table d'opération se transformant rapidement en un véritable étal de boucher, Herbert East peut compter sur l'assistance de Karl, sorte de Igor frenchie glauquement incarné par Michael Raynaud, créateur ici des effets-spéciaux et dont la carrière d'acteur s'arrêtera à ce seul long-métrage. Notons que parmi les principaux interprètes l'on retrouve le réalisateur Jean Rollin. Cinéaste et écrivain culte qui a fait du mythe du vampire son principal gagne-pain sur grand écran et dans les librairies (il adaptera notamment au cinéma en 1997 son propre roman Les Deux Orphelines vampires édité quant à lui en 1993 dans la collection culte, Angoisse, des éditions Fleuve Noir). Mais le plus surprenant reste ici la courte présence à l'image du réalisateur américain William Lustig. Auteur du cultissime Maniac en 1980, il apparaît sous les traits d'un patient victime de cauchemars récurrents qui se présentent sous la forme d'une silhouette. Celle d'un flic. Celui qu'incarna l'acteur Robert Z'dar dans la franchise Maniac Cop que réalisa également William Lustig. Une silhouette qui ne prête d'ailleurs absolument pas à la confusion puisque le visage, certes ombragé, fait référence au problème de chérubisme dont était victime l'acteur américain ! Pour ce qui est de l'histoire, Trepanator s'intéresse essentiellement à son chirurgien fou et au dirigeant de l'établissement où il travaille (quiconque se retrouve à devoir passer le pas de la porte d'un tel endroit pour s'y faire opérer est condamné à une mort certaine). Mais également a ce jeune homme politique pas très futé dont Herbert choisi de prélever le cerveau afin de l'échanger avec celui de son père ! Après, tout par en vrille, ce film de savant fou se transformant en une invasion de zombies ! Bref, c'est du grand n'importe quoi jouissif malgré la légion de tares que porte en lui le film de Norbert Moutier ! Culte !

 

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