Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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jeudi 13 octobre 2016

Phantasm V : Ravager de David Hartman (2016)




Un grand merci à l'équipe de TheRealTeam@TaMère qui nous propose souvent en avant-première de réelles merveilles...

Dire que je l'attendais celui-là est un euphémisme. Depuis la sortie du quatrième opus en 1998, nous n'avions presque plus de nouvelles de Reggie et Mike si ce n'est à travers des annonces qui virent le jour pour la première fois il y a quelques années. En fait, dès l'année 2004, soit six ans après Phantasm IV: Aux sources de la Terreur, le réalisateur Don Coscarelli, géniteur des quatre premiers opus annonce son désir de tourner une cinquième fois, tant que ses principaux interprètes sont encore capables de tourner. En 2005, et alors que Don Coscarelli et la New Line évoquent l'éventualité d'une nouvelle trilogie Phantasm, cette idée est vite reléguée aux oubliettes. Bien que l'acteur Reggie Bannister ait nié toute activité concernant une éventuelle suite en 2007, rien n'interdit selon lui qu'un cinquième chapitre puisse voir le jour dans les années à venir. En 2013, et contrairement aux propos du cinéaste qui nie l'existence d'un nouvel épisode de la saga initiée en 1979, le film aurait en réalité été tourné dans le plus grand secret. Le 24 mars 2014, un teaser fait même son apparition sur différents sites, prouvant sa réelle existence. Autant dire que pour les fans, c'est l'impatience. Le film, qui devait d'abord sortir en 2015 attendra jusqu'à l'année suivante pour bénéficier d'une sortie coïncident avec la remasterisation du premier Phantasm au format 4K. La première diffusion de ce qui désormais est connu sous le titre Phantasm 5 : Ravager a lieu au Fantastic Fest d'Austin le 25 septembre dernier, et sa sortie officielle aux États-Unis le 07 octobre suivant.
La différence fondamentale entre ce dernier chapitre les quatre qui l'ont précédé est l'abandon de Don Coscarelli à la réalisation, la tâche étant confiée au réalisateur et co-scénariste David Hartman. Mais que les fans ne se fassent pas trop de soucis. Si Don Coscarelli n'a pas assuré la réalisation de ce qui devrait fort logiquement devenir le tout dernier volet d'une saga qui aura duré dans le temps presque quarante ans, il en a tout de même écrit le scénario et en est le principal producteur. Pour cette grande dernière, le scénariste et le réalisateur ont convié tous les principaux interprètes de l'oeuvre originale. Michael Baldwin, Bill Thornbury, Reggie Bannister et l'immense (dans tous les sens du terme) Angus Scrimm. Et même Kathy Lester, celle-là même qui traînait en robe mauve dans le cimetière du premier épisode et qui reprend ici son rôle pour une très courte apparition.

Si les quatrième et cinquième épisodes sont distants l'un de l'autre de presque vingt années et si Don Coscarelli a passé la main, les choses n'ont fondamentalement pas changées. Pour le bonheur des fans et sans doute le malheur de ceux qui ne connaissent pas les œuvres passées de Coscarelli. Mais alors, pourquoi Phantasm 5 : Ravager aurait-il un effet positif sur les uns et devrait fort logiquement décevoir les autres ? Si l'on se met dans la position du fan, tout ce que l'on attend d'un Phantasm, c'est de retrouver l'esprit des œuvres passées et non pas un reboot du scénario original. Et même avec les progrès qui depuis ont été fait en matière d'effets-spéciaux numériques, on n'a pas forcément envie de voir tout péter dans tous les sens. Et cela, David Hartman et Don Coscarelli l'ont apparemment bien retenu. A moins qu'il ne s'agisse que d'un soucis de budget qui, semble-t-il, fut particulièrement maigre. Que l'une ou l'autre raison soit la bonne, Phantasm 5 : Ravager demeure bien dans l'esprit de la saga, et c'est tout ce qu'on lui demandait. A tel point que les nouveaux venus risquent justement de bouder ce cinquième épisode. Mais pourquoi ?

Parce que le film de David Hartman a d'ors et déjà pris un sacré coup de vieux. Mis bout à bout, les films conservent une grande cohérence et une très belle homogénéité. Par contre, certains vont grincer des dents en visionnant ce cinquième épisode qui en matière d'effets-spéciaux devrait, pour eux, revoir sa copie. C'est kitsch à n'en plus finir. Les CGI sont mal intégrés et certains passages qui auraient dû nous en mettre plein la vue sont d'une incroyable laideur (voir la scène durant laquelle une ville est scrupuleusement détruite par d'immenses sphères métalliques planant dans le ciel). Pour les fans, cette vision n'aura sans doute rien de choquant mais pour les autres... Toujours est-il que Phantasm 5 : Ravager s'adresse avan tout aux fans. Et là, pas de problèmes, c'est du tout bon. Si vous avez aimé les quatre précédents volets, vous allez savourer celui-ci. Et même si le cycle des Phantasm semble connaître la fin avec ce cinquième chapitre, on rêve toujours d'un sixième épisode. Pourquoi pas ?

A lire également: 

Phantasm de Don Coscarelli (1979)

Phantasm II de Don Coscarelli (1988)

Phantasm III: Le Seigneur De La Mort de Don Coscarelli (1994)

Derrière le Masque (première partie) - Jason Voorhees - Michael Myers - Leatherface



Ari Lehman, Steve Daskawisz, Richard Brooker et Ted White vous disent(il quelque chose ? Tony Moran, Dick Warlock, George P. Wilbur, Don Shanks, vous les connaissez ? Gunnar Hansen, Bill Johnson, R.A. Mihailoff, Robert Jacks ne vous évoquent rien ? Et pourtant, tous ont contribué à rendre célèbres trois des plus grandes icônes du cinéma d'horreur, de l'épouvante et du fantastique. Si maintenant je vous dis, Jason Voorhees, Michael Myers et Leatherface, ressentez-vous comme un léger frisson à leur évocation ? Pour que soient enfin éclairés tous ces hommes qui un jour nous ont procuré d'immenses frissons tout en demeurant dans l'ombre, je vous propose un cycle en trois parties dans lequel nous découvrirons le vrai visage de ces interprètes ayant donné vie à d'illustres créatures masquées. Vendredi 13, Halloween et Massacre à la Tronçonneuse ayant connu d'innombrables suites, nous ne nous attarderons que sur les œuvres originales. Celles qui ont fait naître la légende.

Le premier d'entre eux se nomme Ari Lehman, et c'est lui qui porta en premier le masque de Jason Voorhees. Ou plutôt le visage déformé du petit garçon qui a fini noyé dans le lac du camp de vacances Crystal Lake pendant que ses moniteurs jouaient à des jeux que l'on pratique en général horizontalement. On n'aperçoit le personnage qu'à la toute fin du film. Après que le véritable tueur (sa mère vengeresse de Jason) termine son existence décapitée par la dernière survivante, Alice Hardy quitte le camp de Crystal Lake à bord d'une petite embarcation. Alors qu'elle vient de s'endormir après la nuit terrifiante qui a vu tous les moniteurs décimés l'un après l'autre, la jeune femme fait un horrible cauchemar dans lequel Jason émerge des eaux pour emporter Alice avec lui vers le fond. Si la scène n'est qu'un rêve, le mythe de Jason Voorhees naît à ce moment très précis. L'acteur Ari Leehman a quinze ans lorsqu'il endosse l'horrible portrait de Jason. Depuis, il a formé le groupe Firstjason (référence au film qu'il a interprété) dans lequel il assure le chant et le clavier. Sa seule et unique participation au septième art après son rôle dans le premier Vendredi 13 semble d'avoir été Membre du jury des courts-métrages au second Festival international du Film fantastique d'Audincourt connu sous le nom de « Bloody week-end » en 2011.

Le second, c'est Tony Moran. Et s'il est de bon ton de parler de cet acteur né le 14 aout 1957 à Burbank en Californie, c'est parce qu'il a été le premier à interpréter le célèbre tueur Michael Myers de John Carpenter dans la série de films Halloween. Si on voit apparaître son nom au générique du second volet, c'est parce que le film montre quelques flash-back du premier, mais c'est bien Dick Warlock qui a pris la suite. Les plus curieux auront peut-être remarqué un rapport entre le patronyme de l'acteur et celui de la jeune Erin Moran que l'on découvrit dans l'excellente série télévisée Happy days créée par Garry Marshall et qui y interprétait le rôle de Joanie Cunningham, la sœur cadette du héros Richie.
Alors que sa carrière est en dents de scie, avec davantage de bas que de haut, c'est lors d'un entretien avec le cinéaste John Carpenter que Tony Moran obtient le rôle. Un personnage qui pourtant ne lui offrira aucune forme de fortune puisqu'on ne le reverra apparemment que dans quatre autres longs-métrages demeurés inédits chez nous (The Lucky Break, Beg, Emerginf Past et Stingy Jack) et autant de participations à des séries télévisées. Pour son rôle de Michael Myers, il ne touchera que la modique somme de 250 dollars...

Enfin, troisième acteur à s'être mis dans la peau d'un croquemitaine, l'islando-américain Gunnar Hansen qui contrairement à ses deux acolytes réussi par la suite à entretenir une réelle carrière au cinéma de 1974 à 2014, jusqu'à sa disparition l'année suivante. Lorsque Gunnar obtient le rôle de Leatherface (plus communément appelé chez nous « Tronche de cuir », en rapport avec le fait qu'il porte un masque constitué de morceaux de visages humains cousus entre eux) dans l'un des plus grands films de toute l'histoire du cinéma horrifique, Massacre à la tronçonneuse, il vient tout juste de terminer ses études. Un monstre gigantesque et obèse dont la singularité et d'aimer courir après ses victimes armé d'une tronçonneuse. Jason et Michael ayant une prédisposition pour les armes silencieuses, l'univers dans lequel est plongé le personnage campé par Gunnar est vraiment tortueux, violent, poisseux, graphique et bruyant.
Alors que le second volet des aventures de la « Famille Tronçonneuse » est toujours dirigé par le cinéaste américain Tobe Hooper, Gunnar Hansen laisse la voie libre à d'autres interprètes et c'est donc Bill Johnson qui prendra sa place sous le masque de Leatherface. Depuis, Gunnar aura joué dans un peu plus de vingt longs-métrages dont une parodie de Massacre à la tronçonneuse (Hollywood Chainsaw Hookers de Fred Olen Ray en 1988) et Texas Chainsaw 3D en 2013..

mercredi 12 octobre 2016

Angel Heart de Alan Parker (1987)



Que peut-il y avoir de plus effrayant qu'un authentique film d'épouvante vous glaçant les sangs ? Une œuvre qui justement n'est pas à ranger dans la case 'films horrifiques' et qui par l'inattendue angoisse qu'elle génère démultiplie l'effet recherché. Un peu comme une scène d'amour torride au beau milieu d'un drame, d'un policier, ou d'une comédie et qui a beaucoup plus de chance d'attiser les braises que dans un vulgaire film érotique dont on connaît par avance le contenu. Si Angel Heart est dès le départ attendu comme un thriller moite et teinté de fantastique, nous ne sommes pas obligatoirement prêts à recevoir les innombrables scènes cauchemardesques qui y pullulent. On savait Alan Parker un esthète et l'on pouvait supposer que la présence de l'immense Mickey Rourke apporterait autrement plus de cachet à l’œuvre que n'importe quel autre acteur de l'époque. Mais ce qui saute tout d'abord aux yeux, c'est l'impressionnant travail visuel que l'on doit communément aux décors de Brian Morris et à la superbe photographie de Michael Seresin.

Les couleurs semblent s'être faites la malle pour une contrée plus optimiste que le New-York et la Louisiane qui nous sont dépeints ici de manière extraordinairement austère. Et même le folklore des rues en cette année 1955 ne parviennent pas à atténuer cette impression de fin du monde. Fanfares et danseurs de claquettes traversent des champs de ruines où reposent des cadavres frigorifiés sur lesquels les chiens abandonnés posent le regard un instant avant de prendre la fuite. C'est dans ce contexte moribond que le détective privé Harry Angel répond à l'appel mystérieux d'un avocat, Herman Winesap, qui pour le compte d'un certain Louis Cyphre lui propose de rencontrer son client. Un homme bien mystérieux qui va proposer à Harry de retrouver Johnny Favorite avec lequel il est en affaire et qui n'aurait pas donné de nouvelles de lui depuis les douze dernières années.

Harry Angel, c'est donc Mickey Rourke. Long pardessus en coton, cravate dépareillée, cheveu gominé et coiffure partiellement entretenue, barbe de trois jours, cigarette coincée entre les lèvres. Typiquement le genre de détective que l'on imagine justement rencontrer à cette époque. Les enquêtes que mène habituellement Harry sont à son image : minables ! Elles n'ont pas fait de lui un homme riche mais elles lui permettent de vivre, ce qui semble déjà pas mal pour un homme qui a connu la guerre et en est revenu avec pas mal de séquelles. Retrouver Johnny Favorite devrait être du gâteau pour Harry. Malheureusement pour lui, ce gâteau va avoir un goût amer. Plongeant dans un abîme sans fond, il va connaître sa pire expérience d'homme et de détective.

De New-York à la Louisiane, c'est partout pareil. Où qu'aille notre héros, c'est le même constat. Tout y sombre dans un inévitable chaos. Les morts pourchassent le détective comme des ombres. Lui collent à la peau au point que la police finit par le soupçonner d'en être le responsable. Chaque rencontre se solde par un échec. Alan Parker a le prodigieux sens du spectacle. Dès les premiers instants, on est saisi par la noirceur du propos. Tout commence par ce cadavre gelé qui semble regarder au dessus de lui. On n'avait pas vu d'aussi saisissants instantanés de mort depuis les cadavres eux aussi gelés de l'équipe norvégienne rencontrée dans le chef-d’œuvre de John Carpenter, The Thing. Face à Mickey Rourke, Robert de Niro. Imposant, barbu, les ongles longs, jouant avec une canne qu'Alan Parker aime nous montrer manipulée en gros plan. Louis Cyphre... Louis Cypher... Lucifer. Et comme il le dira lui-même plus tard plus pratique à faire passer que Méphistophélès. Anxiogène, Angel Heart l'est assurément. A tel point que même ce refuge qu'est censée représenter l'église est inquiétant. Elle et ces nonnes assises sur un banc, l'uniforme balayé par le vent. Ou par le souffle du Diable, peut-être ? Un démon qui s'invite dans des chapelles sans y craindre jamais le courroux de son principal rival : Dieu lui-même.
Alan Parker crée une belle homogénéité entre ses protagonistes, les décors et l'intrigue. Sur fond de culture vaudou, Angel Heart possède de plus une très belle partition musicale que l'on doit au compositeur sud-africain Trevor Jones...

mardi 11 octobre 2016

Happy Birthday to Me de J. Lee Thompson (1981)



Ah les années quatre-vingt! On aura beau dire ce qu'on veut, mais le cinéma d'épouvante de cette décennie là possédait un charme qui depuis s'est fait la malle. Tout y semblait beaucoup plus naturel qu'aujourd'hui. Désormais, la courses au 'paraître' étant l'un des seuls attributs que mettent en avant les acteurs (jeunes de préférence), tout y semble tristement aseptisé. Même les remakes peinent à retrouver le charme de ces vieilles bandes VHS que l'on regardait le soir lorsque nos vieux allaient se coucher. Le slasher a participé à ces grands sabbats durant lesquels nous invoquions la Faucheuse afin qu'elle emporte ces individus forts en gueule mais au faible Q.I. Nous avalions des kilomètres de bandes magnétiques sur lesquelles étaient imprimés des meurtres sanglants entrecoupés de scènes de nudité et de dialogues souvent insipides. Le genre nous a offert quelques classiques réputés insurpassables. Certains sont entrés dans la légende, et d'autres sont malheureusement tombés dans l'oubli.
Il faut être un amoureux du genre pour se rappeler de certains films qui pourtant, même aujourd'hui, presque trente ans après, demeurent, j'en suis convaincu, comme les meilleurs du genre. Non pas les sempiternels Halloween et Vendredi 13 que l'on ne cesse de citer en exemple, mais plutôt The Prowler ou The Burning qui restent à mon humble avis, les sommets du genre. Il en est un qui demeure toujours enfoui dans un coin de mon esprit et que je n'avais pas revu depuis au moins trente ans : Happy birthday to Me.

Vous me direz que la chose est stupide, mais j'en avais surtout conservé comme souvenir la présence de l'actrice Melissa Sue Anderson qui n'était autre que la jeune Mary Ingalls dans la célèbre série télévisée La Petite Maison dans la Prairie. Mais si j'en parle aujourd'hui, c'est évidemment parce que je me souviens également avoir entretenu un fantasme autour de ce film qui proposait une alternative intéressante au commun des slashers et surtout, un twist final particulièrement inattendu. Si je consacre aujourd'hui un article au film de Jack Lee Thompson, c'est parce que j'ai eu l'opportunité de le redécouvrir hier soir, dans la pénombre de mon salon. Le même où je passe tant d'heures à écrire un peu tout et n'importe quoi, une bonne moitié de mes textes terminant leur existence dans la corbeille.

Pour commencer, j'avais oublié que le film durait presque cent-dix minutes. Et en y repensant, je me suis dis que pour un slasher, c'était plutôt hors du commun. Une œuvre, de plus, réalisée par un cinéaste dont ça n'était pas forcément la spécialité puisqu'en dehors de L'Oeil du Malin en 1967, il n'avait pour coutume que de tourner des films policiers, d'aventures, des drames, des thriller, des films historiques, des comédies, des westerns, avant de reprendre plus tard le flambeau de la série des 'Justiciers' initiée par Michael Winner et avec Charles Bronson dans le rôle principal. Un film d'horreur donc, planté au beau milieu d'une filmographie. Melissa Sue Anderson, son actrice principale, n'a quant à elle pas fait de vague dans le milieu du cinéma puisqu'entre 1977 et 2006, elle n'a tourné que dans onze films dont aucun de mémorable... à part peut-être ce Happy birthday to Me justement ?

Réalisé en 1981, la même année que The Funhouse de Tobe Hooper, Meurtres à la Saint-Valentin ou le second chapitre de la saga Vendredi 13, Happy birthday to Me fut en bonne voie pour trôner au sommet des slashers sortis cette année là. Si ce n'était la présence de The Burning cité plus haut qui 'écrasa' tout sur son chemin. Il y a quelque chose de beaucoup plus terrifiant que les meurtres à proprement dit lorsque l'on redécouvre certains films qui nous avaient laissé jusque là, une trace indélébile : c'est de ne plus retrouver le charme qu'ils étaient censés avoir à l'époque et qui désormais n'est plus. Au bout d'une heure, je me suis demandé ce qui avait pu démarquer Happy birthday to Me des autres slashers. Une heure à m'ennuyer. A attendre que le film démarre vraiment et n'affiche pas que de simples dialogues soporifiques et lénifiants. Quelques meurtres originaux mais sûrement pas assez... saignants !

Et lorsque l'on ne nous donne pas de grain à moudre, faut bien se faire la main sur autre chose. Et pourquoi pas le joli regard de Melissa Sue Anderson justement. Parce que ses amis, hein, sont de fieffés abrutis. Contrairement à un Vendredi 13 dans lequel l'identité du tueur ne fait aucun doute (à part dans le premier volet qui je le rappelle, met en scène la MERE de Jason Voorhies dans le rôle de la meurtrière), Happy birthday to Me sème le doute. Pourquoi pas le taxidermiste, avec sa gueule de première communion ? Ou elle, dont le comportement étrange éveille des soupçons ? L'une des scènes les plus significatives de ce jeu qu'entreprend Jack Lee Thompson pour semer le doute dans l'esprit des téléspectateurs est celle où Virginia et Rudy sont en haut d'un clocher. Rudy sort un couteau et s'approche de Virginia. Ensuite, un plan nous montre de nombreuses gouttes de sang tomber sur le sol de l'Eglise. On peut donc supposer que Rudy vient de poignarder Virginia. Sauf que l'on retrouve la jeune femme quelques minutes après à l’hôpital, affolée, et sans la moindre égratignure. On devine cette fois-ci que c'est elle qui a tué Rudy puisque ce dernier n'est plus en sa compagnie et a disparu. Sauf que l'on retrouve ce dernier plaisantin dans la bibliothèque, un bandage à la main droite, et expliquant à Virginia (qui s'était sauvée du clocher), qu'il s'est écorché la main avec son couteau en tentant de couper la corde retenant la cloche. Ceci expliquant le sang tombé plus tôt sur le sol de l'église...

Des scènes comme celle-ci, Happy birthday to Me en contient plusieurs. Sauf que la mayonnaise ne prend pas. La réalisation d'un tel procédé demande une maîtrise parfaite en matière de scénario, de montage et de mise en scène. Le style est un peu enfantin et ne provoque aucune réelle surprise du genre : « Mince, le scénario est tellement diabolique et bien fichu que je ne m'y attendais pas ». Question crédibilité, le film est assez léger en la matière. Dès lors que tout ce petit monde est victime de disparitions (et donc de morts violentes), ça n'a pas l'air de choquer profondément ceux qui demeurent encore en vie. Quant à une éventuelle enquête policière... Il va falloir attendre longtemps avant que la police s'en mêle. Plus stupide encore, le jeu permanent des personnages avec la mort. Je veux bien que certains aient l'esprit tordu, mais lorsque l'une des jeunes femmes du groupe, d'abord inquiète de la fausse disparition de Rudy, fait elle-même semblant de s'être noyée dans une piscine, c'est pousser le bouchon un peu loin. Jack Lee Thompson abuse de ce type d'effets, peut-être même plus que dans n'importe quel autre slasher.

Ça n'est finalement qu'au bout d'un peu plus d'une heure et quart que l'on connaît enfin l'identité supposée du tueur. La tournure que prennent les événements prend enfin tout son sens. Ce qui jusqu'à maintenant paraissait comme une œuvre majoritairement décevant, gagne en intensité et certains détails enfin mis à jour donnent un sens à la plupart de ce qui s'est produit jusque là. La question demeurant étant de savoir si Happy birthday to Me mérite tout l'ennui qu'il procure durant deux bons tiers du métrage. Pas sûr. Mais ce qui est certain, c'est qu'entre la première et seconde vision, séparées par plus de trente ans, le film n'a plus du tout le même visage qu'à l'époque. Il demeurera comme un vieux souvenir qui finira par s'estomper avec le temps...

dimanche 9 octobre 2016

Cycle improbable : Shinboru de Hitoshi Matsumoto (2009)



Que peuvent avoir en commun un catcheur qui se prépare à monter sur le ring et un homme affligé d'un quotient intellectuel terriblement bas? Qui ou quoi peut relier ces deux êtres dont les intérêts n'ont apparemment eux non plus aucun rapport? D'un côté, le Mexique. Le catcheur va bientôt rejoindre le ring sur lequel il parviendra ou non à prouver ce que, désespérément, son fils tente de prouver à ses camarades de classe. Que la véritable force est celle de l'esprit. De l'autre, un lieu dont la situation reste floue. Une pièce d'une blancheur immaculée, gardée par une armée d'anges dont seul leur petit sexe dépasse du sol et des murs. Et puis un homme. Vêtu d'un accoutrement aux couleurs aussi chatoyantes que celles d'une tenue d'enfant. Un esprit faible, pur, et encore protégé de la perversion du monde moderne. Après s'être assurés de son éveil, la myriade d'anges s'évapore derrière les murs et ne laissent à cet homme que leur sexe en guise de "buzzer" organique. Des excroissances qui, lorsque l'homme appuie au hasard sur l'une d'elles, donne naissance à des objets aussi divers qu'un banzaï, une jarre, un guerrier massaï ou encore une assiette de tofu. L'une d'elles promet même une issue à cette salle de jeu faussement chaleureuse. Mais l'homme n'est pas encore prêt. Il va lui falloir s'éduquer. Tout seul, il va apprendre à combiner ces drôles de boutons péniens afin de parvenir jusqu'au moment de liberté tant désiré. Pendant ce temps là, notre ami catcheur part vers son destin. Accompagné par sa fille, une bonne sœur qui n'hésite pas à continuellement engueuler les personnes qu'elle croise sur sa route, il arrive au vestiaire, se change, et attend que son retentisse dans la grande salle où les spectateurs s'entassent. Son fils est là. Il est inquiet pour son père. Il espère que le combat se passera bien pour lui.  

 Mais pour cela, faudra-t-il encore que le doux dingue enfermé dans la grande pièce blanche parvienne à apprendre assez pour comprendre pleinement la mécanique des lieux. Car c'est là que se joue véritablement le destin de notre catcheur. Le sien, et peut-être même celui de l'humanité toute entière... 

 Symbol de Hitoshi Matsumoto n'est définitivement pas un film comme les autres. Affublé d'une esthétique minimaliste et séduisante, il porte effectivement en lui toute une série de symboles qu'il serait sans doute vain de capter dès la première projection. Si l’œuvre est différente de tout ce que nous avons pu voir jusqu'à maintenant, il ne faut pas avoir peur de se lancer dans l'aventure. Car même s'il peut arriver que l'on craigne un éventuel ennui devant des scènes dont la paresse peut redouter, c'est au fil de ce jeu de réflexion dont est le principal (et le seul) joueur cet homme que l'on finira par découvrir ce qui se trame véritablement derrière une histoire quelque peu alambiquée. Les plus réticents devront sans doute passer le cap du quart d'heure (voire de la demi-heure) pour saisir enfin le sens de cette fable poétique. L'apprentissage et l'entraînement sont les bases de l'enseignement que devra acquérir cet homme pour que les espoirs mis en lui aient une chance d'aboutir.  

Symbol n'est pas qu'une œuvre philosophique. C'est aussi une comédie diablement amusante. Alors qu'il apprend l'obéissance et la patience durant la scène de repas de tofu, on devine assez nettement le but de ceux qui le guettent d'en haut. Le voir réclamer comme un enfant de la sauce-soja pour accompagner ses tofus et être exaucé seulement après les avoir tous englouti est drôle, assurément. Et que dire de cette scène à rallonge terriblement ludique durant laquelle l'homme fait preuve d'une jugeote acquise durant son apprentissage , et qui le voit réfléchir sur un moyen de passer la porte de sortie avant qu'elle ne se referme sur lui ? Un vrai jeu de réflexion s'engage entre ces vicieux petits anges qui "pètent" devant certains échecs et cet homme convaincu de devoir trouver une issue lui permettant de quitter cette cage dorée dans laquelle il est enfermé depuis bien trop de temps. On aime ou pas le décor épuré des passages qui le mettent en scène et qui tranche avec le quotidien presque banal du catcheur et de sa famille.  

On apprécie également la folle montée en puissance de la fin du film (que l'on gardera secrète pour n'en dévoiler aucun secret), d'un point de vue visuel, et qui rappellera (vaguement) l'extraordinaire beauté de la fin de l'excellent The Fountain de David Aronovski.  

Symbol est donc un film stupéfiant (dans tous les sens du terme), visuellement irréprochable (effets-spéciaux numériques minimalistes mais néanmoins remarquables) et doté d'idées fameuses. A voir pour découvrir. A revoir pour en saisir toutes les subtilités.

jeudi 6 octobre 2016

Children Shouldn't Play with Dead Things de Bob Clark (1972)



Si l'on pouvait graver sur l'une des façades de la tour Montparnasse, de bas en haut, en partant de la base, et à l'aide d'une taille de police de caractère de douze la totalité des œuvres consacrées aux morts-vivants, la surface contiendrait sans doute TOUT JUSTE la place suffisante à les référencer toutes. C'est vrai, le film de zombies et devenu le sujet de tellement de longs-métrages que l'on ne sait plus vraiment où donner de la tête. Entre les chefs-d’œuvre du genre (La Nuit des Morts-Vivants et Zombie en tête) et l'effrayante quantité de nanars (trop nombreux à lister), beaucoup ont choisi de s'engouffrer dans la brèche. Avec plus ou moins de bonheur. Et notamment un cinéaste bien connu des amateurs de films d'horreur et de fantastique. L'américain Bob Clark, qui perdit la vie lors d'un accident de voiture en compagnie de son fils en avril 2007, a signé durant sa carrière, quelques films devenus avec le temps, des classiques. Considéré comme le père du Slasher avec son Black Christmas signé en 1974, il a confronté Sherlock Holmes à Jack L’éventreur dans Meurtre par Décret en 1979. Mais si le cinéaste nous intéresse aujourd'hui, c'est pour deux de ses premiers films. Dans l'ordre chronologique, le troisième et le quatrième. Deux films de zombies donc. Mais surtout deux œuvres totalement en marge du genre. Pour commencer, Children Shouldn't Play with Dead Things daté de 1972 (chouette! L'année de ma naissance).

Bob Clark s'inspire du classique en noir et blanc de George Romero cité plus haut. Une œuvre indémodable, inattaquable, intemporelle. J'avoue que sans le générique égrainant le nom des interprètes, de l'équipe technique et du réalisateur (ici BenJAMIN Clark), j'aurai pu croire à une œuvre du cinéaste José Mojica Marins, l'auteur du cultissime À minuit, je possèderai ton âme. Un cimetière, de nuit, plongé dans la brume, et surtout une silhouette, vêtue d'un haut de forme et d'une cape.

Alors, Children Shouldn't Play with Dead Things, film culte ou pas film culte ? Oui... et non. Mais non... et oui. En fait, on peut distinguer deux étapes dans cette bande qui fleure bon l'amateurisme. La première, et malheureusement la plus longue, n'apporte absolument rien en terme d'intrigue. Pourtant, si on se réfère au synopsis, Children Shouldn't Play with Dead Things a l'air plutôt sympa. Une troupe de théâtre (en fait, une bande d'allumés apparemment sous acide) débarque sur une île afin d'y répéter une pièce dont l'un des moments clés est la résurrection de cadavres enterrés non loin de là dans un cimetière. Incantations et dialogue stériles sont au menu. Ces derniers étant proprement chiants et déblatérés par la plupart des acteurs (amateurs) sur un rythme terriblement lent. Seule l'une des actrices semble habitée par son personnage (une descente d'acide?). Dans la peau d'une comédienne jouant dans un registre shakespearien, elle en fait des tonnes, exprimant physiquement la douleur psychologique éprouvée par son personnage. Si dans ce contexte amateur elle n'avait pas l'air si navrante, elle serait demeurée touchante. Durant une heure, Children Shouldn't Play with Dead Things n'est que dialogues roboratifs MAIS aussi et surtout, redondants. Ça sent l'improvisation. Le jeu des interprètes est vraiment poussif et l'on n'est pas loin d'avoir envie de mettre un terme à cette mascarade.

Une heure que cela dure jusqu'au moment où le miracle agit enfin. C'est ainsi que la seconde partie du film de Ben Clark débute. Ceux que l'on attendait arrivent enfin. Et l'on se dit que le calvaire que l'on vient de vivre valait vraiment le coup. Le cinéaste transforme un long-métrage inintéressant en un monument gothique, d'une stupéfiante noirceur. Mais ne vous affolez pas, cela ne va pas durer très longtemps. Alors profitons de ces quelques moments de grâce durant lesquels, travelling après travelling, tous entrecoupés de scènes toujours aussi démesurément chiantes, Ben Clark filme dans une brume inquiétante ses morts sortant de terre. C'est beau, sombre, morbide et filmé avec une telle efficacité, qu'on en oublierait PRESQUE tout ce qui a précédé et ce qui va suivre. En réalité, Children Shouldn't Play with Dead Things n'est culte que pour ces quelques trop courtes séquences. L’œuvre de Bob Clark n'aurait dû voir le jour que sous la forme d'un court-métrage. Alors culte ou pas ? Le film étant parasité par tellement de scènes inutiles et par si peu de réussies que je dirais...non, pas culte. Juste étonnant...

mardi 4 octobre 2016

Sanatorium Pod Klepsydrą de Wojciech Has (1973)



Sanatorium Pod Klepsydrą, c'est l'histoire de Joseph, qui, rendant visite à son père, apprend que celui-ci est déjà mort depuis plusieurs années. Décédé, oui, mais là-bas, chez lui, dans sa maison, dans son pays. Car ici, dans cet étrange sanatorium dirigé par le Docteur Gotard, la conception du temps y est différente. Décalé, immobile, il permet aux patients du praticien d'espérer pouvoir être sauvés d'une mort qui ailleurs les a déjà emportés. Alors qu'il est prié de s'endormir du voyage qui l'a mené jusqu'ici, Joseph s'enfonce peu à peu dans l'histoire. La sienne tout d'abord. Celle d'un enfant qui dans une petite ville peuplée de juifs a vécu auprès d'un père opticien. Un gamin qui y connut ses premiers émois sexuels et l'amitié auprès du jeune Rodolphe. Puis c'est l'Histoire avec un grand H qui est évoquée. Se mêlant à celle de Joseph, le jeune homme explore son passé, le précède, le réinvente, parce que l'unique but réel de ce fils d'opticien, c'est de sauver son père d'une mort qui pour l'instant demeure certaine.

Wojciech Has réalise avec Sanatorium Pod Klepsydrą, une œuvre monumentale. Le génie d'un homme qui a su s'accaparer l'écrit du romancier polonais Bruno Schulz, Le Sanatorium au Croque-Mort. L’œuvre de Wojciech Has est difficile à appréhender, et de toute manière pratiquement impossible à résumer en quelques mots. Dès lors que l'on est installé dans ce train qui mène le héros vers son incroyable destinée, on est irrémédiablement happés par le visuel foudroyant des images. Entre cet édifice apparemment laissé à l'abandon et au cœur duquel la nature semble avoir repris ses droits, et les dernières images d'un cimetière baroque planté au pied d'un village à l'architecture stupéfiante, Sanatorium Pod Klepsydrą ne peut en aucun cas laisser indifférent. Les sentiments se partagent. Entre la poésie onirique et fantasmagorique des dialogues et les tableaux qui composent cette œuvre de près de deux heures, on regrette parfois qu'une seule petite phrase puisse être énoncée. Tout le lyrisme des images se suffit à lui seul pour exprimer tout le ressenti d'un individu qui comme moi, est malheureusement demeuré sourd à l'Histoire (toujours avec un grand H) sous toutes ses formes.

Le spectacle aurait pu donc s'en trouver affaibli par ces dialogues dont la complexité atteint très vite son apogée, en la maintenant presque jusqu'au terme du long-métrage. Les personnages de Wojciech Has, c'est certain, parlent un autre langage. Ils vivent d'ailleurs dans un univers semblable au notre mais ressemblant davantage encore à ce monde invisible sur lequel se penchent de plus en plus d'adeptes. Il est impossible de demeurer mitigé devant un spectacle d'une telle beauté funeste. Soit le rejet est immédiat, soit l'on est saisi d'une manière irrévocable. Sanatorium Pod Klepsydrą est envoûtant, mystérieux, d'une extraordinaire humanité. Il faut voir l'amour de ce fils, capable de braver une Histoire pourtant déjà gravée dans la pierre. Faire ressurgir son passé, avec tout ce qu'il a pu comporter de doutes et de peurs. Parcourir des terres arides où la mort demeure la seule alternative... et tout ça, pour son père.

D'un point de vue strictement esthétique, je n'avais pas ressenti une telle émotion depuis très longtemps. En fait, depuis le Stalker d'Andreï Tarkovski. Car en choisissant des lieux de perditions, des édifices aux allures baroques et parcheminés des souvenirs de leur passé, Wojciech Has intègre le surréalisme à la réalité. Son œuvre est un voyage sidéral et sidérant. D'une noirceur parfois insondable et révélant des séquences inouïes. La fête juive se déroulant au cœur d'un village brumeux est extraordinaire. Le passage dans l'autre monde (c'est ainsi que je définie la scène) lorsque que Joseph descend dans la cave du magasin de son père est démentiel. Et des scènes comme celles-ci, le film en recèle d'innombrables. Sanatorium Pod Klepsydrąest une œuvre immense. Un chef-d’œuvre intemporel. Un film magistral signé par un grand maître du cinéma polonais...



lundi 3 octobre 2016

Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? de David et Jerry Zucker et Jim Abrahams (1998)



De retour aux États-Unis après un séjour à Beyrouth où il a déjoué les plans de Rouhollah Khomeini, Mikhail Gorbachev, Yasser Arafat, Mouammar Kadhafi, Fidel Castro et Idi Amin Dada, le lieutenant Frank Drebin est chargé de la sécurité pour la venue prochaine de la Reine Elisabeth II d'Angleterre. En parallèle, il enquête sur une sombre affaire de drogue dont a été victime son meilleur ami et partenaire Nordberg, soupçonné de trafique alors qu'il avait en réalité mis la main sur un réseau de trafiquants de drogue mené par un certain Vincent Ludwig. En remontant jusqu'à celui-ci, Frank fait la connaissance de Jane Spencer, assistante de Ludwig, lequel la jette dans les bras du lieutenant afin d'en apprendre un peu plus sur lui.
Mais très vite, Frank et Jane vont tomber amoureux l'un de l'autre. Malheureusement pour Frank, lors d'une erreur de jugement reléguée par tous les médias, il va se voir retirer la protection de la Reine Elisabeth II par la maire de Los Angeles. En apprenant de la bouche de Jane qu'un attentat contre la Reine organisé par Ludwig doit être commis lors d'un match de base-ball, il décide malgré tout de s'y infiltrer en endossant le rôle d'arbitre principal du match qui va avoir lieu...

Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? est le troisième long-métrage de la série des Y a-t-il... ? Réalisés, produits et scénarisés par le trio des ZAZ formé par David et Jerry Zucker et Jim Abrahams. Si l'on tient compte uniquement des œuvres auxquelles les trois hommes ont participé, Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? ne peut donc être considéré comme l'un des projets officiels de la série puisque il n'ont participé ni à la réalisation, ni à la production, ni même à l'écriture. Deux ans après le second, Y a-t-il quelqu'un pour tuer ma femme ? David Zucker est seul aux commandes de Y a-t-il un flic pour sauver la reine ?, même si ses deux complices participent toujours à l'écriture du scénario.

Dans le rôle principal, l'acteur Leslie Nielsen qui jouait déjà le premier volet des Y a-t-il... ? Autre petite précision : lorsque l'on parle ici de saga, le principe des suites ne peut être considéré que dans les versions françaises des œuvres du trio. Aucune ambiguïté n'est permise lorsque l'on constate que dans leur version originale, rien ne rattache les deux premiers films des suivants qui eux, formeront une trilogie à part entière. Dans le rôle du lieutenant Drebin, Leslie Nielsen campe un flic maladroit, séduit par une Priscilla Presley de toute beauté. A leurs côtés, on retrouve l'acteur George Kennedy qui a fait le forcing pour faire partie du casting alors qu'il avait regretté de ne pas avoir été pressenti pour jouer dans Y a-t-il un pilote dans l'avion ? Une fois encore, les ZAZ font preuve d'une imagination débordante. Les gags s'enchaînent à une vitesse prodigieuse, ne laissant aucun moment de répit au spectateur qui chercher ce que peuvent receler les premier et second plans. En ouverture, nous avons droit à un panel de sosies d'une partie des plus grands « secoués » de notre histoire. Le film surfe sur la vague de la parodie en s'inspirant très souvent de classiques tels que Un Espion de Trop (le procédé d'hypnose utilisé par le machiavélique Ludwig (l'excellent Ricardo Montalban) ayant été inspiré par le film de Don Siegel), ou L'Inspecteur Harry pour la réplique « quand je vois deux types en toge poignarder un mec, je les flingue. Ça, c'est ma politique. »

Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? demeure sans doute à ce jour comme l'un des tout meilleurs films des ZAZ, en tout cas, celui dont les gags ont conservé toute leur fraîcheur. Un film à voir et à revoir. A noter que deux suite ont été réalisées par la suite : Y a-t-il un flic pour sauver le président ? En 1991 et Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ? En 1994, toutes les deux étant toujours interprétées par Leslie Nielsen...

 

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