Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 17 août 2024

The Atticus Institute de Chris Sparling (2015) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

''Inspiré d'une histoire vraie...''. Voilà bien le genre d'accroche qui depuis des lustres n'a guère plus d'effets tant les producteurs et les distributeurs ont abusé de son usage. Elle est loin l'époque où Ruggero Deodato faillit être jeté en prison tant son Cannibal Holocaust avait chez certains laissé l'impression de faire partie de cette fascinante (mais néanmoins peu ragoûtante) frange du cinéma d'horreur où les meurtres sont parait-il bien réels ! Car voyons, à part deux ou trois séquences objectivement injustifiables lors desquelles le réalisateur et son équipe se sont laissés aller à quelques sordides meurtres d'animaux, le reste n'était que fiction. Depuis, des milliers d'autres longs-métrages ont tenté de réitérer l'exploit du vérisme en affirmant mordicus sur leur affiche ou au tout début du générique un bon gros ''inspiré de fait réels'' auquel plus personne ne croit cependant aujourd'hui. The Atticus Institute de Chris Sparling fait quant à lui partie d'un autre type de longs-métrages, au fond pas si éloignés du concept reposant sur des faits avérés, mais qui au final entrent dans une catégorie volontairement mensongère mais dont les auteurs se déchargent d'emblée de toute responsabilité quant à la mystification dont ils furent pourtant les organisateurs en invoquant le concept de documenteur. Pas la peine de vous faire un dessin du dit concept puisque tout est dans cette contraction des termes Documentaire et Menteur ! À titre d'exemple, l'un des plus brillants dans le domaine reste très certainement le film belge de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde C'est arrivé près de chez vous que les trois hommes réalisèrent voilà plus de trente ans...


Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et si certaines personnes en enjoindront peut-être d'autres à aller jeter un œil à tel ou tel film reposant sur ce type de concept, votre serviteur vous conseillera en priorité d'aller contempler l'une des merveilles du genre notamment interprété en 2004 par l'immense Werner Herzog. Lequel, entre des dizaines de fictions et de documentaires qu'il mit lui-même en scène s'est prêté au jeu avec l'excellent Incident at Loch Ness de Zak Penn ! Mais pour en revenir à The Atticus Institute de Chris Sparling, l'usage de faux documents vidéos et photographiques passés sous filtres vintage, de commentaires audios et la participation de faux témoins (mais vrais comédiens) ne laisse aucun doute sur la tromperie et ce, dès les toutes premières secondes. Ce qui aurait pu ruiner l'intérêt du long-métrage se révèle finalement assez anecdotique puisque le montage de The Atticus Institute permet malgré tout au spectateur de s'imprégner de l'ambiance et du sujet pour ne plus avoir à se soucier si les images d'archives sont réelles ou non. Ou si même plus simplement The Atticus Institute est authentiquement inspiré d'une histoire vraie. Le titre du film se réfère à un institut qu'aurait fondé un certain docteur Henry West (incarné à l'image par l'acteur William Mapother) spécialisé dans le domaine de la Perception extrasensorielle ou PES dont fait notamment partie la télépathie. Ici, le champ d'investigation dépasse de très loin les espérances des scientifiques puisque l'institut Atticus va très prochainement accueillir parmi ses patients une certaine Judith Winstead qu'incarne Rya Kihlstedt dont la ressemblance avec l'actrice Ellen Burstyn qui interprétait la mère de la pauvre Regan dans L'exorciste de William Friedkin n'est peut-être pas une simple coïncidence !


La jeune femme semble dotée de pouvoirs télé-kinésiques si remarquables qu'elle sera invitée par Henry West et son équipe à participer à un certains nombre de tests qui s'avéreront tous concluants. L'occasion pour l'un des personnages de faire le parallèle entre Judith et la célèbre para-psychologue russe Nina Kulagina qui au milieu du siècle dernier était prétendument détentrice du pouvoir de télékinésie. La jeune femme aura surtout été doté du don d'affabulatrice puisqu'il fut prouvé plus tard qu'elle utilisait notamment des aimants afin de simuler le déplacement d'objets par sa seule pensée ! La référence est donc ici, à minima, remarquablement inappropriée. Concernant le film, plus les expériences se multiplient et plus l'équipe de scientifiques remarque des incidents qui semblent avoir des origines qui dépassent de très loin le simple phénomène de télékinésie... The Atticus Institute exécute alors un grand écart en passant de la médecine psychiatrique et la pseudo-science au pur film fantastique à tendance démoniaque. C'est bien donc essentiellement sur le montage que repose tout l'intérêt du long-métrage. Une œuvre visuellement plutôt sobre, à l'image de Rya Kihlstedt qui n'en fait jamais trop et de la mise en scène qui va droit à l'essentiel. Le découpage est en effet relativement riche, passant de vidéos de caméras de surveillance à des séquences filmées par les témoins eux-même des événements, en passant donc aux témoignages récents ou des photographies enrichies de documentaire sonores. Bref, Chris Sparling réussi là une œuvre très divertissante et jamais ennuyeuse. Pourtant pas ''authentique'' pour un sou et à mi-chemin entre le documenteur et le Found-Footage, mais avec juste ce qu'il faut d'effets spectaculaires pour alimenter le récit dans ce qu'il incarne de sensationnel... Bon........ Mais........ Pour être tout à fait honnête, cela vaut surtout pour la première moitié du récit car il est un fait que The Atticus Institute aurait malgré tout gagné en puissance s'il avait été pensé comme un moyen-métrage plutôt qu'un format long car l'on remarquera qu'au bout d'un certain temps, le film semble malheureusement tourner en rond...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...