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vendredi 16 août 2024

The Strangler (Le tueur de Boston) de Burt Topper (1965) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Entre le 14 juin 1962 et le 4 janvier 1964, le tueur en série Albert De Salvo assassina treize femmes en les étranglant toutes chez elles. Surnommé L'étrangleur de Boston par les journalistes Jean Cole et Loretta McLaughlin du quotidien Record-American, l'homme alors âgé d'une trentaine d'années avait pour habitude de s'introduire dans leur appartement et d'agresser sexuellement ses victimes avant de les tuer. Arrêté en novembre 1964, il passe aux aveux et reconnaît l'effarant nombre de deux mille viols en l'espace de cinq ans. Condamné à perpétuité, Albert De Salvo passera dix ans derrière les barreaux avant d'être assassiné à son tour le 25 novembre 1973 par un co-détenu qui le poignarda plusieurs fois au cœur... Si en 1968 le long-métrage L'Étrangleur de Boston réalisé par Richard Fleischer fera entrer le tueur dans la culture populaire en mettant en scène Tony Curtis dans le rôle d'Albert De Salvo, certains semblent avoir oublié qu'une œuvre inspirée de ses méfaits avait déjà vu le jour trois ans auparavant sous le titre, The Strangler (Le tueur de Boston). Si dans sa version originale le titre ne fait pas directement références aux crimes perpétrés par Albert De Salvo, si le personnage central porte un nom radicalement différent et si le réalisateur Burt Topper et le scénariste Bill S. Ballinger prennent de grandes libertés avec la vérité, il est difficile de penser que le fait-divers et la fiction n'ont aucun rapport. D'autant plus que le film verra le jour alors que le célèbre tueur en série aura été jeté en prison seulement deux mois auparavant... Échafauder l'hypothèse selon laquelle il s'agirait d'une coïncidence est donc à écarter... Dans ce film tourné dans un somptueux noir et blanc, le rôle principal du tueur ici nommé Leo Kroll est interprété par l'acteur Victor Buono, lequel débuta véritablement sa carrière par le classique de Robert Aldrich, Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? en 1962. Après être apparu dans divers longs-métrages dont L'Étrangleur de Vienne du réalisateur et scénariste italien Guido Zurli en 1971 et dans lequel il incarnera une nouvelle fois le personnage principal en 1971, Victor Buono apparaîtra également dans diverses séries mais demeurera célèbre chez nous pour avoir tenu à plusieurs reprises le rôle du Docteur Schubert dans la série culte de Mayo Simon et Herbert F. Solow en 1977, L'Homme de l'Atlantide.


Un personnage excentrique, sorte de réminiscence de celui qu'il incarna donc dans The Strangler et dont l'attitude très particulière finira par le rendre rapidement soupçonnable. Le film de Burt Topper entre dans cette catégorie de longs-métrages qui suivent les traces d'un tueur plus qu'ils ne s'attachent en profondeur à l'enquête elle-même. Et si le lieutenant Benson (David McLean) et le Sergent Clyde (Baynes Barron) sont malgré tout très présents lors du récit, c'est bien le personnage de Leo Kroll qui intéresse avant tout le réalisateur et le scénariste. The Strangler partage donc un rapport ténu avec des œuvres aussi fondamentalement importantes que Psycho d'Alfred Hitchcock, Peeping Tom de Michael Powell, The Collector de William Wyler (même si dans ce cas, le sujet est quelque peu différent), Angst de Gerald Kargl, Henry, Portrait of a Serial Killer de John McNaughton ou encore Der Goldene Handschuh de Fatih Akın. Nettement plus sobre que ces trois derniers exemples, The Strangler met en scène un Victor Buono époustouflant, dont le personnage est sous l'emprise d'une mère alitée (l'actrice Ellen Corby) et dont les motivations paraissent donc avoir un rapport direct avec elle. Un fils et une mère aux rapports ambigus puisque l'attrait de cette dernière semble très largement dépasser le cadre de l'amour maternel pour ouvrir la porte à une relation incestueuse. Plus qu'un simple drame policier, The Strangler dresse le portrait clinique d'un homme déséquilibré incapable d'avoir des rapports normaux avec la gente féminine. Usant de rituels qui en font la parfaite définition du tueur en série, il demeure malgré tout certains détails qui pourraient laisser croire que les meurtres commis par étranglement ne sont pas tous produits par l'esprit trouble du sujet. Largement moins connu que le long-métrage de Richard Fleischer, celui de Burt Topper n'en est pas moins une très grande réussite, porté par d'excellents interprètes (auxquels l'on ajoutera notamment l'actrice Diane Sayer qui incarne l'une des deux employées féminines d'une fête foraine) mais surtout par un Victor Buono saisissant. Notons qu'en 2009 Michael Feifer mettra en scène le film The Boston Strangler et que dès 2023 Disney+ proposa Boston Strangler de Matt Ruskin dans lequel le réalisateur apportait une vision différente du fait-divers en mettant en avant l'enquête des journalistes Jean Cole et Loretta McLaughlin...

 

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