Dans le monde si précieux
du septième art, il y a les Classiques, les chefs-d’œuvre, les
films cultes, les séries B, les séries Z, les nanars, les navets
et... des cas d'écoles difficiles à catégoriser tant leur
existence demeure du domaine du chimérique. Le genre d'objets
filmiques non identifiés dont la vision appartient du domaine de
l'exploit tant l'expérience s'avère proprement repoussante. Et dire
qu'en son temps, Ed Wood fut considéré comme le plus mauvais
réalisateur de l'histoire du cinéma. Ou que The Room
de Tommy Wiseau fait désormais partie des longs-métrages dont la
réputation lui vaut une certaine notoriété auprès des amateurs de
nanars. Ou que les six longs-métrages de la série des Sharknado
réalisés par Anthony C. Ferrante entre 2013 et 2018 se prévalent
d'une indignité crasse... Il y a quelques années j'osais critiquer
l'infâme Attack of the Giant Blurry Finger
de Cody Clark pour lequel je reçu une volée de bois vert de la part
d'un individu planqué sous l'immunité de l'anonymat. J'aurais
presque envie de m'excuser auprès de l'auteur de cet étron
cinématographique tant il brille de qualités EN COMPARAISON de
l'ignoble expérience que se révéla être Mutants
of Nature Cove
de Beau Man ce jour-ci. Premier et sans doute dernier film pour cet
authentique escroc qui ferait passer pour un chef-d’œuvre du
cinéma d'épouvante le Paranormal Activity
d'Oren
Peli en 2007, Mutants of Nature Cove
repousse de si loin l'ignominie qu'il me rend finalement plus que
jamais fier d'avoir ''vendu'' autour de moi les ''mérites''
insoupçonnés et insoupçonnables que revêtent les deux volets de
la franchise Birdemic
de James Nguyen (dont j'attends d'ailleurs très impatiemment la
troisième itération). Deux films techniquement déplorables mais
qui au travers d'un manque de savoir-faire et de professionnalisme
les hissèrent très justement au rang de films cultes et
nanardesques. Du moins, de mon point de vue. Chose qui n'arrivera
sans doute jamais à Mutants of Nature Cove
dont l'attrait n'atteint même pas celui d'une séance diapositive
projetée par un lointain cousin dont on n'a rien à foutre ! Si
visionner un film en accéléré n'est franchement pas dans mes
habitudes (Baise-moi
de Virginie Despentes n'y échappa cependant pas), vu que le scénario
de Mutants of Nature Cove
ne repose non pas sur le tranchant d'une feuille de papier à
cigarette mais sur la pointe d'une aiguille à coudre, il faut
imaginer combien suivre les non-aventures de cette brochette
''d'interprètes'' dénudés a de quoi faire passer Morphée
et Hypnos
pour des maîtres dans l'art de l'insomnie !
Il
est plus facile de conseiller à l'amateur de cinéma d'art et
d'essai d'ingurgiter quarante-huit heures d'affilée des dizaines de
nanars que de proposer à un fan absolu de séries Z les connaissant
tous sur le bout des doigts de cesser toute activité pour
s'intéresser au bousin de Beau Man. Tourné en studio (quiconque
osera prétendre le contraire sera tondu puis pendu sur la place
publique), Mutants of Nature Cove n'a
pour seul intérêt que ses jeunes actrices qui après seulement
quelques lignes de palabres se foutent à poil avant de s'allonger
sur une plage de sable synthétique ! En arrière-plan, des
dizaines d'images, tantôt fixes, tantôt animées, figurant ici une
falaise ou là, une mer déroulant des vagues parfois houleuses, le
tout étant invariablement projeté sur fond vert ou bleu. Autant
dire que visuellement, ça pique les yeux. Pires qu'un
fond d'écran datant de Windows95,
les décors n'arrivent jamais à faire croire au public (celui,
crédule, qui paraît être la cible principale du réalisateur) que
les personnages sont bien là où ils sont censés être. On les
imagine davantage dans un petit studio entouré de murs verts avec
pour équipe technique, le réalisateur, un cameraman et un
perchiste. Peintures corporelles, massages, utilisation d'écran
total, pose-sandwich, nos jeunes actrices ont une foule d'activités
à proposer mais qui n'intéresseront malheureusement que les
amateurs de fesses légères et de poitrine (parfois) tristes. En
effet, malgré leur jeune âge, certaines des interprètes on la
tétine molle. Déprimant ! Des culs, des culs, des culs,
toujours des culs, rien que des culs, pour le plaisir des lubriques
spectateurs qui au sens strict du terme n'en ont rien à faire des
qualités scénaristiques ou techniques du long-métrage. Puis
interviennent plus tard lors du ''récit'' des créatures mutantes
dont les qualités visuelles sont à peine dignes du forum
international des nouvelles images qui jusqu'en 1986, année où il
changera de nom pour devenir Imagina,
récompensa des œuvres créées à partir d'images de synthèse.
Bref, Mutants of Nature Cove
n'est pas un film. Juste une idiotie totalement et artistiquement
désœuvrée qui aura malgré tout permis au réalisateur d'empocher
la modique somme de 165 000 dollars. Et comme on imagine que son film
n'a pas du coûter plus que quelque centaines ou milliers de billets
verts, le calcul suffit à comprendre où se situe pour lui le
principal intérêt de son projet... Poubelle...
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