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jeudi 5 août 2021

Butcher, Baker, Nightmare Maker de William Asher (1983) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Putain c'qu'il joue bien le gamin. C'est à s'y méprendre. Étonnant que son nom n'apparaisse pas au générique et qu'il n'ait pas poursuivi une carrière dans le cinéma. J'ai eu beau chercher, il n'apparaît pas non plus sur la page IMDB consacrée au film. Jamais vu personne pleurer avec autant de crédibilité sur un écran de télévision. Quoi ? Pardon ? Ah ! Paraît qu'en fait on a annoncé à ce petit être fragile et innocent que ses parents venaient tout juste de mourir dans un terrible accident de voiture avant de tourner la scène. J'comprends mieux. En tout cas, la méthode s'avère fort efficace... Drôle de titre pour un film d'horreur plutôt sympathique : Butcher, Baker, Nightmare Maker. Autrement dit, Boucher, boulanger, fabricant de cauchemars. Tout un programme... On se demande ce qui est passé par la tête de ses créateurs. Point de type qui se lève à quatre heure du matin pour aller travailler et préparer derrière les fourneaux le pain favori de ses clients. Pas d'étal de boucher non plus. Tout au plus avons-nous droit effectivement à la présence d'une femme au comportement si étrange que si nous avions dans notre propre famille un parent de ce calibre, il est fort probable que nos nuits seraient grandement agitées...


Butcher, Baker, Nightmare Maker est le genre de production venant tout droit des États-Unis qui demeure méconnue dans notre pays. Retitré plus tard Night Warning et traduit chez nous sous le titre À la limite du cauchemar, ce film ne fut pas l’œuvre d'un débutant puisque le réalisateur William Asher commença sa carrière en 1954 avec le long-métrage Leather Gloves avant de la poursuivre surtout à la télévision avec d'innombrables épisodes de séries télévisées et un certain nombre de téléfilms et ce, jusqu'en 1990 où il réalisa un dernier long-métrage voué à la petite lucarne, Return to Green Acres. Pour les besoins de Butcher, Baker, Nightmare Maker, William Asher fait appel aux services de trois scénaristes : Boon Collins, Steve Breimer et Alan Jay Glueckman qui nous concoctent un récit relativement simpliste mais mené de façon très particulière qui fait du film, une œuvre très étrange et relativement percutante. Le film évoque immédiatement une autre production, cette fois-ci originaire d'Italie et réalisée par Mauro Bolognini en 1977 : Gran Bollito (ou Black Journal) dans lequel une mère (l'actrice américaine Shelley Winters) vouait un amour sans partage pour son fils et éliminait toutes les prétendantes qui tentaient de le lui enlever. Dans le cas présent, Cheryl Roberts n'est pas vraiment la mère de Billy Lynch mais sa tante qui l'a élevé durant les quatorze dernières années depuis que ses parents sont morts dans un accident dont aucun détail ne nous sera d'ailleurs épargné : La voiture du père de Billy ayant perdu ses freins, celle-ci a foncé tout droit percuter un camion transportant des troncs d'arbres dont l'un est venu s'encastrer dans le pare-brise. Résultat des courses : l'homme a fini décapité puis la voiture a poursuivi son chemin dans un ravin avant d'exploser et de tuer à son tour son épouse lors d'une très belle explosion...


Le récit fait ensuite une bascule dans le temps et l'on se retrouve alors quatorze ans plus tard. Billy a séché ses larmes, est interprété cette fois-ci par l'acteur Jimmy McNichol et vit toujours avec sa tante Cheryl qu'interprète l'actrice Susan Tyrell. Une interprète qui tient là un rôle de caractère mais que l'on a pu également voir chez le français Claude Lelouch (Un autre homme, une autre chance en 1977), l'italien Marco Ferreri (Conte de la folie ordinaire en 1981), John Waters (CryBaby en 1990) ou encore Victor Salva (Powder en 1995). Dans Butcher, Baker, Nightmare Maker, elle incarne donc une Cheryl au comportement ambigu envers Billy. Qu'elle traite autant comme son fils que comme un... amant. Si ses caresses semblent parfois inappropriées, ses crises d'hystérie ont le don d'inquiéter. En nymphomane, Cheryl séduit un réparateur qu'elle tue après avoir vainement tenté de le séduire. Témoin du meurtre, Billy choisi de mentir en confirmant les dires de sa tante qui affirme avoir été la victime d'une tentative de viol. Démarre alors une drôle d'enquête policière menée par un détective (l'acteur Bo Svenson) pas franchement rassurant. Entre le portrait de cette tante déséquilibrée, nymphomane et un brin incestueuse et celui du flic violent et homophobe, Butcher, Baker, Nightmare Maker aurait pu n'être qu'un petit film glauque et dérangeant mais s'avère être plutôt une péloche sympathiquement hystérique dans la grande tradition de certains longs-métrages mettant en avant les déviances de certaines familles d'Amérique profonde. Parfois sanglant mais aussi très brutal, l’œuvre quasi-inconnue de William Asher mérite que l'on s'y attarde, d'autant plus que son actrice principale y délivre une performance aussi hallucinante que terrifiante...

 

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