Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


jeudi 5 août 2021

Las ratas no duermen de noche de Juan Fortuny (1973) - ★★★★★☆☆☆☆☆


À la suite d'un braquage de banque qui s'est mal déroulé, une bande de truands prend la fuite à bord d'une voiture avant d'être prise pour cible lors un barrage policier. Mais durant leur tentative de fuite, l'un d'entre eux est gravement blessé à la tête. Dès lors, ses complices vont tout mettre en œuvre pour le sauver. Quitte à faire appel à une vieille connaissance : Un chirurgien qu'ils contraindront sous la menace de transférer le cerveau du blessé dans la tête d'un homme qu'ils auront au préalable décapité ! Réalisé par le cinéaste espagnol Juan Fortuny, scénarisé par ses soins ainsi que par Marius Lesœur (producteur français de nombreux films d'exploitations dont un certain nombre signés du réalisateur espagnol Jesús Franco), mis en musique par Daniel White (Le lac des morts-vivants de Jean Rollin) mais surtout interprété par l'acteur espagnol Paul Naschy (une carrière longue comme le bras surtout tournée vers le cinéma fantastique et d'épouvante), L'Homme à la tête coupée (dont le titre original est Las ratas no duermen de noche) s'avère être une alternative pas vraiment folichonne de The Thing with Two Heads que Lee Frost réalisa en 1972. Une œuvre qui ne volait déjà pas bien haut mais qui en comparaison avec le long-métrage de Juan Fortuny demeurait encore fort appréciable. Deux concepts pas tout à fait identiques mais entretenant malgré tout d'étranges rapports d'un point de vue scénaristique. En effet, l’œuvre de Lee Frost exposait un chirurgien raciste dont la tête était greffée sur le corps d'un homme noir tandis que dans L'Homme à la tête coupée, c'est le cerveau d'un criminel qui est greffé dans la tête coupée de son pire ennemi avant d'être elle-même greffée sur le corps du premier...


Ouais, je sais, vous vous dites qu'au-delà d'un concept complètement perché, il demeure un détail encore plus invraisemblable si l'on part du constat que la chose puisse être concevable. Pour ceux qui auraient du mal à cerner mon propos, voici mon approche des faits. Un type risque de mourir si jamais l'on ne prélève pas très rapidement son cerveau afin de pratiquer un greffe sur la tête d'un second homme. Alors, pourquoi couper la tête du receveur pour y greffer ensuite le cerveau du blessé en question avant de placer ensuite celle-ci sur le corps du premier alors qu'il serait si simple de tuer le second sans le décapiter pour lui greffer directement le cerveau du premier ? Sur une échelle de cinq étoiles ''nanardesques'', on peut donc ici octroyer sa première à L'Homme à la tête coupée. La seconde viendra tout de suite après que les premiers dialogues aient été échangés. En effet, et cela concernera en priorité les spectateurs francophones, les doublages sont d'une remarquable nullité. Couplées à des lignes de dialogue d'une indigence crasse, les doubleurs ne semblent pas du tout conquis par le texte qu'ils ont devant les yeux. Une seconde étoile fort bien méritée puisqu'il est tout à fait impossible de demeurer insensible devant une écriture d'une telle inconsistance. La troisième étoile ? Les acteurs eux-mêmes permettent au film de l'ajouter à son palmarès. Et ça n'est pas davantage leur interprétation ''derrickienne'' qui est à mettre en cause que leur absence totale de charisme. Autant dire que l'on se fiche absolument du sort qu'il puisse leur être accordé. Vêtus de manière aussi séduisante que le Pierre Mortez du Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré, affublés de coiffures et parfois de moustache plus vraiment dans l'air du temps et leur donnant des airs de beaufs, il n'y a pas un seul acteur pour relever le niveau de charme requis, ici drastiquement revu à la baisse...


Les actrices elle-mêmes n'y parviennent malheureusement pas davantage. Entre une Ingrid (jouée par l'actrice française Gilda Anderson) coiffée façon ''j'viens juste de me lever'' et complètement éteinte, une danseuse de cabaret dont les mouvements lascifs n'éveilleront le désir que des taulards ayant pris trente ans ferme, ou encore une tortionnaire pas vraiment encourageante, on ne peut pas dire que L'Homme à la tête coupée transpire la joie, la bonne humeur ou un quelconque optimisme. Mais s'agissant d'une production Eurociné (LA voilà, la quatrième étoile!), le long-métrage de Juan Fortuny s'avère en fait d'une qualité supérieure à nombre de films ayant eu la joie (ou le malheur) d'être produits par cette compagnie cinématographique fondée selon certaines sources par... Marius Lesœur, justement l'un des deux scénaristes de ce long-métrage improbable. Pourtant, cet invraisemblable mélange entre polar, science-fiction (la tête, rappelez-vous) et épouvante a peu de chance de rester dans les mémoires tant la mise en scène, l'interprétation et pleins de petits détails ruinent le potentiel du scénario. Des petites choses, oui, comme cette musique de fond jouée à l'accordéon (tradition qui veut que tout film tourné à l'étranger mais situant virtuellement certaines séquences dans la capitale française ajoutent cet instrument ''typiquement parisien'') alors même qu'en arrière-plan, on devine que la séquence en question fut tournée en Italie comme semble le prouver le nom d'un cabaret, le ''Narcis'' et son accroche ''Sex Uomo''. Et bien voilà, la cinquième étoile est enfin acquise et le temps du repos bien mérité parce qu'avec un tel objet devant les yeux, c'est bien le double ou le triple du temps passé devant que l'on mérite d'aller se reposer afin de se remettre de cette éprouvante et nanardesque expérience...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...