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vendredi 6 août 2021

Offspring de Andrew van den Houten (2009) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

L'écrivain Jack Ketchum honore le film de sa présence
Lorsque j'évoquais il y a sept ans en arrière The Woman du réalisateur américain Lucky McKee, j'étais loin de me douter qu'il s'agissait en fait de la suite d'une franchise qui allait donner naissance à un troisième long-métrage il y a deux ans sous le titre Darlin'. N'ayant pas soupçonné l'existence de l'original connu sous le titre de Offspring que réalisa Andrew van den Houten en 2009 et avant de me lancer dans la projection de ce qui devrait être a priori le dernier rejeton d'une trilogie, retour sur Offspring, donc... Si The Woman mettait en scène une femme sauvage séquestrée par un couple et leurs enfants et enfermée dans leurs cave dans le projet de l'éduquer, Offspring se déroule fort logiquement bien avant ces événements puisque le long-métrage d'Andrew van den Houten ne s'intéresse non pas uniquement à cette dernière représentante d'une famille de cannibales, mais à l'ensemble de celle-ci. Ce qu'il faut d'abord retenir, c'est que le réalisateur n'est pas n'importe qui. En effet, Andrew van den Houten n'est pas que l'auteur de deux longs-métrages dont celui-ci (le premier s'intitulant Headspace) et de quelques courts. Il fut surtout le producteur de l'un des films les plus durs qui aient vu le jour sur un écran depuis les débuts du cinéma. En effet, l'américain a produit le cauchemardesque The Girl Next Door que réalisa Gregory Wilson en 2007. Une œuvre terriblement éprouvante basée sur l'ouvrage de l'un des spécialistes de la littérature horrifique, Jack Ketchum. Un roman reposantlui-même à l'origine sur un fait divers authentique pour une adaptation cinématographique qui peut se vanter de pouvoir faire détourner le regard des plus endurcis...



Jack Ketchum, justement. Également à l'origine des romans The Woman en 2011, mais aussi donc de Offspring en 1991. Les troisième et second volets d'une trilogie initiée avec Off Season en 1980, roman qui sera édité en France pour la première fois en 1986 dans la collection culte de chez Fleuve Noir, GORE, sous le titre Saison de Mort (suivi deux numéros plus tard en septembre de la même année par Cache-cache effroyable (Hide and Seek)). Alors, Offspring, le film, fait-il honneur à l'univers de Jack Ketchum et son goût prononcé pour le retour à l'état sauvage de ses concitoyens ? Cela va sans dire, le film d'Andrew van den Houten risque de ne pas laisser grand monde indifférent et ce, pour diverses raisons. Tout d'abord en raison de sa violence débridée et ses quelques effets gore plutôt efficaces. Le réalisateur n'y va en effet pas avec le dos de la cuillère et maltraite ses personnages avec un engouement rare. Ensuite, le traitement du scénario est assez particulier. Comme si deux ou trois scripts étaient entrés en collision pour n'en faire plus qu'un. Offspring se lance à l'occasion dans le social avec cette mère de famille qui craint de voir réapparaître son époux avec lequel elle est en plein divorce. Un homme violent, image à peine caricaturée du mâle machiste et misogyne interprété par un Erick Kastel au patronyme nettement moins appétissant que le délicieux gâteau du même nom. Le récit s'articulant autour d'une seule et même journée et se concluant tard dans la nuit, la courte durée du film (un peu moins d'une heure et vingt minutes) contraint le réalisateur et son scénariste à l'abattage pur et simple de son contingent de protagonistes dont certains n'auront même eu le privilège de glisser plus d'une ou deux phrases avant de passer de vie à trépas...


Avec Offspring, c'est le mythe de la femme, la ''Woman'' en question, héroïne de cette saga qui débute tout juste en cette année 2009 et qui naît dans la souffrance et les hurlements de ses victimes. Une œuvre curieuse qui n'hésite pas à mélanger les styles sans une once de scrupules. Cette famille de sauvages dégénérés et anthropophages renvoie forcément au classique de Wes Craven La colline a des yeux et cette autre lignée de consanguins qui tuaient pour le plaisir mais aussi et surtout pour se nourrir. Mais de consanguinité, Offspring et son réalisateur ne semblent pas vouloir en entendre parler. D'où ce ''bébé'' que la cheffe de tribu interprétée par l'actrice Pollyanna McIntosh vocifère chaque fois que l'occasion lui est offerte. La rencontre brutale et nihiliste entre La guerre du feu de Jean-Jacques Annaud en mode ''guerre des gènes'' et le film policier partant littéralement dans une direction inattendue. Au regard de la majorité des interprètes dont on ignorait jusque là l'existence (du moins dans notre beau pays la France), l'acteur Art Hindle peut d'ors et déjà se considérer comme LA star du film. Endossant le rôle de l'ancien flic porté sur la boisson, l'acteur a déjà derrière lui une solide carrière sur le petit et le grand écran. Qui ne se souvient pas du docteur Geoffrey Howell, l'une des premières victimes d'une insidieuse invasion extraterrestre dans le chef-d’œuvre de Philip Kaufman L'invasion des profanateurs en 1978 ? Ou de sa présence dans le rôle de Frank Carveth dans Chromosome 3 de David Cronenberg l'année suivante ?


Bien que beaucoup plus récent que ces classiques de l'épouvante et de l'horreur qui éclaboussèrent les écrans de cinéma en leur temps, Offspring aurait tout aussi bien pu être tourné à la même époque que Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper ou La dernière maison sur la gauche, autre classique signé Wes Craven. Deux exemples parmi d'autres qui, coïncidence non fortuite, sont justement à l'origine d'une véritable dévotion de la part d'Andrew van den Houten. Dans sa conception, Offspring s'avère relativement bordélique. En suivant une poignée de personnages (un couple, leur amie et deux enfants), un shérif et ses adjoints, un ancien flic alcoolique et une famille de sauvage cannibales, l'ensemble paraît avoir été mélangé dans un shaker et régurgité en l'état au moment de monter le film. Il n'empêche que cette ''bizarrerie'' fonctionne malgré tout. Car l'on n'a pas vraiment l'habitude d'un tel traitement de la violence lorsque la moitié des coups semblent à peine retenus, que l'on ne sait jamais qui s'en sortira ou qui périra. Entre l'éventration lente et douloureuse d'un sosie rajeuni de James Wood et le viol d'une jeune mère par un sauvage crasseux devant un mari exultant de plaisir, le réalisateur ne ménage à aucun moment son public, et c'est tant mieux. Une œuvre qui mérite le titre de ''Shocker'' comme ces vieilles bandes magnétiques qui à la fin des années soixante-dix et au début de la décennie suivante faisaient le bonheur des riches acquéreurs de cassettes vidéos au prix généralement prohibitif...

 

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