À l'origine, The
Toolbox Murders
est un long-métrage d'horreur réalisé en 1978 par Dennis Donnelly
et interprété entre autre par Cameron Mitchell (L'inévitable
catastrophe
d'Irwin Allen, Terreur extraterrestre de
Greydon Clark). Vingt-six ans plus tard, le réalisateur Tobe Hooper
reprend le concept et offre une version souvent discréditée par le
grand public et par une partie de la presse spécialisée. Pourtant,
à bien y regarder, Toolbox Murders
version 2004 n'est pas aussi désastreux que certains voudraient nous
le faire croire. Avec son affiche se référant plus ou moins
ouvertement au grand classique de l'épouvante que réalisa Tobe
Hooper au milieu des années soixante-dix (Texas
Chainsaw Massacre
premier du nom), on pourrait croire à la renaissance de l'un des
plus célèbres boogeymen de l'histoire du cinéma d'horreur, avec
son masque de peau humaine recouvrant un visage que l'on devine
défiguré. Ce serait présager un peu trop rapidement du contenu de
l’œuvre puisque l'image ainsi affichée s'avère tronquée par
rapport à la réalité. Divisé en deux parties dont la première
est bonne à jeter aux ordures, Toolbox Murders
situe
son action au cœur d'un immeuble miteux mais légendaire, qui
célébra il y a longtemps la présence de nombreuses vedettes du
cinéma mais qui depuis maintenant un certain nombre d'années tombe
en désuétude. De plus, de mystérieuses disparitions s'y déroulent
sans que cela ne gène le moins du monde les habitants. Jusqu'à ce
que débarque Nell Barrows (l'actrice Angela Bettis) et son époux,
le médecin urgentiste Steven (Brent Roam)...
Nous
sommes évidemment bien loin des Massacre à la
tronçonneuse,
Le crocodile de la mort,
Poltergeist
ou encore Lifeforce
qui ont plus moins forgé la réputation de leur auteur. Toolbox
Murders
est dans sa première partie d'une banalité qui confine à l'ennui.
Des meurtres sans intérêt et une héroïne qui passe son temps à
parcourir les couloirs d'un immeuble vétuste. Un employé inquiétant
(Adam Gierasch dans le rôle de Ned Lundy) que l'on soupçonne
immédiatement mais qui s'avérera évidemment innocent. Un voisin
encombrant en la personne de Byron McLieb (l'acteur Greg Travis), un
adolescent geek et voyeur, une voisine fort sympathique qui ne fera
pas long feu (Juliet Landau dans le rôle de Julia Cunningham) et
quelques autres vraiment louches. De quoi avoir envie de faire très
rapidement ses valises pour aller se trouver un autre trou à rats où
se loger. Mais pas Nell et Steven, non. Il faut dire qu'ils ont mis
toutes leurs billes dans cet horrible appartement dans lequel rien ne
fonctionne mais qu'on leur promet de très vite remettre en bon état
de fonctionnement. En attendant de trouver un poste d'enseignante, la
jeune femme va enquêter sur la disparition de sa nouvelle amie
Julia, tuée dans d'improbables conditions, clouée au plafond de son
propre appartement...
Signifiant
littéralement meurtres à la boîte à outils, Toolbox
Murders
met donc en scène un tueur qui commet ses crimes à l'aide de
différents outils, tels un marteau, un pistolet à clous, une paire
de tenailles ou bien une scie circulaire. De quoi donner lieu à des
meurtres atroces et sanglants mais qui restent en général
malheureusement trop sobres pour un film d'horreur. Cependant, le
long-métrage prend un virage à cent-quatre-vingt degrés alors même
que l'on finissait par se dire que l'on se trouvait devant une
véritable purge sans intérêt. Tobe Hooper se remémore sa
glorieuse époque de réalisateur des débuts et nous offre une
plongée dans les combles d'un immeuble recelant des appartements
entiers totalement abandonnés. Mais pas pour tout le monde puisque
ces lieux vont se révéler être le repaire d'un tueur qui depuis
des décennies collectionne les cadavres. Des dizaines, voire des
centaines de corps suspendus ou reposant plus simplement sur le sol.
Parfois même, découpés à des fins de décoration. Le célèbre
Boucher de Plainfield Edward Gein qui sévit dans les années
cinquante n'est plus très loin. Décors cradingues, lumière glauque
et enfin, quelques séquences gore font regretter que Toolbox
Murders
ait d'abord commencé avec aussi peu d'ambition pour se conclure lors
d'une longue promenade dans les entrailles de l'enfer. Au final, ce
qui aurait pu être le grand retour de l'un des réalisateurs cultes
du cinéma d'horreur et d'épouvante n'est qu'un navrant long-métrage
horrifique, un slasher du pauvre qui fort heureusement est sauvé du
naufrage absolu par quelques sinistres visions...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire