L'horoscope
de Jean Girault démarre comme si le personnage d'Alexandre
le bienheureux
d'Yves Robert avait choisi de prendre sa vie en main d'une toute
autre manière. Comme si métamorphosé en Antoine Fromont, Alexandre
Gartempe avait pris la bonne décision en prenant la fuite avant de
faire l'erreur d'épouser la Grande. Ici, en la personne de Ginette
Marchand (l'actrice Katia Tchenko), sœur de deux brutes épaisses
prénommées Édouard (Sylvain Lévignac) et Fernand (Henri Czarniak)
qui n'auront de cesse de poursuivre l'un des deux principaux
protagonistes interprétés par Henri Courseaux et Claude Rollet.
Homme de théâtre, acteur de télévision mais aussi de cinéma,
Henri Courseaux n'a fort heureusement pas été toujours aussi mal
dirigé que dans cet Horoscope
quelque peu franchouillard et dans lequel il incarne un poltron qui
après avoir gagné aux courses grâce à la lecture de son
horoscope, descend vers Monaco afin d'y acquérir un bar luxueux.
Avant cela, Henri Courseaux à promené sa sympathique trogne dans le
film culte de Jean Yanne Tout le monde il est
beau, tout le monde il est gentil
avant d'interpréter plus tard l'un des amoureux transits de Sabine
Azéma dans le sympathique On n'est pas des
anges... elles non plus de
Michel Lang ou le docteur Clipps dans le premier film des Inconnus
(ici au complet puisqu'au départ, il étaient cinq, Smaïn et
Seymour Brussel faisant à l'origine partie de la troupe) Le
téléphone sonne toujours deux fois.
Son
personnage d'Antoine Fromont est suivi de près par Vincent Vallier
qui lui aussi est désormais détenteur d'une petite fortune.
Interprété par l'acteur, scénariste et dialoguiste français
Claude Rollet, ce dernier n'est peut-être pas le plus connu des
interprètes hexagonaux mais le timbre de sa voix est lui, par
contre, resté célèbre. En effet, doubleur pour le cinéma, on a pu
notamment entendre sa voix dans les versions françaises de
Y a-t-il un pilote dans l'avion ? des
ZAZ (dans lequel il doubla Lloyd Bridges) et de l'excellente comédie
de John Landis Un fauteuil pour deux
dans laquelle il doublait l'acteur Dan Aykroyd. Si quelques acteurs
français bien connus parcourent le long-métrage de Jean Girault,
parmi lesquels Georges Descrières en notaire, Michel Galabru en
Plancheteau ou Jacques Marin en J.L. Beauché, Claude Rollet et Henri
Courseaux sont donc les deux principaux trublions qui feront vivre
cette comédie franchouillarde qui navigue entre les eaux de la série
Z et celles de la comédie familiale. Accompagnés de quelques
représentantes de la gente féminine non négligeables, on retrouve
en tête de gondole l'actrice Evelyne Buyle et son intense regard qui
dans le rôle de Josy suit nos deux hommes et se laisse séduire
assez facilement. Belle à croquer mais interprétant comme à son
habitude son personnage en surjouant son rôle, la belle illumine
L'horoscope de
sa présence...
Alors
qu'Alice Sapritch passe à de rares occasions devant la caméra dans
le rôle d'une bohémienne chiromancienne particulièrement
talentueuse, la charmante France Dougnac irradie tout comme Evelyne
Buyle le long-métrage de Jean Girault un an seulement avant d'être
violée par le joueur numéro un d'une équipe de football dans
l'excellente comédie de Jean-Jacques Annaud, Coup
de tête...
L'horoscope
aurait pu être une excellente comédie N'oublions pas que Jean
Girault a réalisé quelques petites merveilles avec l'un de ses
acteurs fétiches Louis de Funès (Pouic-Pouic
et Faites
sauter la banque
en 1963, Le
gendarme de Saint Tropez
en 1964 ou Jo
en 1971) et que Jacques Vilfrid eut une belle carrière en tant que
scénariste. Mais les interprètes en faisant des caisses comme si le
réalisateur avait choisi de leur laisser le champ libre et les
dialogues étant souvent misérables, l'ensemble condamne le film à
n'être qu'une toute petite comédie très largement dispensable.
Heureusement l'on n'atteint tout de même pas le fond du panier de la
comédie Z hexagonale comme l'envisagèrent par exemple Bernard
Launois (Touch'
pas à mon biniou,
avec Sim ou Sacrés
gendarmes
avec Jacques Balutin, Robert Castel et Sim, encore une fois) ou
Philippe Clair (l'ahurissant Le
Führer en folie
avec Henri Tisot, Alice Sapritch ou Luis Régo en 1974). A voir pour
les plus courageux ou les fans absolus de Jean Girault...
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