Des décors suintants.
Une ambiance morbide. Des séquences terrifiantes. Des
effets-spéciaux dernier cri. Une mise en scène remarquable. Un
scénario riche et touffu. Et surtout, une interprétation digne de
l'actor studio... voilà ce que l'on aurait aimé pouvoir dire de
Terror Hospital,
première engeance d'Anthony C. Ferrante qui contrairement à ce que
l'on pourrait croire ne s'est pas seulement contenté de réaliser
les six longs-métrages de la saga Sharknado mais
a notamment débuté sa carrière sur grand écran en 2005 avec
Terror Hospital,
également connu dans son pays d'origine sous le titre Boo.
Et comme son nom l'indique, le film se déroule donc dans un hôpital.
Désaffecté, mais apparemment pas depuis suffisamment longtemps pour
qu'il ait eu le temps de se désagréger dans toutes ses parties
communes. C'est là qu'une bande d'adolescents vont pénétrer
histoire de se faire peur la nuit d'Halloween. Bien que le film ait
tendance à évoluer par davantage de noirceur dans les
environnements foulés par une bande d'adolescents pas vraiment
finauds, Terror Hospital est
de ces films d'horreur qui n'apportent absolument rien au genre
qu'ils abordent. Dans le cas présent, il est clair qu'Anthony C.
Ferrante n'est pas là pour redorer le blason du film de fantômes à
l'américaine. Si l'Asie, et notamment le Japon, est devenue à
l'époque le porte-drapeau des esprits, poltergeists et autres
apparitions grâce aux remarquables Ringu,
Ju-on
ou Honogurai Mizu no Soko Kara,
l'Amérique enfanta tout de même l'un des plus étonnants
longs-métrages du genre avec le très réussi Session
9
de Brad Anderson.
Terror Hospital,
lui, est beaucoup plus proche d'un Paranormal
Activity
en terme d'intérêt que n'importe quel autre film de fantômes. Mais
plutôt que de se foutre de la gueule de son public comme le fit deux
ans plus tard Oren Peli avec ce qui demeure selon moi, comme l'une
des plus importantes escroqueries du septième art, Anthony C.
Ferrante semble avoir honnêtement tenté d'apporter sa pierre à un
édifice parfois branlant. Sauf que Terror
Hospital
sent davantage la viande faisandée que le souffre. Se prenant
parfois pour le Sam Raimi de Evil Dead,
l'auteur des Sharknado
signe un minuscule petit film d'horreur, assez sanglant, mais
totalement dépourvu de la moindre séquence d'épouvante. Impossible
de ressentir la moindre peur en effet devant une œuvre qui pourtant
accumule les Jump
Scares et
les apparitions subites. Pas vraiment nul mais à ranger plutôt dans
la catégorie des nanars, Terror Hospital
s'avère en réalité, extrêmement et sans doute, involontairement,
drôle...
Il
faut dire qu'avec son film, Anthony C. Ferrante nous convie à un
spectacle réjouissant en terme d'incongruités. Tout part en effet
dans toutes les directions. Mais ce qui subjugue, que dis-je,
hypnotise, ensorcelle, envoûte, charme, sans pour autant jamais
flatter l’œil du spectateur, c'est la somme d'erreurs accumulées
dans tous les compartiments que revêt le long-métrage. Pour bien
comprendre l'étendue des dégâts, il n'est pas exagéré que
d'affirmer que la mise en scène de Terror
Hospital
ressemble à ce qu'elle aurait été si elle avait été confiée à
l'un des dix-neuf réalisateurs de la sitcom Premiers
Baisers.
Que le script est au moins à la hauteur des scénarii confiés aux
auteurs de Hélène et les Garçons.
Et que l'interprétation est égale à celle des interprètes des
Miracle,
Vacances
et Mystères de l'Amour.
Il n'est pas exagéré en effet que d'affirmer que tout, absolument
tout dans Terror Hospital
est le signe d'une incompétence rare. Les dialogues sont en effet
terriblement stupides, mais toutefois en accord parfait avec
l'interprétation catastrophique de l'ensemble des interprètes parmi
lesquels est malheureusement venue se perdre la mythique Dee Wallace
Stone qui, je le rappelle pour ceux qui souffriraient de troubles de
la mémoire, a tout de même joué dans La
Colline a des Yeux
de Wes Craven en 1977, Hurlements
de Joe Dante en 1981 ou encore Cujo de
Lewis Teague deux ans plus tard. Terror Hospital
est donc très mauvais mais pour une soirée entre potes bourrés, ça
peut le faire...
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