Lorsqu'un long-métrage
ne coûte que cinq millions de dollars et qu'il en rapporte
l'équivalent de dix fois plus, forcément, cela donne des ailes au
réalisateur Johannes Roberts et des idées à la société de
production The Fizzy Facility.
L'un comme l'autre, ils décident de s'allier à nouveau deux ans
plus tard en 2019 pour donner une suite au succès qu'ils ont
rencontré avec 47 Meters Down.
Un film de requins-tueurs somme toute, assez banal. Changement de
décor et d'attitude pour Johannes Roberts qui cette fois-ci tourne
au Brésil dans de magnifiques décors sous-marins qui n'ont plus
rien de commun avec le vide abyssal du premier film. Cette fausse
suite a beau s'intituler 47 Meters Down Uncaged,
le film n'entretient pourtant aucun rapport avec l'épisode
précédent, si ce n'est la présence de l'eau, élément essentiel,
et de requins qui cette fois-ci ont la particularité d'être
aveugles. À nouveaux décors, nouvelle histoire, nouveaux
personnages et donc, nouveaux interprètes. Alors que 47
Meters Down péchait
par un surenchère de ventres mous, la suite promet une aventure
beaucoup plus riche et visuellement, beaucoup plus attrayante.
Après
une intro inutile qui n'entre absolument pas dans le champ
d'investigation du récit qui va suivre, Alexa et Nicole acceptent
que leur amie Sasha convie sa demi-sœur Mia à les accompagner dans
un coin isolé et demeuré inexploré de la forêt brésilienne. Un
gouffre donnant sur un cité maya totalement engloutie que les quatre
filles vont s'empresser d'aller visiter à la nage. Harnachée à
l'aide de sangles, d'une bouteille d'oxygène et d'un masque, elles
s'apprêtent à vivre les moments les plus difficiles de leur
existence. Car si la visite de la cité leur réserve de belles
surprises, elle cache néanmoins d'énormes requins blancs qui n'ont
d'égal avec leur grandes taille que leur vorace appétit. Alexa,
Nicole, Sasha et Mia vont très rapidement le constater. Perdues dans
un dédale fait de ruines ancestrales, de grottes et de couloirs
souterrains, les quatre filles doivent non seulement composer avec la
présence menaçante des squales mais également avec une vision
proche du zéro et surtout des bouteilles d'oxygène qui peu à peu
se vident...
Tout
aurait pu se passer sans encombre pour cette suite que l'on pouvait
au départ objectivement considérer comme meilleure que l'originale.
Sauf que Johannes Roberts veut une fois encore en faire des tonnes,
quitte à se perdre dans des séquences qui s'offrent le luxe d'être
tout simplement invraisemblables. À tel point que certaines d'entre
elles frisent le ridicule... quand elle n'y plonge pas totalement.
Oppressant, accompagné d'une partition musicale composée une
nouvelle fois par le groupe de musique électronique américain
Tomandandy
qui cette fois-ci (contrairement au chapitre précédent), s'en donne
à cœur joie pour ponctuer les moments-clés d'une musique bien
stressante. Parfois étouffant, surtout lorsque l'eau trouble empêche
la lumière de se diffuser et par là même, prive les héroïnes de
visibilité, 47 Meters Down Uncaged s'avère
un cran au dessus d'un 47 Meters Down dont
le scénario abandonnait trop facilement ses personnages.
Malheureusement, le déroulement du récit est grippé par des idées
de scénario totalement débiles. Comme le son de la musique diffusée
sous l'eau et qui s'entend aussi clairement que si les enceintes qui
la projettent étaient en plein air. Une redite qui rappelle les
oreilles hors du masque des héroïnes, ce qui ne les empêche pas de
communiquer très clairement entre elles. Ne parlons même pas de la
toute dernière scène d'une insondable bêtise et qui détruit à
elle seule tous les efforts fournis jusqu'à maintenant pour faire de
47 Meters Down Uncaged,
un thriller horrifique sensé... C'est malheureusement peine perdue,
et si l'on passe tout de même un agréable moment, il n'est pas
certain que l'on choisisse 47 Meters Down Uncaged
comme
référence à conseiller à qui voudrait découvrir un long-métrage
sur le thème des requins-tueurs...
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