Un petit pas pour l'homme
mais un immense (et en arrière) pour les effets-spéciaux. Ici, le
cinéaste hongrois Tibor Takács, surtout célébré dans les années
quatre-vingt pour avoir réalisé The Gate
en 1987 et Lectures Diaboliques
deux ans plus tard , réalise quarante-sept ans après Kurt Neumann
et sa Mouche Noire
et dix-neuf après le chef-d’œuvre de David Cronenberg, La
Mouche,
une alternative qui paraîtrait réellement fauchée si le
réalisateur n'avait pas tant pris de soin pour y injecter
suffisamment d'énergie pour faire oublier les immenses faiblesses de
son avant dernier long-métrage. Si David Cronenberg était mort, sûr
qu'il se retournerait plus d'une fois dans sa tombe, à voir ce qu'a
fait de son récit le cinéaste hongrois même si à aucun moment
n'est évoquée une quelconque filiation. A vrai dire, Mosquitoman
ressemble à ce qu'était capable de produire un cinéaste de la
trempe d'un Bruno Mattei s'inspirant d'un matériau de base
formidable pour en redonner une relecture fauchée mais ô combien
distrayante.
Tibor Takács tente de se
différencier du cinéaste canadien en faisant de sa créature un
monstre identifiable dès le premier quart-d'heure. Pour la finesse,
on repassera. La psychologie de son prisonnier victime d'une très
fâcheuse mutation depuis qu'il est entré en contact avec une
substance produite par un laboratoire étant produite ici, au rabais,
inutile d'espérer y retrouver la profondeur de La Mouche
et encore moins la formidable interprétation de Jeff Goldblum et de
la remarquable Geena Davis. Matt Jordon, celui-là même qui incarne
Ray Erikson, le prisonnier transformé en insecte (un moustique) à
l'échelle humaine ne sera d'ailleurs visible que durant un court
instant. Pas vraiment inoubliable, son interprétation s'efface au
profit d'une créature, sinon convaincante, du moins pas aussi
monstrueusement ratée qu'on aurait pu le craindre.
D'ailleurs,
en matière d'effets-spéciaux, si l'on a vu mieux avant et après,
on a surtout vu pire également. Tibor Takács opte pour un mélange
entre anciennes et nouvelles techniques. Maquillages, animatronique
et effet numériques se conjuguent donc pour un résultat, ma foi,
pas aussi navrant que redouté. Reste l'interprétation qui brille
par la présence de la ravissante Musetta Vander que l'on contemplera
d'abord pour sa beauté que pour son jeu d'actrice plutôt convenu. A
ses côtés, le survivant de la série télévisée Parker
Lewis ne perd Jamais,
Corin Nemec qui depuis quelques années enchaîne les bons gros
nanars horrifiques (Beach Shark,
Robocroc
et consorts). Ici, il interprète le rôle du flic amouraché de la
jolie scientifique. Si le titre fait référence à la créature
interprétée par Matt Jordon, l'intérêt principal aurait dû se
situer autour du personnage du docteur Jennifer Allen qui
contrairement au Mosquitoman du titre est victime d'une très lente
mutation.
Au
final, Mosquitoman,
c'est La
Mouhe
en mode nanar. Sans doute pas aussi réjouissant que les grands
classiques de cette catégorie, le film de Tibor Takács se laisse
regarder comme un pur produit de divertissement télévisuel à
l'attention exclusive des familles. Jamais vraiment flippant et
incarné par des interprètes qui ne risquèrent pas d'empocher un
oscar, Mosquitoman
demeure totalement anecdotique. A noter qu'il fait partie d'une série
de six long-métrages tous réalisés par différents cinéastes en
2005 et 2006 parmi lesquels on retrouve notamment Predatorman,
Snakeman
et Sharkman...
Vous êtes prévenus...
Salut,
RépondreSupprimerUne amie m’a parlé de ton blog et je le découvre avec plaisir. Je m’appelle Lucien et je suis un adepte de cinéma. J’ai regardé « Mosquitoman » l’année dernière et j’ai trouvé ce film génial.