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dimanche 16 juin 2019

Cycle Requins mutants: 3-Headed Shark Attack de Christopher Ray (2015)



L'Océan Pacifique. Ses cruches blondes en bikini. Ses surfers bodybuildés au quotient intellectuel proche de celui de méduses échouées sur la plage. The Asylum. Maison de production connue pour produire des immondices de la trempe de Sharknado 1, 2 et 3, ou bien du film dont est issue cette suite, L'Attaque du requin à Deux Têtes. Au programme de ce 3-Headed Shark Attack, du requin, vous l'aurez compris. Et pas n'importe lequel puisqu'ici, victime de la pollution (il s'agit ici d'une thématique récurrente), notre monstre marin n'a pas une, ni deux, mais trois têtes. Amis de la crédibilité, dites adieu au monde des océans. Ici on nage (c'est le cas de le dire) en pleine fantaisie. Après quelques vues intéressantes sur le corps de jeunes femmes, certes, très bien fichues, mais intellectuellement déficientes (ce qui ne relève pas forcément que du personnage qu'il incombe aux actrices d'interpréter), on entre directement dans le vif du sujet.
Soit, un groupe de jeunes gens issus de l'organisation Protect'terre spécialisée dans le maintien du respect de l'environnement, croisant la route des dirigeant d'un laboratoire immergé dans l'Océan Pacifique, point de vue idéal pour surveiller, analyser et régler les problèmes de pollutions des fonds marins. Alors, évidemment, on retrouve l'éternel couple d'amoureux séparés qui vont devoir mettre de coté leurs à priori pour mener de front un combat sans merci face à un requin-mutant particulièrement hostile. Outre la présence de Danny Trejo qui depuis quelques temps a l'air de se satisfaire des navets dans lesquels il joue (on aura droit à un combat façon "Machete"), on a droit à un panel d'acteurs plutôt médiocre et parmi lesquels l'un d'eux mérite la palme du plus mauvais jeu dans les domaines de la peur et de la tristesse. J'ai nommé Brad Mills (dans le rôle de Greg), aussi expressif et crédible qu'une enclume !

A ce propos, et puisque l'on aborde l'épineuse question de la crédibilité, devinette : si l'on suppose qu'un laboratoire sous-marin aux dimensions plus qu'honorables est en mesure de disparaître sous les eaux du Pacifique après qu'un requin se soit acharné sur sa structure en acier, quelles chances un tout petit bateau de croisière a-t-il de pouvoir tenir ne serait-ce qu'une minute ? La réponse se trouve dans 3-Headed Shark Attack. Le spectateur présume un peu trop vite des faiblesses d'un si petit bateau dans lequel des dizaines de garçons et de filles dansent (même pas en rythme) sur une musique reggae, en buvant de grands verres d'alcool, tout en hurlant ou en tenant des propos d'une insignifiance rare. A ce propos, on peut tout de même se demander pourquoi le requin n'a jamais l'idée d'attaquer les membres de Protect'terre une fois montés à bord de leur tout petit bateau tandis qu'il ira défoncer à maintes reprises la coque du bateau de croisière cité plus haut. Qui, soit dit en passant possède la faculté de se remettre à flots lorsqu'un instant plus tôt il menaçait de disparaître définitivement sous les eaux du Pacifique.

Mais n'allez pas croire pour autant que 3-Headed Shark Attack soit dénué de la moindre qualité. Car en faisant fi de l'horrible jeu d'acteur de la majorité des interprètes, des effets-spéciaux dignes des premières éditions du prestigieux Forum International des Nouvelle Images Imagina et du scénario on ne peut plus bêta, la seule et vraie force du film, c'est son rythme. Car qu'on le veuille ou non, 3-Headed Shark Attack maintient une énergie qui ne souffre d'aucun temps mort. En imposant ce rythme, le cinéaste Christopher Ray empêche le spectateur de s'attarder sur les nombreux défauts de son film. Et lorsqu'il arrive à ces derniers de rire ou de sourire, c'est bien parce qu'inconsciemment ils réalisent la pauvreté du projet tout en en acceptant les préceptes. A voir donc, entre amis, mais une seule fois suffit...

Prochaine morsure: Sand Sharks

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