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vendredi 25 août 2017

Il Miele del Diavolo (Le Miel du Diable) de Lucio Fulci (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Après avoir tourné une vague de comédies dans les années soixante, quelques westerns, gialli et films policiers particulièrement violents dans les années soixante-dix et plusieurs films gore entrés au panthéon du cinéma d'horreur dans les années quatre-vingt, Lucio Fulci, apparemment à bout de souffle a produit quelques nanars totalement indigestes dont un film de science-fiction (2072, les mercenaires du futur) et un autre d'heroic-fantasy (Conquest). Un cinéaste touche à tout qui avait même en son temps offert au public quelques propositions de longs-métrages familiaux (Croc-Blanc et sa suite). En 1986, le cinéaste italien change de registre et tourne le softcore Il Miele del Diavolo (Le Miel du Diable) dont on a fort logiquement envie de se méfier. Peut-être s'agit-il là d'une dernière tentative pour l'auteur des classiques que sont L'Enfer des Zombies, Frayeurs ou L’Au-Delà de marquer les esprits avant de chuter au plus profond de l'ennui avec une succession de nanars dont l'écho résonne sans doute encore dans l'esprit de ceux qui ont eu le malheur de les voir ?Bien que Il Miele del Diavolo soit inférieur aux titres cités plus haut et ce, à bien des égards, il demeure pourtant une assez bonne surprise si l'on tient compte du fait que l'on pouvait s'attendre à pire.
Surtout que le début laisse présager du pire. Un studio d'enregistrement, un saxophoniste, une belle brune et un ingénieur du son un peu jaloux de l’idylle que partagent les deux premiers. Une bande-son affreuse et envahissante, et une première scène érotique qui, si elle a le mérite d'être originale (le musicien, Gaetano provoque un orgasme chez Jessica en soufflant dans son instrument dont le « pavillon » est logé entre les cuisses de la belle italienne) ne provoque en rien le moindre émoi chez le spectateur. Heureusement, l'actrice Corinne Cléry est plutôt mignonne et les rapports qu'entretient son personnage avec celui qu'incarne l'acteur Stefano Madia donne envie d'en savoir un peu plus. Des rapports d'amour et de haine. « Attrape-moisi tu peux » aurait pu s'appeler cette première partie gentiment sadomasochiste durant laquelle s'enchaînent les scènes de nudité relativement timides. Mais cette sauvage idylle est entrecoupée de passages mettant en vedette un autre couple, lui, presque totalement banal en comparaison de celui forme par Jessica Gaetano. Presque puisque le Dr. Wendell Simpson et son épouse Carole n'entretiennent plus aucun rapport sexuel, le chirurgien préférant fréquenter des prostituées.
Un jour, Gaetano tombe par terre et se cogne contre un rocher. Apparemment la blessure est bénigne mais alors qu'il répète en studio, il perd connaissance. A l'hopital, c'est le Dr. Simpson qui est chargé d'intervenir mais alors que résonne encore en lui les menaces de divorces de sa femme, l'opération à crâne ouvert de Gaetano se passe mal et le jeune homme meurt. Accusé par Jessica d'être responsable de la mort de celui qu'elle aime, le chirurgien est dès lors harcelé au téléphone par la jeune femme. Jusqu'au jour où elle décide de l'enlever et de le séquestrer chez elle...

Dès lors, Lucio Fulci tente une approche plus psychologique de ses personnages. Si l’érotisme est toujours présent avec une Blanca Marsillach qui passe le plus clair de son temps les seins et les fesses à l'air, son personnage fait preuve d'une grande perversité lorsqu'il s'agit de torturer sa victime. Contrairement à toute attente, il n'y a pratiquement pas une seule goutte de sang à part quelques éraflures faites au visage du Dr. Simpson. Le cinéaste choisit d'établir un rapport trouble entre la geôlière et sa proie en instaurant une intimité et une proximité dont les frontières sont de plus en plus ténues. Au final, Il Miele del Diavolo est plutôt une bonne surprise si l'on fait table rase du passé de son auteur qui nous avait habitués à mieux. Tout au plus pourra-t-on reprocher aux interprètes de manquer de vigueur et à la musique d'être un peu trop présente. Pas le meilleur de Fulci donc, mais certainement pas non plus, le pire...

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